Des sandales biodégradables conçues grâce à l’impression 3D et à l’artisanat
On profite de l’été pour vous présenter un nouveau projet rafraîchissant : Lucie Trejtnarová, une jeune diplômée de l’université de Communication Multimédia en République Tchèque, vient de dévoiler des sandales aux semelles imprimées en 3D et à l’empeigne conçue à partir de matières organiques – des noix de coco et des feuilles d’ananas. Elle a travaillé avec le fabricant de matériaux Fillamentum pour concevoir des semelles sur-mesure, adaptées à son projet.
Le développement de filaments hybrides est une tendance croissante sur le marché de l’impression 3D : ils sont généralement à base de PLA ou d’ABS et intègrent d’autres matériaux ou particules comme du café, du chanvre ou même des coquilles Saint Jacques ! Ce sont des solutions qui ont l’avantage d’être plus durables que d’autres thermoplastiques classiques et permettent surtout de produire des pièces avec des produits locaux. Une opportunité saisie par Lucie qui dévoile sa collection Organic, des sandales imprimées en 3D à partir de matériaux plus respectueux de l’environnement.
La jeune designer explique les raisons qui l’ont poussée à lancer ce projet : “Si j’achète ou fabrique un produit, il est important de connaître l’histoire qui se cache derrière, comment il peut aider quelqu’un et comment il pourrait disparaître. Nous sommes responsables de chacun de nos pas. Les chaussures de la collection Organic reposent sur un principe simple : à la fin de leur vie, vous pouvez diviser les deux parties, l’empeigne dans un compost et la semelle que vous pouvez recycler pour pouvoir l’utiliser à nouveau.”
Les origines du projet
C’est au cours d’un stage en Inde que Lucie découvre les matières premières Malai qui contribueront à la création de sa collection de chaussures biologiques. Ce matériau biocomposite est fabriqué à partir de cellulose bactérienne organique et durable, issu de déchets agricoles de l’industrie de la noix de coco du sud de l’Inde. Il est flexible et durable et au toucher comparable au cuir ou au papier. C’est ce rapprochement avec le cuir qui a poussé Lucie à le choisir dans la création de ses sandales. Elle explique qu’elle a également opté pour du Piñatex, un matériau textile réalisé à partir de fibres extraites des feuilles d’ananas. C’est aussi une alternative végétale au cuir. Une fois les matériaux choisis, il a fallu déterminer le modèle de chaussures souhaité : Lucie s’est rapidement décidée à fabriquer des sandales, plus adaptées aux conditions chaudes et humides de l’Inde.
Les sandales imprimées en 3D
Lucie avait besoin d’un matériau capable de soutenir les tissus naturels de ses chaussures. Après avoir découvert l’impression 3D au cours de ses études, elle a rapidement été convaincue de ses possibilités. Elle a ainsi repéré les filaments Flexfill 98A et Flexfill 92A, des TPU flexibles offrant une résistance élevée à la traction, à l’usure et à l’abrasion. Le Flexfill 98A s’est avéré plus résistant et donc plus adapté à la création de semelles. De plus, il présente un caractère recyclable ce qui a évidemment penché dans la balance de la jeune designer.
Avec l’aide de Fillamentum, Lucie Trejtnarová a mis au point la conception finale de la semelle extérieure en découpant un modèle en deux parties. Une base protectrice a ensuite été cousue pour soutenir la semelle extérieure. L’empeigne de la semelle fabriquée à partir de Malai et Piñatex a également été cousue à la main. Un projet qui montre comment l’impression 3D et l’artisanat font la paire ! Pour le moment, les chaussures ne sont pas commercialisée mais une paire de sandale est actuellement exposée au Victoria and Albert Museum dans le cadre d’une exposition temporaire qui prend fin le 20 octobre prochain. Vous pouvez en savoir davantage sur les filaments utilisés ICI.
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