Une imprimante 3D au Groupe hospitalier du Havre pour rééduquer les patients
Le Groupe hospitalier du Havre a recours depuis peu à l’impression 3D dans le service de médecine physique de réadaptation afin de créer des objets utiles visant à faciliter le quotidien de tous les patients. Un projet porté par Guillaume Luce, kinésithérapeute et Elodie Billoré ergothérapeute à Flaubert qui montre bien comment l’imprimante 3D pourrait devenir la nouvelle mallette du médecin.
En France, de nombreux hôpitaux ont déjà recours aux technologies 3D, convaincus qu’elles peuvent aider à mieux comprendre certaines maladies, préparer des opérations chirurgicales difficiles ou encore à simplifier le temps passé dans un centre de rééducation voire le rendre plus agréable. Et le Groupe hospitalier du Havre ne déroge pas à la règle. Alors qu’il intégrait déjà des jeux vidéo pour rééduquer des victimes d’AVC, il se tourne cette fois-ci vers l’impression 3D pour fabriquer des petits outils et objets en tout genre ayant pour objectif la rééducation des patients.
Elodie Billoré explique : « En tant qu’ergothérapeute, je pars des incapacités des patients pour trouver des solutions que ce soit pour la toilette, les repas, l’aménagement du logement ou même des loisirs. J’ai vu un reportage sur des imprimantes 3D servant à fabriquer des prothèses, je me suis dit que cela pourrait nous servir pour fabriquer des petites choses, pas chères, et adaptables à une utilisation en rééducation ».
L’hôpital s’est doté d’une imprimante 3D FDM Ultimaker et aurait pour le moment fabriqué des manches pour fourchette. Certains de leurs patients n’arriveraient pas à saisir les couverts; les médecins auraient donc imaginé un manche plus épais qu’il suffirait de glisser dans la fourchette. Ils auraient également conçu quelques objets pour de la rééducation à la préhension fine comme des pièces pour ouvrir les bouteilles plus facilement, des attaches pour attraper la languette des fermetures éclair, des joysticks pour fauteuil roulant, des objets sensoriels et bien d’autres.
Si les idées ne manquent pas, c’est plutôt le temps qui fait défaut. Guillaume Luce explique : “Notre seul souci est le temps nécessaire pour modéliser ces objets. Or, nous voulons consacrer tout notre temps aux patients. L’idéal serait de trouver un partenariat avec une école qui travaille sur l’impression 3D. Cela pourrait servir de mise en pratique au service de nos patients”. Guillaume et Elodie espèrent concrétiser ce type de partenariat pour répondre à une demande croissante de l’impression 3D médicale et aller plus loin dans la rééducation de leurs patients.
Les deux rééducateurs ont pour cela créé Soret 3D, un projet qui vise à accroître l’utilisation de l’impression 3D au Groupe hospitalier du Havre et à trouver des experts en modélisation 3D. C’est une étape clé dans la création d’un outil médical car celui-ci doit répondre à des contraintes spécifiques, liées au patient. On espère que ces jeunes français pourront obtenir l’aide nécessaire pour développer leur projet médical!
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(Crédits photo de couverture : Ultimaker)