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Lab 3Dnatives : Test de l’imprimante 3D Ultimaker S5

Publié le 10 octobre 2018 par Alex M.

Présentée pour la première fois à la Foire d’Hanovre 2018, l’Ultimaker S5 constitue la dernière génération d’imprimantes 3D du fabricant hollandais. Caractérisée par un large volume d’impression (le plus large de la gamme Ultimaker), un écran full-color tactile et une enceinte close, la S5 se veut comme ce qui se fait de mieux à l’heure actuelle sur le marché des machines FDM.

L’imprimante 3D S5 succède à l’Ultimaker 3, qui avait marqué un tournant dans l’histoire de la marque avec l’introduction de nouveaux composants appelés Print Core. Installés au sein de la tête d’impression, ceux-ci permettent d’adapter les extrudeurs de l’imprimante à différents filaments, optimisant la qualité des impressions, réduisant le risque de buse bouchée et facilitant l’entretien de la machine.

Avec un prix de vente public de 6 594€ TTC, qu’est-ce que l’Ultimaker S5 a dans le ventre ? Quelles améliorations ont été apportées à ce nouveau modèle pour justifier la hausse de prix ? Est-elle réellement plus performante que les machines du marché ? Des questions auxquelles on a tenté de répondre avec ce test complet.

L’imprimante 3D Ultimaker S5 déballée

1. Déballage de l’Ultimaker S5

Comme pour chaque produit Ultimaker, tout commence par le plaisir des yeux. Un beau packaging, un design léché de l’imprimante 3D , une notice sobre et claire, on ne peut qu’apprécier l’effort fourni par la marque sur le côté esthétique.

Autre point qui saute aux yeux en déballant la machine, ses dimensions assez impressionnantes de 495 x 457 x 520 mm. On se rend rapidement compte de la différence de taille avec ses grandes soeurs, la S5 offre en effet un volume de production élargie de plus de 70% en comparaison à l’Ultimaker 3 Extended ! L’imprimante 3D permet ainsi de créer des pièces d’une taille maximale de 330 x 240 x 300 mm (contre 215 x 215 x 300 mm pour l’U3 Extended).

Parmi les différents accessoires et composants inclus, on retrouve un plateau en verre, 2 Print Core AA 0.40mm, 1 Print Core BB 0.40mm, 1 bobine PLA Tough 750g, 1 bobine PVA 750g, un support de bobine avec guide, l’alimentation électrique, une feuille et une carte de calibration, un câble ethernet, des caches-buse de rechange, un tube de colle UHU, du lubrifiant et de la graisse pour l’entretien de la machine, un tournevis hexagonal et enfin une clé USB.

La tête d’impression de l’imprimante 3D S5 équipée de deux Print Core AA de 0,4mm

Le fabricant précise que la machine devrait également recevoir un plateau en aluminium anodisé dans les mois à venir, spécialement pensé pour les matériaux techniques (ABS, CPE+, PC…). Parmi les autres nouveautés à prévoir, Ultimaker devrait lancer en fin d’année un Print Core CC dédié aux matériaux abrasifs tels que des filaments métalliques ou chargés en carbone.

Arrêtons-nous quelques instants sur l’écran présent en façade. D’une taille de 4,7 pouces (11,9 cm), celui-ci est désormais full-color et tactile. Il s’agit d’une première pour la marque Ultimaker qui nous avait jusqu’alors habitués à un écran de contrôle digne d’une calculette, et qui faisait cruellement défaut à la marque. Un bon point donc pour cet écran qui vous permettra également de visualiser directement le modèle avant impression.

Une autre petite révolution est à retrouver du côté des portes frontales. Alors qu’il était possible de s’équiper par le passé d’un capot de protection en option, la marque a décidé d’intégrer ces portes en verre par défaut afin de sécuriser la machine et de mieux contrôler la température au sein de la chambre d’impression.

Les trois Print Core livrés avec l’imprimante 3D Ultimaker S5

2. Installation de l’Ultimaker S5

L’installation de la machine n’offre pas de difficultés particulières : connexion des tubes Bowden, installation du support de bobine, des Print Core et du plateau en verre, et enfin branchement de la prise secteur. Dans un deuxième temps, il vous faudra configurer la connexion WiFi et charger les filaments. Une installation en somme assez classique.

Il est vrai qu’en équipant la S5 d’une puce EEPROM pour la reconnaissance des Print Core et un système NFC pour la détection des bobines installées à l’arrière de la machine, le constructeur a voulu s’assurer que vous ne vous trompiez pas.

L’auto-nivelage du plateau a également reçu quelques changements avec la S5. Autrefois optionnel, celui-ci se lance désormais obligatoirement avant chaque impression afin de compenser les erreurs de calibration sur les premières couches. Et alors que la vérification se faisait par la palpation de quelques points seulement sur l’Ultimaker 3, elle se fait dorénavant sur une trentaine de points.

Un écran tactile full-color s’installe en façade du nouveau modèle

Une nouveauté qui implique un temps de préparation un peu plus long  pour chaque print mais qui permet de s’assurer un taux de réussite plus élevée (notamment sur une machine grand format comme la S5 qui pourrait impliquer davantage d’échecs).

Autre avantage, le calibrage manuel en Z est (quasiment) une histoire du passé. Bien que toujours possible, vous n’aurez plus besoin d’ajuster régulièrement, sauf en cas de soucis, la distance entre la buse et le plateau de la machine. Au niveau de la calibration X/Y, les 3 Print Core livrés avec la machine sont pré-calibrés. Une opération qui ne sera nécessaire que lors de l’achat d’un Print Core additionnel.

Les bobines s’installent à l’arrière de la S5 et sont automatiquement détectées dans Cura

3. Logiciel Cura

Vous l’aurez deviné, c’est bien Cura qui vient faire équipe avec l’imprimante 3D Ultimaker S5. Rien de très nouveau de ce côté là, le logiciel est connu de tous et reçoit régulièrement des mises à jour de la part du constructeur. Sans revenir sur les spécificités du logiciel, on pourra noter le nombre grandissant de paramètres d’impression sur lesquels on pourra jouer, et notamment sur la partie double extrusion.

Dès lors qu’on autorise l’affichage des différents modes : Basic, Advanced ou Expert (dans Preferences/Settings), une liste plus ou moins longue de paramètres vous sera ainsi proposée. Certains des paramètres nécessiteront de longues heures d’impression avant de bien les maîtriser. Un mode expérimental est également disponible afin d’expérimenter de nouveaux paramètres en cours de test par les équipes Ultimaker.

Cura, le fidèle slicer de l’Ultimaker

Parmi ces nouveaux paramètres, on pourra citer par exemple les couches adaptatives, qui permettent de modifier l’épaisseur des couches en fonction de la géométrie plus ou moins complexe de votre objet, et ainsi jouer sur le temps d’impression. L’interface de support est un autre paramètre intéressant qui permettra d’ajouter une interface (de type soluble par exemple) entre votre pièce et les supports réalisés en PLA par exemple. À la clé, un gain de temps et des supports plus faciles à retirer.

Lors de nos tests, on a également remarqué que Cura proposait par défaut des temps d’impression généralement plus longs en comparaison à d’autres slicers comme Simplify3D ou IdeaMaker (une différence de 4 heures par exemple pour notre Torture Test ci-dessous). En en discutant avec le support de Makershop (un grand merci à Charly), il s’avère que cette différence s’explique principalement par un seul paramètre de Cura : la largeur de ligne. Il apparaît que, par défaut, Cura est plus prudent que les autres slicers du marché, et vise à privilégier le résultat final au détriment de la durée d’impression. Rien de bloquant à vrai dire, mais cela nous paraissait assez important de soulever ce point qui pourra être optimisé avec l’expérience.

4. Premières impressions

Une fois la machine prête à l’emploi, il est alors temps de lancer les premières impressions. Pour commencer, on a voulu tester notre habituel test de torture ainsi qu’un classique 3D Benchy. Plus compliqué, le modèle « Forbidden Watchtower » de Kijai, « Triple Gear » de Henryseg (imprimé avec supports solubles de type PVA), « Pine Cone Cache » de Jarbaugh, la « Venus de Milo » de Cosmo Wenman ou le « Human Skull » de MakerBot. Mais aussi des modèles bi-couleur afin de s’essayer à la double extrusion avec « Easter Island Moai » de Marcfelis, « Twisted Bottle & Screw Cup » de David_Mussaffi ou « Star Cone » de R3ND3R. On vous laisse apprécier par vous même les résultats.

Retrouvez l’ensemble de nos tests d’imprimantes 3D au sein du Lab 3Dnatives

Conclusion

  • Contenu de l'imprimante 3D 8.5/10
  • Logiciel 9/10
  • Qualité d'impression 9/10
  • Prise en main 9/10
8.9 / 10

Points positifs :
– Nombreuses fonctionnalités
– Volume d’impression
– Double-extrusion

Points négatifs :
– Prix
– Temps d’impression

Avec l’Ultimaker S5, le constructeur a souhaité proposer une imprimante 3D FDM la plus complète possible : grand volume, plateau chauffant, enceinte semi-close, double extrusion, WiFi, calibration automatique, écran couleur tactile, détection de fin de filaments… La qualité des impressions est bien au rendez-vous avec une expérience globale très satisfaisante. Avec un prix de 6 594€ TTC, cette imprimante 3D n’est toutefois clairement pas à la portée de tous et vient principalement répondre aux besoins des professionnels.

Il est intéressant de noter que la S5 montre la volonté d’Ultimaker de miser sur la fiabilité. En reposant sur diverses solutions comme l’auto-nivelage actif complet, la détection de fin de filaments ou un slicing prudent des modèles 3D via Cura, la S5 a été conçue pour maximiser le taux de réussite des impressions, au détriment parfois des temps d’impression mais aussi du prix. L’imprimante 3D Ultimaker S5 est à retrouver sur la boutique en ligne de Makershop ici.

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