Un premier pont imprimé en 3D à Paris pour les Jeux Olympiques 2024
Et si Paris pouvait prochainement accueillir son premier pont imprimé en 3D ? C’est en tout cas bien parti puisque la Plaine Commune Grand Paris vient d’accorder la conception et la réalisation d’une passerelle de 40 mètres au groupement d’entreprises Freyssinet / Lavigne & Cheron Architectes / Quadric / XtreeE / LafargeHolcim : sa structure porteuse (ou tablier) sera entièrement imprimée en 3D en béton. Le projet devrait être finalisé pour les Jeux Olympiques de 2024. C’est en tout cas une grande première pour la capitale française qui montre tout le potentiel des technologies 3D.
Il semblerait que la fabrication additive béton touche de plus en plus de villes – on pense à Amsterdam qui a été l’une des premières capitales à s’intéresser à l’impression 3D de ponts, mais aussi à Dubaï qui imprimer en 3D 25% de ses bâtiments d’ici 2030. Si on reste en France, on ne peut pas passer à côté de Nantes qui a inauguré la première maison aux murs imprimés en 3D en mars 2018. La technologie apporte une plus grande liberté de conception, une réduction des matériaux utilisés, des coûts, de la pénibilité du travail, etc. Sur le marché français, l’entreprise XtreeE l’a très vite compris et a rapidement développé un procédé permettant de concevoir des structures en béton plus durables, plus complexes et plus respectueuses de notre environnement. Elle s’est en effet donnée comme objectif de réduire de 60% de la consommation de béton comparée aux ouvrages standards.
Lors d’une interview que l’entreprise nous donnait quelques années plus tôt, elle expliquait : « Le béton est aujourd’hui le deuxième matériau le plus consommé sur Terre, après l’eau. La Chine a produit, ces trois dernières années, plus de béton que les États-Unis pendant l’ensemble du XXème siècle. Il est bien sur inenvisageable d’arrêter de construire en béton, c’est d’ailleurs un matériau formidable tant on peut adapter sa formulation aux propriétés recherchées. C’est ici que l’impression 3D peut intervenir : avec une maîtrise géométrique accrue, on peut construire des formes optimisées pour limiter la quantité de matières à utiliser. Des formes qu’il était absolument impossible d’obtenir à si grande échelle auparavant, pour des raisons technologiques autant que financières. Aujourd’hui, on peut fabriquer avec des procédés à bas coût, des éléments architecturaux qui présentent un véritable intérêt environnemental. »
XtreeE pourrait donc imprimer en 3D le premier pont de Paris, ou plutôt en région parisienne pour être exact, avec ses partenaires Freyssinet, Lavigne & Cheron Architectes, Quadric et LafargeHolcim, combinant ainsi des expertises techniques complémentaires. Elle devrait imprimer la totalité du tablier du pont c’est-à-dire toute la structure qui supporte les charges, avec un matériau développé par LafargeHolcim. On parlera finalement de passerelle puisqu’elle sera réservée aux piétons. Pour l’instant, peu de détails ont été révélés. Côté emplacement, on sait simplement que la passerelle se trouvera à Aubervilliers, on imagine qu’elle sera au dessus du quai Lucien Lefranc, à côté du quartier Pleyel puisque c’est lui qui a été choisi pour accueillir le Village Olympique et Paralympique des Jeux de 2024.
On ne connait pas la date de livraison exacte, probablement courant 2023. En tout cas, nous avons hâte d’en savoir plus sur ce projet innovant et ne manquerons pas de vous tenir informés de l’avancée du chantier ! En attendant, rendez-vous sur le site de XtreeE pour en savoir plus sur leur technologie et les matériaux développés. Que pensez-vous de ce pont imprimé en 3D à Paris ? Partagez votre avis dans les commentaires de l’article ou avec les membres du forum 3Dnatives. Retrouvez toutes nos vidéos sur notre chaîne YouTube ou suivez-nous sur Facebook ou Twitter !