Les sites archéologiques du Moyen-Orient préservés grâce aux technologies 3D
Alors que plusieurs sites archéologiques du Moyen-Orient sont toujours en proie aux djihadistes de Daech, des chercheurs de l’Institute of Digital Archaeology de l’Université d’Oxford annoncent avoir reçu un financement de 3,1 millions de dollars afin d’en assurer leurs préservations grâce aux technologies de numérisation et d’impression 3D.
En mai dernier, les djihadistes du groupe État Islamique prenaient contrôle de la cité syrienne de Palmyre, nourrissant les craintes de voir disparaitre des reliques vielles de 2000 ans de la ville inscrite au patrimoine de l’UNESCO. Des craintes fondées par la destruction en février dernier de statues antiques du musée de Mossoul en Irak et par l’assassinant il y a quelques jours de l’archéologue Khaled Asaad, grand spécialiste de l’histoire de Palmyre.
Le projet imaginé par les chercheurs britanniques vise à « inonder le Moyen-Orient avec des milliers de caméras 3D low-cost et enrôler des partenaires locaux afin de photographier le plus grand nombre d’objets possibles ayant une histoire significative » selon le directeur de l’institut Roger Michel dans un entretien récent au journal The Times. Dans le cas où les combattants de Daech viendraient à détruire ces reliques, les chercheurs utiliseront les technologies d’impression 3D afin de les reconstruire à l’identique.
Fondé à l’origine pour répertorier les principaux artefacts du Moyen-Orient, l’institut est devenu aujourd’hui un service de secours d’urgence, essayant de sauver les trésors historiques des mains de Daech. Avec ce projet, il prévoit de compiler plus de 20 millions d’images avant 2017 et pourra compter sur des mini-caméras 3D, développées pour une trentaine d’euros en partenariat avec Alexy Karenowska, physicienne à l’Université d’Oxford, « nous voulons balayer la zone, le plus rapidement et le plus massivement possible, en utilisant une technologie simple pour obtenir des images sous plusieurs angles. »
Un rendu 3D du château de Fakhr-al-Din al-Ma’ani situé dans la ville de Palmyre en Syrie :
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« Palmyre est rapidement devenu un symbole de la culture iconoclaste d’Isis, » explique Roger Michel. « Si Isis réussit à faire table rase et à réécrire l’histoire de la région, nous souffrirons tous d’une défaite coûteuse et irréversible. Mais il y a de l’espoir. En consignant l’enregistrement de notre passé dans le monde numérique, il reste à tout jamais hors de portée des vandales et des terroristes. »
Des centaines de caméras 3D seront ainsi distribués dès le moi prochain en Irak par le biais de l’institut d’archéologie. D’autres pays seront concernés dans un deuxième temps comme le Liban, le Yemen, l’Afghanistan et la Turquie. Les images capturées seront stockés au sein d’un base de données open-source accessible à tous.
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