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Projet Viliaprint : les 5 maisons imprimées en 3D inaugurées à Reims

Publié le 3 juin 2022 par Philippe G.
viliaprint

Annoncé il y a maintenant 3 ans, le projet Viliaprint s’est enfin concrétisé ! À Reims, au coeur de l’éco quartier de Réma’Vert, 5 maisons intégrant des murs imprimés en 3D ont été inaugurées ce jeudi 2 juin et 3Dnatives était présent pour ce bel évènement. D’une surface comprise entre 77 mètres carrés et 108 mètres carrés, ces habitats accueilleront des locataires dès le mois de juillet. Fruits de la collaboration entre de nombreux acteurs, allant de PlurialNovilla à XtreeE, la startup française spécialisée dans l’impression 3D et la construction, ces 5 maisons démontrent les bénéfices que peut apporter la fabrication additive dans le secteur de la construction. Et entre dimensions sociale, économique et durable, les promesses de la technologie dans ce domaine semblent être tenues.

Construits en février 2021, les murs des différents logements sociaux ont été conçus à Rungis dans l’un des locaux de XtreeE. Fabriqués à partir d’un béton développé pour l’occasion par Vicat, ils ont la spécificité d’être composés à seulement 50% de matière, l’autre moitié étant constituée d’espace d’air. Laissés délibérément apparents par les équipes en charge de la construction des maisons, les murs imprimés en 3D offrent selon XtreeE de meilleures performances thermiques que les murs traditionnels et sont gage de durabilité. En effet, l’entreprise confie avoir réduit la quantité de matériau utilisée et être parvenue à baisser considérablement l’empreinte carbone du projet.

Mur imprimé en 3D à l’intérieur. (Crédits photo : 3Dnatives)

Les bénéfices de l’impression 3D hors site

Évidemment, la conception de ces murs a demandé à XtreeE une longue phase de développement. Après une dizaine de prototypes réalisés, et un affinage du matériau visant à renforcer l’étanchéité et la résistance du béton, XtreeE est parvenu à obtenir la certification ATEx (Appréciation Technique d’Expérimentation) de la part du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment. Et pour l’avoir, la société a mis toutes les chances de son côté. En optant pour la construction hors site, XtreeE s’est assurée d’optimiser les paramètres du processus d’impression et a limité tous les problèmes pouvant provenir de l’extérieur, à l’image des soucis de solidification dûs aux intempéries. 

La construction hors site a également permis de réduire la notion de pénibilité. Lors des chantiers conventionnels, les ouvriers sont contraints de porter de lourdes charges dans des conditions météorologiques parfois difficiles. Hors site, les ouvriers sont assurés de travailler dans des circonstances plus confortables et durant des laps de temps plus courts. « On estime que le gain de temps est de l’ordre de 3 à 4 mois, explique Alain Guillen, dirigeant de XtreeE. Cependant cela reste difficile à déterminer à cause de la crise sanitaire, mais il est sur que les méthodes traditionnelles nous auraient demandé plus de temps. » Ainsi, les entreprises espèrent améliorer l’attractivité du secteur du BTP.

Un mur imprimé en 3D situé à l’extérieur. (Crédits photo : Franck Kauff)

Entre fabrication additive et techniques traditionnelles 

Si l’impression des murs ne s’est pas déroulée in situ, XtreeE accorde cependant énormément d’importance à la dimension écologique du projet. L’objectif premier de l’entreprise est d’utiliser uniquement des matériaux biosourcés localement afin de limiter l’empreinte carbone des constructions. Dans le cas de Viliaprint, le béton employé a été imaginé spécifiquement pour pouvoir sécher rapidement une fois la couche déposée et tenir son propre poids. Disposant des mêmes standards et exigences que les bétons conventionnels, il est parfaitement adapté à la fabrication additive. La société précise également que l’usage de la fabrication additive dans la conception de murs a permis de réduire considérablement la quantité de déchet générée.  

Dans les différentes habitations, seuls quelques murs ont été imprimés en 3D. Les pièces modulaires, comme les salles de bain et les cuisines, ont quant à elles été fabriquées à partir des techniques traditionnelles et de bois. « La technologie n’est pas vouée à remplacer les technique de construction qui existent, elle est là pour répondre aux problématiques auxquelles nous sommes aujourd’hui confrontés » explique Romain Duballet, co-fondateur de XtreeE. Et c’est ici que réside selon les différents acteurs la réussite du projet. En réunissant des experts de l’impression 3D et du secteur du BTP, ils sont parvenus à allier les différentes méthodes de fabrication. Selon eux, c’est dans ce sens que le domaine de la construction doit évoluer. Emmanuel Coste, l’architecte en charge du projet Viliaprint, conclut : « On a vraiment l’impression que les capacités sont infinies. Aujourd’hui on est aux prémices de la technologie mais je pense qu’à terme, on pourra faire ce qu’on veut. On est déjà capable de faire des murs qui ont des formes courbées pouvant être uniques, c’est nouveau. C’est pour moi une vraie évolution, un vrai changement de paradigme, on ne construira plus comme avant. »

Crédits photo : 3Dnatives

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*Crédits photo de couverture : PlurialNovilia

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