#3DExpress : imprimer en 3D des matériaux dans l’espace

Cette semaine, on vous fait voyager dans l’espace avec deux initiatives. La première concerne l’université de Glasgow : une équipe d’ingénieurs a en effet développé une structure permettant de recréer les conditions de l’espace pour tester des matériaux imprimés en 3D. L’objectif est de comprendre comment les pièces vont réagir dans des environnements extrêmes. La deuxième met en lumière Caracol et un projet de l’ESA – on ne vous en dit pas plus ! Enfin, on fera un tour chez Hermès mais aussi chez Philips qui a lancé un nouveau projet pour limiter les déchets et encourager la réparation.
Tester des matériaux pour l’impression 3D dans l’espace
À l’université de Glasgow, la fabrication additive bouge, et plus particulièrement la recherche autour des matériaux. En effet, il vient d’être annoncé le lancement d’une installation dédiée au test de matériaux qui seront imprimés en 3D dans l’espace, c’est-à-dire en apesanteur. Cet espace vise à recréer les conditions spatiales pour permettre de comprendre le comportement de tel ou tel matériau lorsqu’il est imprimé en 3D. Baptisée NextSpace Testrig et créée par le Dr Gilles Bailet, l’installation intègre une chambre à vide spécialement conçue pour générer des températures comprises entre -150°C et +250°C. Les ingénieurs à l’origine du projet sont bien évidemment convaincus des avantages de la fabrication additive dans l’espace. Mais ils alertent sur les risques qu’elle peut comprendre : “Toutefois, ce potentiel s’accompagne également d’un risque important, qui sera amplifié si les efforts visant à lancer l’impression 3D dans l’espace sont précipités au lieu d’être correctement testés. Les objets se déplacent très rapidement en orbite, et si un morceau d’une structure mal fabriquée se détache, il finira par tourner autour de la Terre à la vitesse d’une balle de fusil. S’il heurte un autre objet tel qu’un satellite ou un engin spatial, il risque de provoquer des dégâts catastrophiques et d’augmenter le risque de problèmes en cascade, les débris de toute collision causant d’autres dégâts à d’autres objets.” NextSpace Testrig vise donc à réduire ces risques – à ce jour, de nombreux matériaux ont été testés. L’installation peut en effet appliquer 20 kilonewtons de force pour casser les échantillons et analyser leurs propriétés dans des conditions de microgravité. Ils peuvent aussi être soumis à des températures extrêmes, semblables à ce que l’on pourra retrouver dans l’espace.

Charlie Patterson examine des échantillons de matériaux imprimés en 3D (crédits photo : University of Glasgow)
Réutiliser pour éviter de jeter
Philips vient de lancer une nouvelle initiative aux côtés du fabricant Prusa et de l’agence LePub : baptisée Fixables, celle-ci offre un accès à des pièces détachées imprimables en 3D afin de promouvoir une consommation plus responsable. Il s’agit en effet d’éviter de jeter des objets du quotidien alors qu’ils pourraient être réparés. Et justement, Fixables vient faciliter ce processus. Le consommateur peut en effet imprimer en 3D un composant défectueux ou cassé qui lui permettra d’allonger la durée de vie de son rasoir, de sa brosse à dents électrique, etc. Philips a pour l’instant partagé un modèle 3D sur Printables – il s’agit d’un peigne pour le rasoir Philips OneBlade. La marque assure que d’autres fichiers devraient être téléchargés sur la plateforme très prochainement. Fixables est en tout cas une belle façon de montrer comment les technologies 3D changent notre approche de la fabrication et de la consommation.
Caracol dirige la recherche spatiale sur la fabrication additive grand format
La société italienne Caracol a été sélectionnée par l’Agence spatiale européenne (ESA) pour diriger un ambitieux projet de recherche sur la fabrication additive grand format appliquée aux environnements spatiaux. L’initiative, appelée AIMIS LFAM (AI-Based Monitoring of Large Robotic Format Additive Manufacturing in Space), est menée en collaboration avec le Politecnico di Milano et OBO Space. Elle fait partie du programme Assessments to Prepare and De-Risk Technology Developments de l’ESA, qui promeut les technologies émergentes susceptibles d’être utilisées lors de futures missions hors de la Terre. AIMIS LFAM vise à développer des systèmes d’impression 3D avancés qui intègrent l’extrusion robotique de polymères composites avec l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique. L’objectif est de créer des plateformes autonomes et autosurveillées capables de fonctionner en orbite ou sur des surfaces extraterrestres, ouvrant ainsi de nouvelles possibilités de fabrication dans des conditions extrêmes. Avec ce nouveau soutien de l’ESA, Caracol consolide son rôle important dans la fabrication additive et sa vision de la production industrielle avancée sur et hors de la planète.

Le projet tirera parti des investissements importants et de l’expertise de Caracol en matière de recherche et de développement dans les domaines du matériel, des logiciels et de l’automatisation (crédits photo : Caracol)
MX3D lève 7 millions d’euros
Dans un contexte économique incertain, même si la croissance du marché semble être stabilisée, l’entreprise hollandaise MX3D vient d’annoncer une levée de fonds réussie de 7 millions d’euros. Rappelons qu’elle est spécialisée dans le développement de solutions d’impression 3D robotiques, plus précisément dans le procédé WAAM qui permet de créer des pièces métalliques grand format. Notez que ce financement a été mené par EDF Pulse Ventures, la branche d’investissement en capital-risque du leader français de l’énergie EDF. Cette levée de fonds devrait permettre au fabricant hollandais d’accélérer son développement à l’international et d’aller chercher de nouveaux utilisateurs, tous secteurs confondus. Julien Villeret, directeur de l’innovation du groupe EDF, conclut : “L’investissement d’EDF Pulse Ventures dans MX3D démontre notre engagement à encourager les technologies de pointe qui soutiennent un avenir neutre en carbone. Chez EDF, nous voyons plusieurs avantages à l’utilisation de la fabrication additive métallique dans notre industrie, notamment des gains en termes de coûts et de délais. C’est pourquoi nous sommes fiers de contribuer à l’expansion mondiale de MX3D.”

Crédits photo : MX3D
Aectual et Hermès : une deuxième collaboration créative
Le cabinet de design Aectual a renouvelé sa collaboration avec la maison emblématique Hermès, dans le cadre d’un projet qui fusionne l’architecture et la technologie pour transformer les expériences de vente au détail. Après le succès du premier projet commun, qui consistait en une élégante réinterprétation d’un kiosque parisien installé à Knokke et à Rotterdam, la nouvelle structure s’installe à Amsterdam. Aectual et le studio d’architecture MVRDV y ont créé une installation sur la façade du magasin Hermès dans la rue commerçante Crystal Houses. La vitrine s’inspire de la scène « Galloping through the Park », où un cheval traverse le Vondelpark accompagné d’oiseaux. L’installation, répartie sur deux niveaux de verre transparent, se distingue par ses éléments sculpturaux et colorés, conçus numériquement et fabriqués avec précision grâce à l’impression 3D. Aectual a utilisé son système Freeline et des matériaux d’origine végétale, réaffirmant ainsi son engagement en faveur d’une conception durable et sans déchets.

La façade d’Hermès à Amsterdam s’anime avec l’installation « Galloping through the Park », une scène imprimée en 3D. (crédits photo : Aectual)
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