ThermoTag, une empreinte digitale pour réduire l’utilisation illicite des imprimantes 3D
L’impression 3D a encouragé un développement rapide et important dans plusieurs secteurs que ce soit dans la santé, l’aéronautique, la durabilité, etc. Mais que se passe-t-il lorsque les technologies d’impression 3D tombent entre de mauvaises mains ? Avec une simple imprimante 3D et un modèle 3D, n’importe qui peut, à priori, imprimer ce qu’il veut. Difficile de savoir quels usages sont fait de tel ou tel objet imprimé, peu de technologies offrant à l’heure actuelle une traçabilité. Alors que se passerait-il si nous pouvions retrouver la trace d’une imprimante 3D, et donc de son propriétaire, à l’aide d’une simple pièce ? C’est la question que Zhanpeng Jin, PhD, professeur associé au département d’informatique et d’ingénierie de l’université de Buffalo, et son équipe ont cherché à résoudre avec le ThermoTag.
À l’instar des industries, les « criminels » sont de plus en plus innovants dans leur façon d’utiliser la fabrication additive. Cette semaine encore, la police espagnole a publié des photos d’un atelier d’impression 3D d’armes. Certains ont utilisé cette technologie pour fabriquer des armes indétectables, d’autres pour construire des skimmers de cartes bancaires à fixer sur des distributeurs automatiques. Des problèmes se posent également en matière de plagiat, ou de propriété intellectuelle, en raison de l’absence de mesures de protection adéquates des modèles 3D appartenant à un individu. Jin s’est posée la question suivante : « Quel serait le meilleur moyen de protéger notre propriété intellectuelle contre quelqu’un qui imprimerait le même modèle avec sa propre imprimante ? Nous voulions trouver quelque chose d’interne. Quelles seraient les signatures inhérentes imprimées par ma propre imprimante 3D plutôt que par une autre machine ? »
Dans un article intitulé « ThermoTag : A Hidden ID of 3D Printers for Fingerprinting and Watermarking« , publié dans la revue IEEE Transactions on Information Forensics and Security, les chercheurs expliquent comment la buse de chaque extrudeur possède ses propres propriétés de chauffage. Cela se traduit à son tour par la manière dont le modèle 3D exact est construit. Étant spécifiques à l’extrudeur, ces propriétés thermodynamiques peuvent être utilisées pour identifier le modèle spécifique d’imprimante 3D à l’origine de la pièce. À partir de cette information, il est alors possible de trouver le propriétaire de l’imprimante.
Jin poursuit : « Ce ThermoTag se comportera comme l’empreinte digitale de l’imprimante 3D. Lorsque vous imprimez un nouveau produit, vous pouvez utiliser le filigrane ». Il note également que le filigrane peut être utilisé pour intégrer de manière invisible des informations, notamment le fabricant de l’imprimante, l’étiquette et le numéro de série du produit. « Cela rendrait donc le filigrane de ce produit particulier unique« , conclut-il. En testant cette théorie avec 45 extrudeurs différents, les chercheurs ont pu identifier les modèles d’imprimantes 3D correspondants avec une précision de 92 %.
Bien évidemment une telle méthode suppose qu’on est recensé l’empreinte digitale des extrudeurs utilisés sur le marché, un travail assez fastidieux et chronophage. Nous ne sommes pas non plus à l’abri qu’un utilisateur change son extrudeur, ce qui empêcherait l’identification de la bonne machine. La technologie n’est donc pas tout à fait au point, mais elle constitue un premier pas pour renforcer la responsabilité juridique en cas d’utilisation illicite de la fabrication additive. Vous pouvez retrouver davantage d’informations ICI.
*Crédits photo de couverture : Hackaday
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