L’impression 3D durable et responsable…au Togo !

…ou comment l’impression 3D voit ses débouchés responsables sur le territoire africain, à travers la suite promise des aventures de Julien Deprez (à droite sur la photo) et Clément Chappert (à gauche) du Faclab de Cergy-Pontoise, duo inventeur de l’imprimante DOM.
Les voici de retour du Togo, dont le séjour sur place permettrait d’aider au développement du FabLab baptisé Woelab, de Lomé.
Le but premier des 2 compères était de venir assembler un DOM pour Woelab puis former quelques utilisateurs, notamment Afate et Uro, deux actifs personnages du FabLab.
Afate, un des pionniers du Woelab, travaille sur une imprimante 3D responsable puisqu’entièrement réalisée en matériaux informatiques recyclés. Uro, étudiant en architecture, aura lui la lourde tâche d’assembler seul un autre Digital Object Maker dédié cette fois au Mali. Son séjour là-bas est prévu pour le mois de novembre.
Julien a entre autres pu réparer la Mendel Prusa -modèle d’imprimante 3D Opensource- du Woelab, en remplaçant son extruder par un modèle identique à celui de leur propre Digital Object Maker. Depuis, la Mendel Prusa se porte (presque) comme un charme, si ce n’est quelques problèmes de planéité qui devraient pouvoir être réglés en installant un plateau de meilleure conception.
L’ArchiCAMP 20013
Leur venue correspondait par ailleurs avec l’événement ArchiCAMP 2013, deuxième édition d’un atelier international de design en prospective qui met à jour les potentiels entre architectures modestes et nouvelles technologies. Les badges ci-dessous des 30 participants ont pu être imprimés à l’aide de la Mendel Prusa du lab et d’ un petit coup de pouce du Digital Object Maker.

Badges de l’archiCAMP 2013
Clément et Julien ont même participé à l’événement en tant que Jury !
Clément: Mes années passées dans le développement et l’aménagement territorial me rendent pertinent dans ce rôle tandis que Julien et son parcours d’artiste plasticien pouvait amener un regard critique quant à la créativité des divers projets.
3DN: En quoi ce séjour vous a-t-il marqué ?
L’énergie positive dégagée par les membres du Woelab qui contraste avec un pays qui ne semble pas beaucoup bouger. Le FabLab n’est pas très équipé: pas de découpe laser, connexion internet capricieuse, une foreuse qui ne fonctionne pas. Mais ces manques matériels sont très largement compensés par la volonté de son équipe de proposer des projets et d’impliquer tout le monde: atelier informatique, impression 3D, stage de réflexion sur l’aménagement, l’architecture et les nouvelles technologies. Cela contraste avec certains FabLabs qui laissent leurs usagers s’initier sur différentes technologies mais sans réelle finalité.
3DN: Quel avenir voyez-vous pour l’impression 3D en Afrique ?

Un proto de chariot
Il est encore un peu tôt pour le dire, mais c’est une technologie potentiellement très intéressante pour l’Afrique. Tout comme la téléphonie portable, qui s’est très rapidement répandue en Afrique, l’impression 3D ne demande pas d’infrastructure lourde pour se développer: pas de route, pas de chemin de fer, pas d’usine démesurée. Une machine, une fois reliée à un ordinateur et au secteur est autonome. Pour moi le premier usage de cette technologie en Afrique est tout trouvé. L’Afrique Saharienne est la championne de la lutte contre l’obsolescence programmée. Nos voitures, nos camions, notre électroménager connaît une seconde vie dans ces régions. Or, l’imprimante 3D peut être utile dans la fabrication de pièces plastiques de remplacement pour réparer un certain nombre de produit. Le Woelab est par exemple voisin d’un garage. Il y a surement une collaboration à mettre en place entre les deux voisins.
3DN: Prévoyez vous un autre séjour ? Si oui, dans quel but ?
Nous ne prévoyons pas d’autre voyage en Afrique pour l’instant. Le Gabon et le Bénin nous demandent également des Digital Object Makers, mais nous réfléchissons à une autre façon de leur en fournir. En revanche, des workshops en Palestine et au Liban sont en préparation pour l’année prochaine.
3DN: Et le Digital Object Maker?
Le Digital Object Maker s’est très bien adapté au climat de Lomé et nous a donné de très belles impressions.

Julien répare

En plein montage 🙂
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Bravo à Clément et Julien, c’est un superbe projet ! Superbe récit, merci !