Des prothèses mammaires personnalisées grâce à l’impression 3D

Le cancer du sein demeure la forme de cancer la plus courante chez les femmes et représente encore aujourd’hui l’une des principales causes de mortalité féminine. Néanmoins, les progrès en matière de dépistage, de prévention et de traitements ont permis de réduire progressivement le nombre de décès liés à cette maladie. En 2023, on estime que 61 214 nouveaux cas ont été diagnostiqués en France métropolitaine. Dans ce contexte, une innovation notable émerge aux États-Unis, où des chercheurs de la faculté de médecine Carle Illinois ont recours aux technologies de pointe pour améliorer la qualité de vie des femmes ayant subi une mastectomie — une intervention chirurgicale qui consiste à retirer un sein, parfois les deux, afin de traiter ou prévenir le cancer.
Grâce à la numérisation et à l’impression 3D, leur objectif est de concevoir des prothèses mammaires personnalisées, mieux adaptées à la morphologie de chaque patiente. Les chercheurs travaillent sur une nouvelle méthode pour fabriquer directement au cabinet du médecin des prothèses mammaires personnalisées. Cette technique vise à rendre les prothèses plus accessibles, rapides à obtenir et moins chères que celles proposées actuellement.

Rand Kittani (gauche) et le Dr Victor Stams (droite) développent une prothèse mammaire 3D abordable (Crédits photo : Université de l’Illinois)
La prothèse mammaire imprimée en 3D pour plus d’accès et de confort
Après une mastectomie, certaines femmes portent des prothèses pour retrouver la forme du sein sous leurs vêtements. Ces prothèses coûtent souvent très cher, surtout les sur mesure. Le Dr Victor Stams, chirurgien plasticien et professeur au CI MED, explique que certains patients renoncent aux prothèses parce qu’ils n’ont pas d’assurance, trouvent les coûts trop élevés, ou ignorent simplement leurs options. Avec Rand Kittani, étudiant en médecine interne, ils développent une méthode pour fabriquer des prothèses imprimées en 3D directement sur place, à moindre coût. Selon Rand Kittani, cette solution offre une alternative rapide et abordable aux reconstructions mammaires classiques, en aidant à surmonter les barrières financières et sociales qui empêchent certains patients d’accéder aux soins. L’équipe de CI MED développe des prothèses abordables, entre 50 et 200 dollars, fabriquées directement chez le médecin, évitant ainsi les longs délais. « Au-delà du coût et de la commodité, ce qui me passionne le plus, c’est la possibilité de donner aux patients un sentiment de dignité et de contrôle pendant une période vulnérable », a déclaré le Dr Victor Stams.
L’idée de prothèses imprimées en 3D vient du travail de Julien Montenero, un spécialiste français qui crée des prothèses réalistes à partir d’images 3D du corps. L’équipe de Kittani reprend ce principe en utilisant des scanners et des imprimantes 3D accessibles. Avant l’opération, ils scannent le sein sain pour obtenir un modèle numérique. Grâce à ce fichier, une prothèse parfaitement adaptée à chaque patiente peut être fabriquée rapidement. Selon Victor Stams, cette approche sur mesure améliore aussi l’esthétique, ce qui aide beaucoup à se sentir mieux après la chirurgie. Les prothèses sont souvent en silicone ou matériaux souples, et plus elles sont personnalisées et réalistes, plus elles coûtent cher. L’équipe de CI MED teste plusieurs matériaux, comme le plastique imprimé en 3D, le TPU, et même la bio-impression, pour trouver la meilleure option alliant confort, adaptation et prix accessible.
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*Crédits photo de couverture : Freepik