Lab 3Dnatives : Test de l’imprimante 3D Orange 30 de Longer3D
Originaire de Shenzhen en Chine, le fabricant Longer3D s’est lancé dès 2014 dans le secteur de l’impression 3D avec aujourd’hui une présence sur trois segments distincts : des imprimantes 3D FDM de bureau (connues chez les makers sous la marque Alfawise), des imprimantes 3D résine low-cost ainsi qu’une gamme de machines industrielles (deux modèles reposant sur la stéréolithographie ainsi qu’un modèle basé sur le frittage laser métal).
Début 2019, le constructeur chinois misait sur une campagne Kickstarter pour soutenir le développement de l’une de ses dernières imprimantes 3D, la Orange 30. La machine fut financée avec succès avec un peu plus de $150,000 récoltés. Concrètement, la Orange 30 de Longer3D est un modèle low-cost ayant recours à un écran LCD d’une résolution de 2K pour solidifier une résine liquide. Parmi les autres modèles SLA low-cost de Longer3D, on retrouve également la Orange 10 ainsi que la Orange 120, qui se distinguent principalement par leur volume de fabrication et leur connectivité.
On a aujourd’hui le plaisir de recevoir la Orange 30 en test. Son prix, sous la barre des 359,99€ sur Amazon, en fait l’une des imprimantes 3D résine les moins chères du marché. Mais est-ce au détriment des performances ou de l’expérience utilisateur ? Comment la Orange 30 se compare-t-elle aux imprimantes 3D de bureau de chez Formlabs, Uniz3D ou encore iSun ? À qui se destine cette machine ? Retrouvez le test complet de la Orange 30 de chez Longer3D ci-dessous.
1. Déballage de la Orange 30 de Longer3D
À la réception de l’imprimante 3D, on découvre un carton au gabarit relativement restreint. La Orange 30 affiche en effet un poids de seulement 6kg pour des dimensions globales de 200 x 200 x 390 mm, faisant officiellement de cette machine la plus petite jamais testée au sein du Lab 3Dnatives. Par conséquent, le volume de fabrication n’offre la possibilité de réaliser des pièces que d’une taille maximale de 120 x 68 x 170 mm (à noter que celui-ci s’avère toutefois plus grand que le volume offert par l’imprimante 3D iSun LI20 et plus grand que sa petite soeur, la Orange 10).
D’un point de vue esthétique, la Orange 30 ne fait pas spécialement dans le design mais a pour avantage d’offrir un écran tactile full-color en façade d’une taille de 2,8 pouces, petit mais suffisant pour naviguer à travers ses options. Un point intéressant à noter vient de la plateforme d’impression qui affiche une forme spécialement pensée pour l’écoulement de la résine, un détail qui pourra avoir son importance une fois l’impression terminée.
Au sein de l’emballage, on retrouve l’imprimante 3D déjà équipée de sa cuve de résine, la plateforme d’impression, l’alimentation, les 5 panneaux du capot orange anti-UV à assembler avec trois élastiques de maintien ainsi que 4 guides d’aide à l’assemblage. Plusieurs outils et accessoires sont également présents dont 4 clefs allen, une spatule, 2 filtres de la marque 3M pour rincer le bac de résine à l’aide de 5 cartes de raclage et d’une lingette fournie, un film de rechange pour le bac de résine, deux paires de gants en latex, une clef USB, une notice d’utilisation en anglais et enfin une bouteille de résine de couleur beige de 250g. Le fabricant nous a également fourni 3 bouteilles supplémentaires de résine dont une de couleur grise. Comme pour de nombreuses machines SLA, il vous faudra également investir dans un kit de post-traitement maison, à savoir deux bacs hermétiques pour rincer les impressions dans une solution d’alcool isopropylique (non-fournie avec l’imprimante 3D).
Concernant les résines disponibles, Longer3D en commercialise aujourd’hui 5 (beige, grise, noir ou blanc mais aussi une résine calcinable) mais grâce à son architecture ouverte, elle permet de recourir à des résines concurrentes pour lesquelles il faudra ajuster les temps d’exposition (attention toutefois à utiliser une résine compatible en termes de longueur d’onde).
Le principal avantage de recourir à une imprimante 3D résine LCD est sa rapidité d’impression. En comparaison aux machines SLA où un laser vient solidifier point par point la résine, une imprimante 3D dite DLP utilise un projecteur (un écran LCD dans le cas de la Orange 30) pour « flasher » couche par couche la résine photo-sensible. Chez Longer3D, le projecteur LCD dispose d’une résolution de 2K, équivalente aux écrans que l’on retrouve sur la Slash+ de Uniz ou la iSun3D LI20. À la clef, l’imprimante 3D permet d’atteindre une résolution de pixel de 47,25 μm.
2. Installation de l’imprimante 3D de Longer3D
De l’installation du capot de l’imprimante 3D, en passant par le nettoyage des pièces ou l’utilisation du logiciel, Longer3D a créé une série de 16 vidéos explicatives disponibles sur son site (dans la rubrique Support / Download) pour vous aider dans l’installation de la machine. Bien qu’elles ne soient disponibles qu’en anglais, ces vidéos restent un vrai point positif en comparaison aux nombreux fabricants de machines low-cost qui ont la fâcheuse habitude de commercialiser un produit sans aucun support en ligne.
La première opération à réaliser avec l’imprimante 3D Orange 30 consiste à assembler le capot de protection anti-UV, celui-ci étant maintenu simplement par deux élastiques. Bien qu’elle ne prenne que quelques minutes, cette opération montre où le fabricant a décidé de faire des économies. Et même si le capot semble relativement stable, on vous conseille toutefois de manipuler celui-ci avec précaution. Comme expliqué précédemment, un tutoriel vidéo de l’assemblage du capot est disponible en anglais sur le support en ligne de Longer3D.
Dans un deuxième temps, il vous faudra calibrer la plateforme d’impression par rapport à l’écran de flashage de la Orange 30 en ayant pris soin de retirer préalablement le bac de résine. L’objectif ici est d’avoir une plateforme totalement parallèle et située à bonne distance de l’écran. Cette opération sera à réitérer régulièrement.
Avant de vous lancer, il vous suffira finalement de verser la résine au sein du bac. Celui-ci n’affichant pas de niveau, veillez à ne pas trop le remplir afin d’éviter à la résine de déborder en dehors du bac. Rien d’automatisé ici en comparaison à des machines plus professionnelles comme les machines de Formlabs ou 3D Systems, vous devrez verser la résine manuellement.
3. Logiciel Longer3D
Comme pour la majorité des fabricants d’imprimantes 3D résine, la marque a développé son propre logiciel dénommé simplement Longer3D, compatible PC ou Mac et disponible en anglais ou chinois uniquement. Celui-ci est à télécharger directement depuis la partie Support du site de Longer3D. À noter qu’il est également possible d’utiliser Chitubox, un slicer universel dédié aux imprimantes 3D SLA/DLP/LCD (un peu comme Cura peut l’être pour les imprimantes 3D FDM/FFF).
Le logiciel Longer3D, dans sa version 1.32, est à l’image de l’imprimante 3D Orange 30, sobre et simple. Il permet en effet de réaliser toutes les opérations de base auxquelles on s’attend d’un slicer, à savoir positionner, pivoter, cloner ou agrandir le modèle 3D. Autre point positif, le logiciel permet d’identifier les éventuels soucis de conception et permet même de les corriger.
La partie génération de supports est également assez complète, permettant de configurer la densité ou l’épaisseur des supports, la finesse des points de contact ou encore la distance de la pièce par rapport à la surface du plateau. Il vous faudra également sélectionner l’épaisseur de couche entre 10 microns et jusqu’à 100 microns (pas de 5 microns) ainsi que le nombre de couches pour le raft. La dernière étape avant l’export du fichier sur la clef USB sera de choisir la résine utilisée avec la possibilité d’optimiser certains paramètres d’impression (comme le temps d’exposition des couches du raft ou des couches suivantes, la distance ou la vitesse d’élévation du plateau entre chaque couche…).
4. Premières impressions avec la Orange 30 de Longer3D
Une fois l’installation de la machine et la préparation des fichiers terminées, nous nous sommes lancés dans l’impression des premiers prints. Après avoir connecté la clef USB à l’arrière de la machine, incluant les modèles pré-chargés, suivi de quelques clics depuis l’écran de contrôle, l’impression peut démarrer. Sachant que la Orange 30 se base sur la technologie LCD, nous avons décidé d’imprimer des modèles 3D plutôt détaillés, ou tout du moins avec des détails fins, à partir de la résine beige fournie par Longer3D.
L’impression 3D en tant que telle n’a montré aucune complication majeure. La seule erreur au tableau a eu lieu lors de notre troisième impression lorsque la Orange 30 a commencé à faire des bruits inquiétants. Le souci venait du plateau d’impression qui venait buter contre le bac de résine. Après une recalibration de la machine et un nettoyage du bac, le problème a pu être réglé. Globalement, la qualité de surface des pièces était au rendez-vous, en particulier sur les modèles les plus complexes. On a pu également noter le niveau sonore relativement faible de l’imprimante 3D, qui en fait une machine particulièrement adaptée pour un environnement de bureau. L’autre difficulté observée sur certains prints concernait le décollement de la pièce du plateau après impression, un souci que l’on retrouve également en FDM/FFF. On vous conseille d’ailleurs de prendre votre temps sur cette étape afin d’éviter d’abîmer la pièce.
En comparaison à la technologie FDM/FFF, le post-traitement de la pièce est obligatoire. Concrètement, il vous faudra nettoyer la pièce à l’aide des deux bacs de rinçage et d’une solution d’alcool isopropylique. Après plusieurs minutes, vous pourrez alors vous attaquer aux supports d’impression. Pour certaines pièces, cette opération peut s’avérer assez critique afin d’éviter d’abîmer les détails fins du modèle. On vous conseille enfin de bien nettoyer la plateforme d’impression et de ne pas oublier de retirer les éventuels morceaux de résine solidifiée égarés dans le bac de résine avant de commencer une nouvelle impression.
Nous nous sommes aussi chargés de changer le film du bac de résine à l’aide du film de rechange et d’une simple clef allen et d’un cutter. Bien que ce n’était pas spécialement nécessaire dans notre cas, il est important de garder ce film propre de toute rayure ou résine qui aurait pu s’agglutiner à sa surface. La procédure, encore une fois expliquée dans une vidéo du fabricant, est simple et nécessite environ 5 minutes.
Retrouvez l’ensemble de nos tests d’imprimantes 3D au sein du Lab 3Dnatives
Conclusion
- Contenu de l'imprimante 3D 8/10
- Logiciel 8.5/10
- Qualité d'impression 8.5/10
- Prise en main 7.5/10
Points positifs :
– Prix
– Possibilité d’utiliser des résines tierces
– Qualité de surface
Points négatifs :
– Volume de fabrication
– Capot de protection DIY
– Kit de post-traitement
Vous l’aurez compris, l’imprimante 3D Orange 30 de Longer3D offre un ratio qualité-prix pour le moins intéressant. Alors oui, ce prix se fait au détriment du côté Plug&play que certaines machines plus professionnelles peuvent offrir sur le marché, mais il sera très difficile de trouver une imprimante 3D résine plus abordable à l’heure actuelle. S’ajoute à cela la possibilité d’utiliser une large palette de résines tierces disponibles sur le marché permettant de réduire davantage les coûts pour une utilisation sur le long terme.
On a aimé sa simplicité et sa discrétion lors des impressions dans le bureau, sans parler du logiciel Longer3D qui est la bonne surprise de ce test ! À l’inverse, on pourra regretter le capot anti-UV à monter soi-même qui pourra en effrayer certains. Le volume de fabrication limitera également de nombreux prints qu’on aurait aimé réaliser quand on voit la qualité d’impression générale. Il sera intéressant de regarder de près les nouveautés du fabricant Longer3D dans les semaines à venir. Vous pourrez retrouver l’imprimante 3D Orange 30 de Longer3D chez Amazon France ICI.
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