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Print a Drink : imprimez en 3D votre boisson préférée

Publié le 5 décembre 2025 par Mélanie W.
print a drink

Et si vous pouviez imprimer en 3D votre boisson préférée ? Voici un concept tout à fait unique, avec une seule personne à sa tête : Print a Drink. Il s’agit d’une jeune entreprise qui attire beaucoup l’attention lors d’événements. Qu’est-ce qui se cache exactement derrière ce concept ? La réponse est simple : des liquides imprimables. Ou peut-être pas si simple que ça. Derrière cette idée se cachent de nombreux prototypes et défis techniques que Benjamin Greimel, fondateur de Print a Drink, a dû surmonter. Aujourd’hui, le CEO, développeur commercial, programmeur et bien plus encore nous parle de la création passionnante de la startup, de sa décision de garder l’entreprise légère et des détails techniques qui définissent son modèle commercial.

3DN : Comment Print a Drink a-t-elle été fondée ?

Founder of Print a Drink, Benjamin Greimel

Le fondateur de Print a Drink, Benjamin Greimel

L’idée de Print A Drink m’est venue pendant mes études de master en design industriel à Linz. Tout a commencé dans le cadre d’un projet semestriel, après qu’un nouveau professeur ait présenté le robot KUKA et donné des cours sur le sujet à l’université. Le sujet était libre : on nous demandait de créer quelque chose de créatif à l’aide de robots et d’aliments. Au début, j’ai fait des essais avec des liquides qui ne se mélangent pas bien, comme le vinaigre et l’huile. Petit à petit, cela a évolué vers le concept d’impression 3D de boissons. Après un semestre et de nombreuses expériences, j’ai finalement mis au point un prototype prometteur.

Comme il n’existait aucune technologie comparable dans le monde, j’ai rapidement reconnu le potentiel de PRINT A DRINK en tant que technologie de niche pour le secteur de l’événementiel et du divertissement. L’introduction des bras robotisés à l’université a également très bien fonctionné : aujourd’hui, l’université des arts de Linz dispose de son propre département « Creative Robotics ». Pendant mon temps libre, j’ai continuellement perfectionné le processus jusqu’à ce qu’il puisse être proposé comme service pour des événements. Même pendant le développement, j’ai reçu les premières demandes de renseignements de la part d’entreprises et j’ai pu remporter plusieurs concours avec ce concept. Les revenus générés m’ont permis d’acheter rapidement de nouveaux équipements et mon premier bras robotisé. Aujourd’hui, j’exploite une installation robotique complète en Europe et aux États-Unis, où je génère la majeure partie de mes revenus. Bien que Print A Drink reste une technologie de niche, c’est mon métier à plein temps depuis plus de six ans. Tous les processus, le matériel et la logistique sont désormais optimisés au point que je peux préparer et organiser moi-même de grands événements internationaux.

3DN : Quel est votre objectif avec Print a Drink ?

J’ai décidé de garder une structure très légère et de réduire au minimum les dépenses courantes. Cela signifie que je m’occupe moi-même de toutes les tâches, de la communication avec les clients et l’élaboration des recettes au prototypage, en passant par la programmation des robots et même le lavage des verres après les événements. Dans le monde actuel des startups, cette approche peut sembler peu conventionnelle, mais pour mon modèle commercial très spécialisé, cette stratégie s’est avérée fructueuse et je ne peux imaginer un travail plus épanouissant pour le moment.

First concepts at the Creative Robotics Exhibition in Linz, 2017 (Credit: Ars Electronica | Martin Hieslmair)

Premiers concepts présentés lors de l’exposition Creative Robotics à Linz, en 2017 (crédits photo : Ars Electronica | Martin Hieslmair)

3DN : Quelles technologies utilisez-vous et pourquoi ?

Pour générer le G-code pour le robot, j’ai programmé mon propre slicer. Les modèles 3D pour les cocktails peuvent être créés avec un logiciel de CAO, puis le code du robot est généré de manière paramétrique, comme avec un slicer d’impression 3D classique. Au cours du développement de PRINT A DRINK, j’ai également créé ou modifié de nombreux outils et aides qui sont importants pour la préparation des cocktails, le travail lors d’événements ou l’entretien du matériel. On pourrait comparer cela aux amateurs de café qui développent de nouveaux outils et gadgets pour la communauté afin de tirer le meilleur parti de leurs moulins ou machines expresso. La seule différence est que je suis probablement la seule personne au monde à travailler sur l’impression 3D de boissons.

L’impression 3D est la technologie centrale de mon prototypage. Au début, je commandais occasionnellement des pièces SLS ou SLA auprès de prestataires de services. Aujourd’hui, je produis tous les composants sur mes propres imprimantes 3D FDM. Avec les bonnes techniques de conception, même les pièces complexes, esthétiques et fragiles peuvent être fabriquées efficacement avec la technologie FDM. La possibilité d’itérer rapidement sans post-traitement ni nettoyage a été la principale raison pour laquelle j’ai choisi de m’appuyer uniquement sur cette technologie pour mon développement.

3DN : Où Print a Drink est-il actuellement utilisé et quels sont les retours que vous avez reçus jusqu’à présent ?

PRINT A DRINK est actuellement proposé exclusivement comme service pour des événements, des salons professionnels et des spectacles. Je prévois de poursuivre ce modèle commercial dans les années à venir. Les missions vont d’événements d’entreprise exclusifs à de grands rassemblements internationaux. La plupart des clients sont des entreprises internationales spécialisées dans les technologies ou l’informatique, ou de grandes agences événementielles. Les retours ont toujours été positifs et de nombreux clients passent de nouvelles commandes pour d’autres événements.

3DN : Quels sont vos plus grands défis actuellement ?

Au cours du développement de PRINT A DRINK, il a fallu résoudre d’innombrables défis techniques, petits et grands. L’une des premières questions qui me vient à l’esprit concerne le choix d’un support d’impression adapté. Après les premières expériences, il est apparu clairement que les liquides hydrosolubles tels que les sirops ou les spiritueux n’étaient pas adaptés en raison de leur polarité. La solution semble simple aujourd’hui : des gouttelettes d’huile alimentaire qui, une fois stabilisées dans la boisson, forment des sphères parfaites grâce à la tension superficielle. Ces sphères peuvent être considérées comme des pixels 3D flottant dans la boisson. De plus, des huiles telles que l’huile de citron ou l’huile de noix peuvent ajouter des arômes supplémentaires à la boisson. La viscosité, la densité et la température doivent être précisément équilibrées pour garantir la stabilité des gouttelettes d’huile dans le cocktail.

Le cœur du matériel est la tête d’impression. Sa tâche consistait à distribuer avec précision, de manière répétée et rapide, des gouttelettes d’huile de l’ordre du microlitre dans le cocktail. La tête d’impression a été conçue pour fonctionner uniquement à l’électricité, sans air comprimé, comme c’est souvent le cas dans les systèmes de dosage, et le temps de distribution par point d’impression ne devait pas dépasser 200 millisecondes. De plus, tout écoulement postérieur du liquide jusqu’à l’échelle du nanolitre devait être empêché afin d’éviter des points d’impression défectueux pendant le processus. Bien entendu, toutes les pièces en contact avec le support d’impression devaient être adaptées à un usage alimentaire. Mes premiers prototypes étaient des pipettes de laboratoire modifiées, qui présentaient plusieurs limites. Aujourd’hui, la tête d’impression est entièrement développée en interne avec des composants spécialisés, tels que des microvalves issues de la technologie médicale.

Le volume de dosage peut également être contrôlé, allant d’environ 500 nanolitres à plusieurs microlitres par point d’impression. La tête d’impression a été continuellement optimisée au fil des ans, et j’ai personnellement conçu et imprimé en 3D des centaines de composants pour son développement. Le capillaire en verre qui distribue le support d’impression est fabriqué sur mesure. Sa géométrie a été optimisée afin que les gouttelettes d’huile se séparent du capillaire aussi proprement que possible sans créer de turbulence dans le liquide.

3DN : Pouvez-vous nous donner un aperçu de vos projets futurs ?

Pour l’instant, je ne fais pas de marketing actif, c’est pourquoi l’entreprise est relativement peu connue. Mon grand avantage est que chaque événement sert également de vitrine, et que le processus d’impression est presque toujours filmé et fréquemment partagé sur les réseaux sociaux. Cela génère suffisamment de demandes et de commandes chaque année. À l’avenir, cependant, je prévois de mener une campagne de marketing active et de cibler mon audience. Je souhaite me concentrer sur les plus grandes entreprises de divertissement et les agences événementielles exclusives. Avec le bon partenaire, je pourrais également imaginer une installation permanente dans un parc à thème, un hôtel ou un restaurant haut de gamme. Les événements en Asie m’attirent particulièrement. J’ai reçu des demandes à ce sujet, mais jusqu’à présent, les projets ont toujours été entravés par une logistique complexe et coûteuse.

Artful Designs and More: Print a Drink Impresses at Numerous Events

Print a Drink fait forte impression lors de nombreux événements

Vous pouvez retrouver davantage d’informations sur Print a Drink ICI. Que pensez-vous de ce concept de boissons imprimées en 3D ? N’hésitez pas à partager votre avis dans les commentaires de l’article. Vous pouvez aussi nous suivre sur Facebook ou LinkedIn !

*Crédits de toutes les photos : Print a Drink

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