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#Working3D : six questions pour comprendre le métier d’ingénieur avant-vente

Publié le 23 juin 2022 par Mélanie W.
ingénieur avant-vente

Sur le marché de la fabrication additive, les métiers et profils sont variés : concepteurs CAO, techniciens en impression 3D, commerciaux, responsables SAV, etc. La chaîne de valeur de l’impression 3D inclut en effet plusieurs maillons et chacun fait appel à des compétences et connaissances spécifiques. C’est pour cette raison que nous avons voulu commencer une série d’articles présentant différents métiers de la fabrication additive : nous irons à la rencontre d’experts du marché afin de comprendre en quoi consiste leur travail, à quoi ressemble leur quotidien et donner quelques conseils à de futurs talents du marché. Et pour commencer, nous avons rencontré Emilien Goetz, ingénieur avant-vente chez Siemens. C’est un rôle clé dans l’entreprise puisqu’il fait le lien entre les clients et les équipes de développement afin d’adapter les solutions à leurs besoins.

3DN : Pouvez-vous vous présenter ?

Emilien Goetz

Bonjour, je m’appelle Emilien Goetz et je suis ingénieur avant vente chez Siemens Digital Industries Software qui est la branche logicielle du groupe Siemens.

Siemens est un groupe industriel, leader dans le domaine du ferroviaire, de l’énergie et de la gestion des bâtiments. Digital industries est la branche qui regroupe le hardware (automates et contrôleurs) qui contrôle les lignes de production et les machines-outils, et le software pour accompagner nos clients de la conception des produits jusqu’à leur fabrication.

3DN : Comment avez-vous découvert la fabrication additive ?

J’ai fait une école d’ingénieur mécanique à l’ENIM, l’école nationale d’ingénieurs de Metz. C’est une école généraliste où la fabrication additive ne faisait pas partie du cursus de formation. Après avoir été diplômé en 2010, j’ai commencé à travailler chez Altair Engineering, une entreprise spécialisée dans les outils de simulation numérique. C’est en temps qu’ingénieur d’application spécialisé dans l’optimisation topologique que j’ai été amené en 2015 à travailler sur un projet d’optimisation d’une pièce pour l’aéronautique qui serait imprimée en 3D. C’est comme ça que j’ai découvert la fabrication additive. J’ai tout de suite trouvé la technologie passionnante, car on était enfin capable de fabriquer les formes organiques issues de l’optimisation topologique sans avoir à dégrader la performance de la pièce à cause des contraintes liées aux méthodes de fabrication traditionnelle. Puis je me suis rapidement spécialisé dans la technologie car nous avions de plus en plus de demandes. J’ai ensuite rejoint Siemens en tant qu’ingénieur avant vente, spécialisé dans l’impression 3D. Cela fait maintenant 4 ans que j’occupe ce poste.

3DN : Quel est votre rôle aujourd’hui chez Siemens ? À quoi ressemble une journée type pour vous ?

Je commencerai déjà par expliquer ce qu’est un ingénieur avant-vente. Siemens Digital Industrie Software commercialise des logiciels de conception, de fabrication et de gestion de la production ainsi que des solutions PLM. Je fais partie de la branche qui regroupe des outils de conception, de simulation et de programmation pour la production. En tant qu’ingénieur avant-vente, j’accompagne nos clients dans l’évaluation de nos solutions sur la plateforme NX qui peuvent les aider à développer et améliorer leurs activités d’impression 3D . Nos clients sont très variés – de l’automobile à l’aéronautique en passant par le médical et l’énergie.

La plateforme NX (crédits photo : Siemens)

Ma journée type consiste à réaliser des démonstrateurs autour de nos outils qui peuvent répondre aux enjeux de nos clients ; participer aux principaux salons et conférences sur l’impression 3D ; faire de la veille sur l’actualité du secteur de l’impression 3D car nos clients nous challengent tous les jours sur de nouvelles technologies ou méthodologies qui émergent.

Je passe également du temps à discuter avec les développeurs : le fait d’être directement en contact avec les utilisateurs de la technologie d’impression 3D me permet de partager à nos équipes mon expérience de terrain pour qu’ils puissent développer des solutions adaptées aux besoins réels.

Je me déplace beaucoup, un peu moins depuis le COVID pour être tout à fait honnête, car il est essentiel dans mon métier de rencontrer nos clients pour comprendre leurs méthodes de travail et leur utilisation de la fabrication additive.

ingénieur avant-vente

Une simulation réalisée sur la plateforme NX (crédits photo : Siemens)

3DN : Quelles sont les qualifications requises dans votre travail ?

En termes de formation, je préconise une école d’ingénieur, orientée plutôt mécanique. Heureusement, de nos jours beaucoup d’écoles ont intégré les technologies d’impression 3D au sein de leurs cursus.

Les technologies d’impression 3D évoluant très vite, il faut être curieux : se renseigner sur les nouveautés du marché, mais également ce que font nos concurrents. Il faut faire preuve d’ouverture, car il ne faut pas avoir peur d’aller explorer des terrains jusqu’ici inconnus. De façon générale, je dirai que l’impression 3D pousse la chaîne numérique – et donc les logiciels 3D – dans leur retranchement. Nous sommes donc amenés à découvrir des choses inexplorées, à les tester et à proposer de nouvelles façons de faire.

En termes de soft skills, même si un ingénieur avant-vente n’est pas un commercial, on reste dans de la vente. Il faut être à l’aise avec les gens, avoir un côté social, c’est important.

3DN : Quels sont les plus grands défis dans votre travail ?

Le plus grand défi est l’adaptabilité parce qu’il faut être capable de comprendre et analyser des besoins qui peuvent être très différents en fonction des industries. Quand on parle à des constructeurs automobiles, leurs challenges sont complètement différents de ceux de l’aéronautique par exemple. Cette diversité de situations est un défi et en même temps c’est très stimulant.

La pièce imprimée en 3D (crédits photo : IREPA LASER Institut Carnot Mica)

3DN : Quels conseils pouvez-vous donner à quelqu’un qui souhaite travailler dans le secteur de l’impression 3D ?

Je pense qu’il est essentiel de rester curieux et de toujours avoir envie d’apprendre, car l’impression 3D est un domaine passionnant qui ne cesse d’évoluer. Et pour les personnes qui comme moi n’ont pas eu la chance d’apprendre la fabrication additive durant ses études, il existe en France de très bonnes formations qui permettent d’aborder les aspects conception, simulation et fabrication de la fabrication additive.

Connaissiez-vous le métier d’ingénieur avant-vente en impression 3D ? Partagez votre avis dans les commentaires de l’article. Retrouvez toutes nos vidéos sur notre chaîne YouTube ou suivez-nous sur Facebook ou Twitter !

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