Recrutement dans l’impression 3D : quelles sont les grandes tendances ?
Derrière les technologies de fabrication additive se cachent un savoir-faire et des connaissances développées par des personnes qualifiées sur des sujets souvent à la pointe. Il est assez clair que l’impression 3D attire de nombreux profils et les sociétés du secteur recrutent, mais dans quelles proportions ?
Pour en savoir plus sur plus l’état du marché du travail dans l’impression 3D, nous vous proposons aujourd’hui une étude réalisée à partir du Job Board 3Dnatives qui a comptabilisé plus de 250 offres d’emploi à l’international en 2018. Alors quels sont les secteurs qui recrutent ? Quel genre de profils intéressent le plus les recruteurs ? Plutôt CDI ou CDD ? Et qui recrutent le plus entre les startups et les grands groupes ? Les résultats de notre étude sont appuyés par Audrey Chikhaoui qui a fondé en 2014 Rosa Parks Consulting, un cabinet de recrutement dédié aux secteurs de l’Informatique Industrielle et de la Fabrication Additive. Elle nous a livré sa vision du marché et ses prévisions.
Des offres d’emploi à la hausse, le plus souvent sur du long terme
Parmi la totalité des offres d’emploi publiées au sein du Job Board 3Dnatives, 78,2% étaient des contrats à durée indéterminée suivis par 15,1% de stage. Des résultats qui s’expliquent par une adoption de la technologie sur le long terme, nécessitant alors des profils capables de soutenir les développements qui en découlent. On peut également souligner que plusieurs entreprises qui ont misé sur l’impression 3D grandissent, justifiant le besoin de recruter des candidats sur des missions plus longues. Elles ont désormais confiance dans cette technologie qu’elles considèrent comme plus mature et mettent davantage de moyens pour la faire évoluer.
« La tendance 2018 démontre aussi que les entreprises recruteuses sont prêtes à investir sur des postes plus structurants et dimensionnants, investissant plus aisément sur des recrutements de managers et de dirigeants » commente Audrey Chikhaoui.
Quel profil et quel secteur ?
La fabrication additive est depuis longtemps utilisée dans l’aéronautique, le médical et l’automobile, des secteurs historiques qui ont rapidement décelé le potentiel d’une telle méthode de production. Toutefois, on constate que ce ne sont pas forcément les secteurs qui recrutent le plus – ils ont respectivement publiées 5,6%, 4,8% et 4% des offres analysées. Finalement, c’est l’industrie manufacturière au sens large qui aura diffusée le plus d’offres d’emploi en 2018 – avec 24% des offres – regroupant l’énergie, les biens de consommation, les transports, la défense, etc. Elle est suivie de près par les services d’impression 3D (21%) et les fabricants d’imprimantes 3D (16%), preuve que les acteurs du marché se renforcent.
« L’année 2018 a fait apparaitre de nouveaux secteurs tels que l’édition de logiciels dédiées à la fabrication additive. Nous connaissions déjà les logiciels de préparation de données et d’édition STL conçus pour la fabrication additive et connus sur le marché pour permettre de convertir des fichiers au format STL, de corriger des défauts, de modifier la conception et de préparer la plate-forme de construction, mais nous voyons de plus en plus arriver sur le marché des solutions logicielles dédiés à la sécurité et à la protection des données ».
Côté candidats, notons que les profils recherchés sont plutôt des profils d’ingénieurs, et de techniciens, de type opérateur de machines, qui ont une maîtrise plus technique des procédés, que ce soit pour la recherche et développement (19,8% + 9,5%), ou la production pure (30,6%). Des statistiques qui ne sont pas si étonnantes quand on sait que la fabrication additive fait appel à des savoirs aussi variés que la mécanique, les logiciels ou la science des matériaux.
Suivent alors des fonctions de gestion de projet plus générales et de design 3D – on pourrait d’ailleurs s’attendre à davantage de postes dans la partie modélisation 3D quand on sait que c’est une étape clé dans le processus d’impression. Enfin, les offres en support/maintenance/SAV ne sont pas négligeables : le besoin en accompagnement des entreprises étant de plus en plus important.
« On constate également une féminisation des profils recrutés. Plus rapidement que l’Industrie en général, le secteur de la FA a commencé très tôt à intégrer les femmes dans leurs effectifs. Alors que traditionnellement, on les trouvait majoritairement dans les fonctions support (RH, marketing communication essentiellement), elles briguent aujourd’hui des responsabilités dans des métiers plus opérationnels et techniques, comme la production, la R&D, le commercial, etc. »
Les entreprises qui recrutent
En analysant les différentes offres d’emploi publiées sur 3Dnatives, on s’aperçoit que les entreprises qui ont le plus recruté en 2018 sont celles qui comprennent entre 11 et 50 salariés, suivies de près par les Grandes Entreprises (GE) de plus de 5 000 salariés. Un contraste qui peut paraître étonnant mais qui traduit deux réalités :
- de nombreuses startups spécialisées dans les technologies 3D se sont créées ce qui a augmenté progressivement leurs besoins en termes de recrutement.
- les grands groupes s’intéressent à la fabrication additive et cherchent à l’intégrer dans leurs activités quotidiennes, tels que Bosch, l’Oréal, BMW ou Volkswagen.
Quel avenir pour le marché du travail de l’impression ?
Alors que le marché de la fabrication additive ne cesse de croître depuis une dizaine d’années, il ne serait pas surprenant de voir le recrutement suivre cette tendance, avec davantage d’entreprises recherchant des candidats qualifiés pour soutenir cette croissance. Comme l’impression 3D touche une multiplicité de secteurs, on peut s’attendre à retrouver cette diversité sur le marché de l’emploi. Elle pourrait même être à l’origine de nouveaux profils, tout comme Internet a fait exploser le besoin en intégrateurs web, graphistes, webmasters, etc.
« En matière de recrutement, le secteur de la Fabrication Additive, à l’image de l’Industrie, rencontre des difficultés à trouver des compétences pour répondre à la demande toujours plus pressante de leurs Clients. Bien plus que les profils en mécanique, il est devenu très compliqué de trouver des ingénieurs systèmes, des ingénieurs logiciels ou en électronique. Par ailleurs, les délais nécessaires pour identifier les candidats compétents se rallongent, les processus de recrutements prennent beaucoup de temps, pouvant aller de six mois à un an, ce qui peut être problématique pour l’activité de Clients ».
Un excellent résumé sur le secteur de l’impression 3D
Un secteur grandissant et plein d’avenir