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Rencontre avec CKAB, pionnier de l’impression 3D en France !

Publié le 12 août 2013 par Alex M.

En mai 2013, Top Office s’associait à CKAB pour équiper ses magasins de corners impression 3D. Il s’agissait alors du premier service d’impression 3D grand-public au monde. Romain Pouzol, responsable Impression 3D chez CKAB, nous a reçu pour discuter de la stratégie et de l’offre proposée par la société française.

3DN : Qui êtes-vous et qu’êtes-vous (y compris le personnel et les expériences) ?

romain_pouzolCKAB est composé de 4 personnes, Louis Montaigne le CEO et fondateur, Cyril Chapellier le CTO, Marcus Bauer un développeur hardware et moi même responsable de l’impression 3D. Je me suis lancé dans l’aventure CKAB en 2011, après plusieurs expériences en tant que community manager et après des études de droit, complétées d’un parcours à Sciences Po et en école de commerce.

CKAB s’organise autour de 3 pôles : un laboratoire de développement logiciels et hardware, une activité de consulting en impression 3D et objets connectés et enfin en tant que distributeur d’imprimantes MakerBot et de kits électroniques.

3DN : Quel soutien financier aviez-vous pour lancer l’entreprise ?

CKAB fonctionne uniquement sur fonds propres. Nous recherchons à l’heure actuelle des partenaires financiers pour soutenir notre développement.

3DN : Décrivez l’entreprise, les produits et services de base ?

CKAB tire ses racines du mouvement des Makers. La société est spécialisée dans l’impression 3D, le matériel Libre ou OSHW (édition et distribution de kits via Hackable-Devices.org) et l’Internet des Objets : conseil, conception et réalisation d’objets communicants sur-mesure, pour des marques, des évènements, etc. CKAB compte parmi ses références des entreprises telles que Chanel, l’Oréal, Gemalto, ST Microelectronics, le CNRS, Havas, BETC mais aussi des institutions prestigieuses comme Polytechnique ou encore la Chancellerie de la Légion d’Honneur.

CKAB collabore en ce moment même avec la marque Citroën par le biais de l’agence Lever de Rideau. A l’occasion de la sortie de la Grand C4 Picasso, nous avons installé un espace dédiée à l’impression 3D au sein de leur showroom des Champs-Elysées*. L’animation, libellée « 3D printing » montre des imprimantes 3D modélisant en direct les courbes du nouveau modèle de la marque.

Nous étions également présent au salon Futur en Seine ou nous avons présenté 2 projets : une lampe jouant avec l’utilisateur via des capteurs intégrés ou via des données issues d’un téléphone Android ainsi qu’un robot de visio-conférence se déplaçant automatiquement vers l’interlocuteur désiré.

Futur En Seine 2013.

Les 2 projets présentés par CKAB lors de l’édition 2013 de Futur en Seine // copyright CKAB

Mais CKAB c’est aussi le partenaire historique de Makerbot en France. La société distribue les Replicator depuis 2009. Notre offre ne s’arrête pas uniquement à la vente de l’imprimante, mais s’inscrit dans une offre plus globale. Nous proposons ainsi des formations, des logiciels additionnels et un suivi personnalisé.

3DN : Qui étaient vos principaux clients et utilisateurs au lancement ?

Nos premiers clients furent les Makers et Hackers, puis les geeks et, au fil du temps et de l’évolution de la technologie, l’ensemble des professionnels en quête de solution de prototypage rapide. Cela s’est fait de manière tout à fait naturelle car il ne faut pas oublier que le pôle Open-Source Hardware de CKAB  – via Hackable-Devices.org – a été la toute première activité de l’entreprise. Les imprimantes 3D sont arrivées peu après, sont entrées par cette porte du matériel Libre, et l’activité s’est peu à peu développée pour finalement devenir un pôle à part entière, le plus important aujourd’hui.

Trois facteurs ont principalement porté ce déplacement de public.

Entre 2009 et aujourd’hui, les capacités des machines se sont formidablement accrues (3 fois plus précises, 5 fois plus rapides, volume d’impression 3 fois plus grand, etc.) et les machines se sont elles-mêmes métamorphosées : on est tout de même passé de la petite machine artisanale en bois livrée en kit à la machine au châssis métal qui encaisse sans broncher les impressions de 20h les unes à la suite des autres.

Parallèlement à cela, la quantité d’initiatives dans le domaine de l’impression 3D a explosé (et ce même si l’on resserre le spectre aux seules machines individuelles); l’innovation entraînant l’innovation et surtout entraînant un buzz médiatique permanent. On passait d’un marché de quelques centaines de milliers de bidouilleurs de l’électro-mécano-informatique à l’attention de plusieurs dizaines de millions de personnes de par le monde.

Enfin, et c’est à mon sens l’élément le plus important, des usages qui jusqu’alors travaillaient l’imaginaire, sortent petit à petit du cadre de la science-fiction. Encore une fois même si je resserre mon spectre à la seule impression 3D individuelle ou « de bureau », les applications sont pléthore. Il n’y a qu’à lire 3Dnatives pour s’en convaincre.

Cependant et malgré la fantastique capacité de ces machines à « produire de l’imagination », il est de notre devoir d’expert de rester lucide : nous n’en sommes vraiment qu’au tout début. Tout n’est pas encore possible et surtout tout n’est pas encore simplement et rapidement possible. Si nous sommes déjà (!) sortis de l’ère des pionniers, nous ne sommes pas encore véritablement entrés dans celle de la machine pousse-bouton-toute-automatique de M. et Mme Michu.

L'atelier '3D printing' au showroom C_42 de Citroën sur les Champs-Elysées // copyright CKAB

L’atelier ‘3D printing’ au showroom C_42 de Citroën sur les Champs-Elysées // copyright CKAB

3DN : Est-ce que vous avez fait valider votre idée à des clients avant d’investir ?

CKAB est, à tout le moins, une entreprise de geeks si ce n’est de makers. Cela veut dire que nous sommes persuadés qu’il persiste au fond de chacun de nous une volonté latente de reprise du contrôle de notre environnement et ce malgré le formatage « utilise-casse-jette-achète » que l’État-providence et la société de consommation nous font subir depuis plus de 50 ans.

À ce titre, l’impression 3D est une innovation éminemment politique ! Une telle idée ne saurait se faire « valider par des clients », elle se fait porter par ceux qui en ont la volonté.

De manière peut être un peu plus rationnelle, les machines que nous distribuons sont des imprimantes de bureau : relativement compactes et peu onéreuses par rapport aux imprimantes 3D industrielles qui existent depuis 20 ans et qui s’acquièrent contre un chèque à 5 ou 6 chiffres.

Dès lors, les imprimantes 3D telles que les MakerBot Replicator représentent un nouveau maillon dans la chaîne de création et de prototypage d’un produit. Leur insertion s’est faite de manière tout à fait naturelle, le plus souvent à la demande même des entreprises. En effet, l’intérêt pour elles est évident : au lieu de réaliser une dizaine de prototypes à environ 1000€ pièce, il est plus efficace et même plus efficient de réaliser 9 prototypes représentant au maximum quelques euros de matière première et de produire le dernier à l’aide des solutions de prototypage rapide traditionnelles. Ces dernières offrent certes de meilleures finitions, plus de matières, bref se rapprochent beaucoup plus du produit fini mais la souplesse d’utilisation des petites machines de bureau autorise une flexibilité de travail à nulle autre pareille.

3DN :Qui vous a dit que votre idée ne serait pas couronnée de succès et pourquoi ne les avez-vous pas écoutés ?

À peu près toutes les personnes qui manquent d’imagination…

Plus sérieusement, l’argument qui revient le plus souvent est celui du juridique, mettant en avant le précédent de la Hadopi dans la lutte contre le partage –non marchand- des œuvres de l’esprit.

La dématérialisation et numérisation d’un bien ont pour conséquence directe et irréversible le déplacement du centre de valeur dudit bien.  Les créateurs d’objet physiques (industriels, designers, stylistes, etc.) dont les œuvres pourront bientôt être « photocopiables en 3D » (scanner + imprimante), devront prendre assez tôt le virage du numérique et ne pas reproduire les mêmes erreurs que celles commises par l’industrie de la reprographie musicale.

3DN : Que voulez-vous dire d’autre à nos lecteurs ?

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Les bureaux de CKAB, situés dans la galerie Feydeau à Paris 2ème

Nous sommes ouverts du lundi au vendredi, de 10h à 19h30 et sommes situés au 19, galerie Feydeau – 75002 Paris ; à côté de la Bourse, en plein cœur du Quartier Numérique de la capitale.

Les imprimantes sont en démonstration, quantités de petits kits électroniques sont disponibles et nous serions très heureux de vous accueillir ne serait-ce que pour répondre à vos questions ou pour vous accompagner dans votre projet alors n’hésitez pas !

Par ailleurs, vous pourrez nous retrouver sur le campus d’HEC lors de l’Université d’été du MEDEF (28-30 août) ainsi qu’aux éditions londonienne et parisienne de l’événement majeur de l’impression 3D, le 3D Print Show www.3dprintshow.com, 7-9 novembre à Londres et 15-16 novembre à Paris.

Entre ces deux événements, se déroulera à Montrouge, l’Open World Forum www.openworldforum.org (3-5 octobre). L’événement est orienté vers l’Open-Source en général mais des imprimantes seront également présentes.

À très bientôt !

Un grand merci Romain de nous avoir accordé cette interview. Pour plus d’informations sur les activités de CKAB, www.ckab.com.

*Le showroom Citroën C_42 se situe au n°42 de l’avenue des Champs-Elysées à Paris (8e). Il est ouvert 7 jours sur 7, de 10h à 20h, avec des nocturnes jusqu’à 22h du jeudi au samedi. L’animation « 3D printing » sera visible jusqu’au 22 septembre.

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