#Startup3D : Synteris optimise l’impression 3D des céramiques techniques
L’impression 3D a révolutionné plusieurs industries grâce à sa capacité à créer des géométries complexes et personnalisées avec une variété de matériaux. Parmi ceux-ci, les céramiques sont apparues comme une option très intéressante en raison de leurs propriétés (résistance élevée à l’usure, stabilité thermique, résistance à la corrosion, etc.) Dans le domaine des céramiques, le carbure et le nitrure se distinguent par leurs performances supérieures dans les applications exigeantes. L’intégration de ces céramiques avancées dans l’impression 3D élargit non seulement les possibilités de fabrication industrielle, mais ouvre également un monde de possibilités pour de nombreux secteurs de pointe, tels que l’énergie ou la défense. Dans ce contexte, la startup Synteris a développé sa propre technologie de fabrication additive pour optimiser la création de pièces avec ces matériaux. Nous nous sommes entretenus avec l’un de ses cofondateurs pour en savoir plus.
3DN : Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre lien avec l’impression 3D ?
Je m’appelle Ken Malone, je suis président du conseil d’administration de Materic et cofondateur de Synteris. Je suis politologue de formation et j’ai passé le début de ma carrière à travailler pour des entreprises mondiales de polymères et de produits chimiques spécialisés, avec des responsabilités dans les domaines de la fabrication, de l’assistance technique, du marketing, de la gestion d’entreprise et des fusions et acquisitions. Au milieu de ma carrière, je suis passé à la gestion universitaire, où j’ai eu quelques responsabilités en termes de transfert de technologie. La combinaison de l’expertise en matière de polymères et de l’innovation universitaire m’a amené à cofonder plusieurs entreprises qui fabriquent des matériaux avancés sur-mesure sur la base de la propriété intellectuelle concédée par les universités. Il s’agit notamment de sociétés spécialisées dans la bio-impression 3D, l’impression 3D de céramiques oxydées, un atelier d’impression 3D de produits de base et Synteris.
3DN : Qu’est-ce que Synteris et comment l’idée de cette société est-elle née ?
Synteris est une filiale de Materic, un fabricant de matériaux d’impression 3D avancés, de nanomatériaux, d’encres fonctionnelles, de textiles techniques et de technologies de libération contrôlée. Synteris a été créée pour concéder une licence et commercialiser l’invention d’Adam Peters et al. de l’université Johns Hopkins. La direction de Materic a estimé que l’invention de Peters présentait des synergies substantielles avec ses développements actuels en matière d’impression 3D.
3DN : Comment fonctionne la technologie SLRS et quels sont ses principaux avantages ?
Les céramiques imprimées en 3D avec notre technologie SLRS (Selective Laser Reaction Sintering) ne nécessitent aucun post-traitement et ne modifient pas le volume de la pièce imprimée. Ce procédé permet de fabriquer des pièces à partir de matériaux céramiques tels que SiC, Si3N4, AlN, HfC, ZrC, TiC, HfN, ZrN, TiN, TaC et TaN.
Le processus pour y parvenir est conceptuellement simple. Un gaz réactif tel que le méthane est pompé dans la chambre pendant qu’un métal/métalloïde tel que le silicium est fusionné et le résultat sera un carbure/nitrure métallique tel que le SiC. En combinant les bonnes poudres de départ et le bon mélange de gaz, il est possible d’imprimer en 3D des formes nettes de composites complexes à base de carbure métallique et de matrice métallique à pleine densité.
Sur une note moins technique, pensez à ce cours de poterie auquel vous avez assisté lorsque vous étiez enfant, où vous avez fabriqué une grande tasse à café, l’avez mise au four et en êtes ressorti un tiers plus petit. Ce rétrécissement se produit avec tous les types de poterie, mais c’est ce que nous évitons. Nous sommes la seule méthode qui existe pour fabriquer des céramiques complexes sans rétrécissement et avec une densité totale.
3DN : Quels sont les secteurs et les applications visés par cette technologie ?
L’énergie, la défense et l’industrie sont les principaux secteurs pour lesquels nous avons des pièces imprimées en 3D. Il s’agit notamment de composants de fusées, de réacteurs nucléaires modulaires et d’électronique de puissance. Bien qu’il s’agisse d’applications de marché très différentes, elles ont toutes en commun le besoin d’un matériau à haute température avec une forme complexe.
3DN : Comment voyez-vous l’avenir de l’impression 3D dans 10 ans et celui de Synteris ?
L’impression 3D est largement entrée dans la phase de transition d’une nouvelle technologie où de nombreuses entreprises sont créées chaque année pour poursuivre de nouvelles idées, à une phase de consolidation où l’accent est mis sur l’efficacité de la fabrication et l’échelle. Il existe encore des domaines passionnants pour les nouvelles technologies d’impression 3D qui ne feront pas partie de cette consolidation. Dans des domaines tels que la céramique, des entreprises comme Synteris continueront à lancer et à commercialiser de nouvelles idées.
Nous pensons que la technologie de Synteris sera bien établie dans dix ans, mais sur les marchés de l’énergie et de la défense, la courbe d’adoption est lente. Ce sont des marchés où les pièces doivent être sécurisées avant toute commercialisation. Dans dix ans, Synteris ne prendra probablement que des commandes de fabrication de routine. Nous aimerions que ce soit beaucoup plus rapide, mais l’étape limitante sera l’adoption par les clients, et non l’état de préparation de la technologie.
3DN : Un dernier mot pour nos lecteurs ?
Nous sommes ouverts aux projets complexes d’impression de carbure métallique ou de composites à matrice métallique. Appelez-nous ou trouvez plus d’informations sur notre site web ici.
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*Crédits de toutes les photos : Synteris