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Les matériaux auto-détectants pourraient-ils représenter l’avenir de l’impression 3D?

Publié le 11 octobre 2024 par Elliot S.
Granulés de PEI

Imaginez des matériaux imprimés en 3D capables de détecter des problèmes avant qu’ils ne deviennent critiques. Des ingénieurs de l’Université de Glasgow travaillent à rendre cela possible grâce à un système capable de modéliser la physique des composites auto-détectants. Ces matériaux peuvent mesurer la tension, la charge ou les dommages simplement en analysant un courant électrique, ce qui permettrait de surveiller leur état en temps réel. Cela ouvre de nouvelles perspectives en termes de sécurité et d’assurance qualité pour de nombreuses industries.

Comment fonctionnent ces matériaux auto-détectants ? D’après un communiqué de l’Université de Glasgow, l’intégration de nanotubes de carbone dans ces matériaux leur confère la capacité de conduire un courant électrique. Ce phénomène, appelé piézorésistivité, permet aux matériaux de surveiller leur propre intégrité structurelle. Si le courant électrique varie, cela peut indiquer une déformation, telle qu’une compression ou un étirement, permettant ainsi d’identifier et de corriger les défauts avant qu’ils ne s’aggravent.

Les quatre différents treillis créés par les ingénieurs de l’Université de Glasgow (Crédit photo : Université de Glasgow)

Développement et tests des matériaux auto-détectants

Le professeur Shanmugam Kumar, de la James Watt School of Engineering de l’Université de Glasgow, a dirigé la recherche. Il explique : « Conférer un comportement piézorésistif aux matériaux cellulaires imprimés en 3D permet de surveiller leurs performances sans ajout de matériel supplémentaire. »

En combinant du polyétherimide (PEI) et des nanotubes de carbone, les chercheurs ont mis au point quatre structures en treillis légères, produites par Fabrication par Filament Fondu (FFF). Ces « matériaux architecturés à détection autonome » ont ensuite été testés pour évaluer leur rigidité, résistance, absorption d’énergie, et surtout, leur capacité d’auto-surveillance.

Les modèles informatiques élaborés par les ingénieurs ont permis de prédire comment ces matériaux réagiraient à différentes contraintes mécaniques. Ces prédictions ont été validées lors de tests en conditions réelles, où des analyses thermiques infrarouges ont permis de visualiser le flux de courant électrique à travers les matériaux. Cela a confirmé la précision des modèles et la capacité des matériaux à détecter les déformations via des changements dans leur résistance électrique.

Les treillis et leur imagerie thermique (Crédit photo : Université de Glasgow)

Le professeur Kumar a expliqué comment les modèles qu’ils ont développés aideront à optimiser la conception des matériaux auto-détectants : « Bien que les chercheurs connaissent ces propriétés depuis un certain temps, ce que nous n’avions pas encore pu faire, c’était fournir un moyen de savoir à l’avance dans quelle mesure de nouvelles tentatives de création de matériaux auto-détectants novateurs seraient efficaces ». « Nous avons souvent dû nous fier à la méthode d’essais et d’erreurs (itérations) pour déterminer l’approche optimale, ce qui peut être à la fois long et coûteux. »

Quelles sont les applications possibles des matériaux auto-détectants imprimés en 3D?

Les possibilités offertes par ces matériaux sont vastes. Dans l’industrie aérospatiale et automobile, ils pourraient améliorer la sécurité et la maintenance en assurant une surveillance en temps réel de l’intégrité des pièces critiques. Pour les infrastructures comme les ponts ou les tunnels, ces matériaux pourraient détecter des problèmes structurels avant qu’ils ne se transforment en défaillances majeures. Les ingénieurs estiment que ces découvertes pourraient également avoir des applications dans des domaines comme l’orthopédie intelligente, la surveillance des structures, les capteurs, et même les batteries.

Le professeur Kumar a également évoqué les perspectives futures :

« Bien que nous nous soyons concentrés sur les matériaux en PEI avec des nanotubes de carbone intégrés dans cet article, la modélisation par éléments finis à l’échelle multiple sur laquelle se basent nos résultats pourrait être appliquée à d’autres matériaux créés par fabrication additive. »

« Nous espérons que cette approche encouragera d’autres chercheurs à développer de nouveaux matériaux architecturés à détection autonome, libérant ainsi tout le potentiel de cette méthodologie dans la conception et le développement de matériaux dans un large éventail d’industries. » Pour plus de détails sur les recherches concernant les matériaux auto-détectants, consultez le communiqué de presse de l’Université de Glasgow ICI.

Ces matériaux pourraient-ils redéfinir l’avenir de la fabrication additive ? Partagez votre avis dans les commentaires de l’article. Retrouvez toutes nos vidéos sur notre chaîne YouTube ou suivez-nous sur Facebook ou LinkedIn !

*Crédits photo de couverture: Polyetherimide (PEI) sous forme de granulés

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