Lab 3Dnatives : test de l’imprimante 3D KODAK Portrait
Vous connaissez tous la marque KODAK, l’entreprise qui a inondé le marché avec ses appareils photos jetables et numériques : en 2018, elle fait son entrée sur le secteur de la fabrication additive. Avec le lancement de sa machine KODAK Portrait, elle se place sur le créneau des imprimantes 3D de bureau à dépôt de matière fondue. Cette machine est le résultat d’une collaboration entre l’entreprise américaine et Smart International. Les deux partenaires ont développé une imprimante 3D à double extrusion, capable de traiter la plupart des thermoplastiques standards et techniques du marché. Ils ont également créé un écosystème matériel propre et un logiciel dédié basé sur le cloud.
Jusqu’à présent, 3Dnatives a eu la chance de voir l’imprimante lors de quelques événements, mais nous avons désormais eu la possibilité de l’utiliser et de la tester au sein du Lab 3Dnatives. Alors, quelles sont ses principales caractéristiques et est-elle facile à utiliser ? Quels matériaux peut-elle imprimer et à qui s’adresse s’adresse-t-elle ? Et bien sûr, vaut-elle l’investissement de 3 000€ ? Retrouvez notre test complet de la Portrait de KODAK ci-dessous.
1. Déballage de la Portrait
L’imprimante 3D est presque prête à l’emploi dans sa boîte, avec ses accessoires, ses outils et ses filaments. Avec un poids de plus de 25 kg, on vous conseille d’être deux pour la sortir en toute sécurité de son carton. Celui-ci comprend un câble d’alimentation, un plateau de construction en verre (un de rechange est aussi fourni), 2 porte-bobines et 2 boîtiers pour protéger les bobines, un filtre à air et une boîte à outils. Tous les composants sont recouverts d’une mousse de protection et les parties fragiles (plaques de verre) ont leurs propres capots de protection. Le seul assemblage nécessaire consiste à visser les porte-bobines et le filtre à air à l’arrière de la machine, ce qui prend pratiquement deux minutes.
Le carton comprend également une variété de filaments de la marque KODAK. Pour être exact, à part les deux bobines de filament standards de 750 g PLA + et PLA, l’équipe nous a envoyé de ABS, du Nylon 6, un Flex 98, un PETG et un PVA. La boîte à outils contient à peu près tout ce dont on pourrait avoir besoin : une spatule, une pince, une pince à bec, une aiguille à dégraisser, une carte de calibration, de la graisse et de l’huile pour les tiges, un cache-poussière en tissu et enfin un adhésif pour le plateau d’impression.
Du point de vue design, l’imprimante est impressionnante; à l’avant, vous pouvez voir l’écran tactile multicolore utilisé pour contrôler l’imprimante, ainsi qu’un port USB pour le transfert de fichiers. À l’arrière, outre le filtre à air et les bobines, vous avez la prise d’alimentation ainsi que le port LAN. Les côtés, quant à eux, sont transparents pour que tout ce qui se passe dans l’imprimante soit visible de l’extérieur. Enfin, à l’intérieur on peut voir le système de double extrusion, la caméra pour le contrôle à distance, le plateau fixé magnétiquement et de multiples signaux lumineux indiquant le statut de l’impression.
En termes de sécurité, la chambre fermée avec filtration de l’air empêche les particules toxiques ou les odeurs indésirables de pénétrer dans la pièce. L’utilisateur n’aura à priori pas besoin de manipuler des pièces chaudes, rendant ainsi l’imprimante plutôt conviviale. Avec son volume d’impression de 215 x 210 x 235 mm, la Portrait peut créer des objets de taille décente. De plus, avec un plateau d’impression pouvant chauffer jusqu’à 120 ° C (248 ° F) et des buses pouvant atteindre 295 ° C (560 ° F), la manipulation de matériaux plus techniques tels que le PETG et le Nylon devient possible.
2. Installation de la KODAK Portrait
Après l’assemblage mineur du filtre à air et des porte-bobines, il suffit d’attacher le plateau d’impression, ce qui est assez facile étant donné qu’il se fixe magnétiquement à l’imprimante. Lorsqu’elle est branchée pour la première fois, la KODAK Portrait demandera à l’utilisateur de choisir la langue de son choix via l’écran tactile. Par la suite, nous avons eu du mal à connecter l’imprimante à notre réseau Wi-Fi, mais après quelques efforts et une communication avec le service client de KODAK, nous avons réussi à nous connecter et à mettre à jour son micrologiciel. Nous avons ensuite chargé les filaments en levant simplement le mécanisme à l’arrière de la machine et en poussant légèrement le filament. À l’aide de l’écran tactile, l’utilisateur clique simplement sur le bouton «Charger le filament» et l’imprimante s’occupera du reste.
Une fois que les filaments sont prêts, l’utilisateur peut procéder à l’étalonnage de la machine. Une fois les calibrations X-Y et Z terminées, nous avons également imprimé le motif «Test d’axe Z» pré-installé et utilisé la carte de calibrage pour voir si les buses nécessitaient un réglage supplémentaire. Suite à cela, nous étions prêts à imprimer !
Dans l’ensemble, il n’y a pas grand chose à dire sur la partie hardware de l’imprimante, elle fait tout ce qu’elle est censée faire. L’écran tactile était l’une de nos fonctionnalités préférées, car il nous a facilité le processus de fabrication. Les boîtiers pour filaments sont un ajout astucieux qui non seulement garantissent le positionnement correct des filaments, mais les protègent également de l’humidité. Pour ce qui est de la qualité de fabrication de l’imprimante, avec les tubes Bowden et les fameux hotends E3D, KODAK a placé la barre haute. Nous n’avions pas de grandes attentes quant à la qualité de la caméra et, pour être honnête, nous n’avions pas vraiment besoin. La qualité vidéo était bonne mais pas toujours accessible.
Nous avons slicé les objets que nous voulions imprimer dans le logiciel de tranchage KODAK et les avons téléchargés vers le cloud (nous pouvions les transférer via USB, mais le cloud est facile à utiliser et rapide). Avant d’appuyer sur le bouton «Imprimer», nous avons d’abord appliqué l’adhésif spécial sur le plateau chauffant (astuce : veillez à bien le secouer pendant 20-30 secondes avant de l’utiliser).
3. Le logiciel de KODAK
KODAK a choisi une solution fiable et éprouvée pour le tranchage et le logiciel. Le «KODAK 3D Slicer» est le logiciel bien connu de Cura, adapté aux besoins de KODAK. Le logiciel est disponible sur la plate-forme en ligne du fabricant et peut être téléchargé en quelques minutes. Une fois cela fait, l’utilisateur peut simplement télécharger l’objet 3D qu’il souhaite, l’ajuster sur le logiciel, le découper en tranches et l’envoyer vers le cloud. Un avantage pratique du slicer est que l’utilisateur peut créer des profils d’impression personnalisés. Des instructions sont fournies pour tout, mais il est assez facile à utiliser (surtout si vous êtes déjà un utilisateur de Cura). L’expérience utilisateur est agréable, même pour des pièces plus exigeantes, disons bicolores, qui nécessitent l’utilisation des deux buses.
Bien que les pièces aient été correctement slicées, la connexion entre le cloud et l’imprimante présentait des problèmes. Nous avons donc contacté le service client de KODAK qui a découvert que le problème était dû à notre situation géographique en France (problème qui a maintenant été résolu dans le dernier microprogramme). Après une mise à jour complète du micrologiciel, nous avons repris nos impressions, tranchant des pièces avec plusieurs matériaux et les téléchargeant dans le cloud.
L’utilisateur peut bien entendu modifier de nombreux paramètres via le KODAK 3D Slicer (pourcentage de remplissage, vitesse d’impression, température, etc.). Cependant, le logiciel fera tout cela automatiquement, en fonction du matériau choisi. En ce qui concerne les matériaux eux-mêmes, tout, du PLA basique au PVA soluble dans l’eau en passant par le plastique flexible Flex 98, a son propre profil de matériau. Le découpage en tranches est immédiat, offrant à l’utilisateur toute la liberté dont il a besoin, tout en restant simple et facile à utiliser. Nous avons également vraiment profité de leur service cloud, car il nous permettait de télécharger facilement et rapidement des conceptions et de commencer à imprimer en appuyant simplement sur un bouton, à distance.
L’utilisateur peut en effet démarrer une impression à partir du site de Smart International, de partout dans le monde. La plate-forme cloud est sans doute l’une des meilleures fonctionnalités en termes d’expérience d’impression. Toutes les impressions y sont soigneusement rassemblées. De plus, nous avons remarqué que, sous «Imprimantes», il est possible d’ajouter plusieurs machines à la fois, ce qui est idéal pour lancer une petite ferme d’impression. Le «tableau de bord» mérite également d’être mentionné. C’est là que l’utilisateur peut trouver plusieurs statistiques intéressantes sur l’utilisation de l’imprimante. Par exemple, nous avons appris qu’au cours de notre période de test, nous avons réalisé 73 impressions qui ont duré au total 130 heures. Enfin, KODAK propose des «services de conception» grâce auxquels l’utilisateur peut envoyer son idée de projet à une équipe de concepteurs et recevoir directement la conception 3D.
Au cours du processus d’impression, nous avons eu tendance à vérifier le site Web assez souvent car il comporte plusieurs fonctionnalités utiles. Tout d’abord, vous pouvez voir la température exacte du plateau, de la chambre et de chaque buse. Deuxièmement, le temps restant d’impression et enfin, la diffusion en direct de l’impression elle-même via la caméra (même si cela ne fonctionnait pas toujours correctement). Sur le site Web, il est également possible de voir toutes les impressions précédentes avec leurs détails, ainsi qu’une courte vidéo de chaque impression, puis de les réimprimer si l’utilisateur le souhaite.
4. Premières impressions avec la KODAK Portrait
Proposer une solution d’impression 3D à double extrusion n’est jamais une tâche facile. Combiner cela avec la manipulation de différents matériaux (avec des caractéristiques différentes) la rend encore plus difficile. C’est là où le logiciel et les matériaux propres à KODAK sont un avantage considérable. Au départ, nous nous attendions à obtenir d’excellents résultats avec les thermoplastiques «courants» tels que le PLA et l’ABS et des résultats moins évidents avec du PETG et du Nylon. Mais d’une certaine manière, c’était l’inverse. La KODAK Portrait a réussi à imprimer des éoliennes en nylon presque à la perfection avec des paramètres standards, alors que nous devions souvent jouer avec le slicer pour trouver les paramètres appropriés pour des matériaux plus basiques tels que le PLA ou l’ABS.
Comme le montrent les photos ci-dessous, des impressions typiques telles que le “torture test” et le “benchy” sont très bien sorties sans que nous ayons eu besoin de jouer avec les paramètres du slicer. Il était impressionnant de voir les matériaux d’ingénierie (ABS, Nylon PA6 mais aussi PETG) imprimer avec une telle qualité (le vase et l’éolienne sont vraiment représentatifs). Enfin, nous avons bien sûr essayé d’imprimer un seul objet avec 2 couleurs, vous pouvez voir les résultats sur la photo.
Retrouvez l’ensemble de nos tests d’imprimantes 3D au sein du Lab 3Dnatives
Conclusion
- Contenu de l'imprimante 3D 8/10
- Logiciel 7.5/10
- Qualité d'impression 7.5/10
- Prise en main 8/10
Points positifs :
– Plate-forme cloud
– Facilité d’utilisation
– Double extrusion
Points négatifs :
– Mises à jour fréquentes du firmware
– Calibration manuelle
– Connexion WiFi
La plupart des acteurs du secteur des imprimantes 3D FDM ont une chose en commun : ils se concentrent tous sur les 3 piliers qui font de l’imprimante 3D une machine fiable : hardware, logiciels et matériaux. Avec l’aide de Smart International, KODAK suit cette voie, construisant tout à partir de zéro et s’assurant que les trois fonctionnent bien ensemble. Tout cela en conservant le prix de seulement 3 000 euros.
Du point de vue hardware, l’imprimante offre certaines des fonctionnalités que vous attendez d’une imprimante 3D professionnelle FDM, telles qu’une chambre fermée, un plateau chauffant capable de chauffer jusqu’à 120 ° C, un extrudeur à deux buses imprimant jusqu’à 295 ° C. , un grand écran tactile couleur 5 ″, une connexion WiFi et même un filtre HEPA. Sur le plan logiciel, le service cloud optimisé par 3DPrinterOS permet de télécharger et de gérer facilement plusieurs impressions à distance. En ce qui concerne les matériaux, la KODAK Portrait a montré des résultats vraiment intéressants avec des matériaux d’ingénierie (ce qui représente un défi d’impression) tels que l’ABS, le Flex98 (un matériau en TPU), le PETG et le Nylon.
Les problèmes que nous avons ont ont été principalement résolus par les mises à jour de micrologiciels, qui ont montré à quel point le support de KODAK était réactif. 3Dnatives a eu la chance de discuter en personne avec l’équipe et leurs demandes de retour d’information ne font que prouver à quel point ils veulent créer le produit parfait.
Bien que la Portrait soit encore relativement nouvelle sur le marché, il semble que l’imprimante convienne parfaitement aux utilisateurs professionnels ayant besoin d’imprimer en 3D une grande variété de matériaux techniques, avec la flexibilité d’un environnement basé sur le cloud. Pour en savoir plus sur la KODAK Portrait, rendez-vous sur le site de Smart 3D ICI
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Je demeure au Québec et je parle français, j’ai actuellement une imprimante DREMEL 3D45, et il est très difficile d’obtenir des informations en français. Tout est en anglais (américain) je ne sais pas si KODAK parle français au Québec (Canada) il serait intéressant de le savoir car si je décide de changer mon imprimante j’aimerais être rassuré. La publicité est toute en français, mais lorsque vous avez un problème et que
vous cherchez une solution, l’explication vous est donné en anglais. C’est regrettable.