Comment sécher votre filament d’impression 3D et éviter la formation d’humidité ?
Grâce à la diversité de ses avantages, l’impression 3D offre de nombreuses possibilités aux entreprises de rompre avec leurs routines de production habituelles et de les rendre plus efficaces. Mais elle ne vient pas sans son lot de défis. En effet, le processus d’impression 3D peut être parfois complexe. De nombreuses tentatives se soldent pas des échecs à cause d’erreurs d’impression diverses comme le warping ou le ghosting. Ces phénomènes nuisent à la qualité de la pièce imprimée en 3D, voire parfois à ses propriétés.
L’un de ces phénomènes est la formation d’humidité dans le filament, qui se produit notamment avec les filaments PA, TPU, PVA, PMMU ou BVOH, mais aussi avec le PLA, le PETG, le nylon ou l’ABS. Pendant le stockage des filaments, il peut en effet arriver en très peu de temps que le filament absorbe l’humidité de l’atmosphère et qu’elle reste dans le matériau, causant alors d’éventuels défis pour la suite. Nous vous expliquons comment détecter l’humidité et sécher votre filament afin d’éviter ces erreurs d’impression et d’améliorer la qualité d’impression.
Faut-il sécher le filament d’impression ?
Dans la plupart des cas, vous pouvez détecter l’humidité dans le filament d’impression 3D à certaines caractéristiques. Le plus évident est sans doute la formation de perles d’eau à la surface de votre filament. Mais la plupart du temps, il a le même aspect et la même sensation que le filament intact et l’humidité ne peut être détectée que pendant le processus d’impression. Cela peut alors conduire à de la sous-extrusion, des défauts de surface, une rupture du filament, une obstruction de l’extrudeur, une mauvaise adhérence entre les différentes couches et, globalement, des objets fragiles et cassants.
Si le matériau n’a pas une surface lisse et que des bulles se forment sous l’effet de la chaleur, il faut sécher votre filament. Si votre buse émet des sifflements ou que de la fumée blanche sort de la machine pendant le processus d’impression, il faudra également le sécher. Globalement, la plupart du temps, cette question n’aura de réponse qu’au cours du processus d’impression.
Les mesures à prendre
Maintenant que vous avez identifié l’humidité emprisonnée dans le filament comme étant la cause des erreurs d’impression, il y a quelques aspects à prendre en compte si vous souhaitez sécher votre filament. Une option consiste à placer le filament dans votre four domestique préchauffé à basse température pendant quelques heures. Pour sécher le filament, on recommande par exemple une température de 40-45 degrés pour le PLA et de 80 degrés pour l’ABS et le nylon. Attention, une température trop élevée endommagera votre matériau.
Une autre possibilité serait de placer le matériau dans un déshydrateur alimentaire. Celui-ci permet de conserver les aliments en les séchant à l’aide d’un flux d’air constant. L’avantage d’un tel appareil par rapport à un four est que vous pouvez mieux maintenir la température souhaitée. Si vous souhaitez sécher votre filament, vous devez absolument vous renseigner au préalable sur la température à laquelle la bobine sur laquelle se trouve le filament est adaptée.
Une méthode plus professionnelle consisterait à utiliser un séchoir à filaments qui rompt les liaisons intermoléculaires entre l’eau et le polymère à une température de séchage appropriée. L’appareil transporte l’humidité à l’extérieur du filament, dans l’air ambiant, et sèche ainsi le matériau. Ces appareils sont en effet dotés d’une unité de sorption qui absorbe l’humidité dans le filament et provoque ainsi un air très sec à l’intérieur de l’appareil, ce qui permet de sécher les filaments de manière particulièrement rapide et efficace. Il existe dans le commerce différents modèles, comme celui de la société BCN3D. Lors de l’utilisation, il suffit de sélectionner les paramètres souhaités et l’appareil commence le processus de séchage, qui dure quelques heures.
Comment garder votre filament au sec
Pour éviter de devoir sécher le filament, il faut veiller à le stocker correctement. Certains filaments présentent en effet un problème : malgré le processus de séchage, l’humidité ne peut plus leur être retirée en raison de leur forte absorption, comme c’est le cas pour le nylon (PA). Cela se traduit par le fait que le filament devient très fragile après le séchage. En général, le filament doit être stocké à l’abri de l’eau et des rayons UV. Il est conseillé de placer le filament dans une boîte de rangement appropriée avec un déshydratant. Certaines imprimantes 3D sont d’ailleurs équipées d’une unité de stockage des filaments, un outil assez pratique parce qu’elle vient alimenter la machine directement, sans devoir manipuler les bobines. Quelle que soit la solution choisie, un bon stockage évitera de passer par une étape de séchage ce qui garantira de meilleurs résultats.
Avez-vous déjà été confronté à des problèmes d’humidité sur vos filaments ? Partagez votre avis dans les commentaires de l’article. Retrouvez toutes nos vidéos sur notre chaîne YouTube ou suivez-nous sur Facebook ou LinkedIn !
*Crédits photo de couverture : BFI 3D