L’impression 3D de régolithe lunaire, un moyen de conquérir la Lune?
L’Agence Spatiale Européenne (ESA en anglais) a présenté il y a quelques jours ses résultats concernant l’impression 3D de régolithe lunaire, cette poussière qui recouvre la Lune. Elle a en effet développé un simulant de régolithe lunaire qui vient imiter les propriétés de la vraie poussière et a imprimé en 3D des objets qui présentent une importante précision. Ils montrent surtout comment les technologies 3D pourraient être utilisées sur la Lune à l’avenir.
L’impression 3D est de plus en plus utilisée pour explorer l’espace et deviendrait un moyen de fabrication directe dans un environnement en apesanteur. Il faut dire aussi que les voyages pour transporter des outils ou instruments en tout genre sont coûteux notamment à cause du prix du carburant. En les fabricant directement sur place, cette barrière est levée.
Le simulant de régolithe lunaire, matériau d’impression 3D
L’ESA a donc imprimé en 3D une série d’objets à partir d’un simulant de régolithe lunaire, principalement des petits engrenages, vis, buses et autres composants. L’agence a travaillé en collaboration avec Lithoz, une entreprise autrichienne spécialisée dans l’impression 3D céramique. Celle-ci manipule généralement des matériaux comme l’oxyde d’aluminium, l’oxyde de zirconium et le nitrure de silicium mais elle a adapté son processus – qui se rapproche de la stéréolithographie – pour fonctionner avec le simulant développé par l’ESA.
L’Agence Spatiale Européenne explique que le simulant de régolithe est composé de différents types d’oxydes, dont l’oxyde de silicium (le matériau prédominant) ainsi que les oxydes d’aluminium, de calcium et de fer. Ceux-ci sont broyés et tamisés jusqu’à ce qu’ils atteignent une dimension de particules. Lors du processus d’impression, ils sont mélangés avec un liant réagissant à la lumière et déposés couche par couche, puis solidifiés par exposition à la lumière. Une fois l’impression terminée, la pièce est placée dans un four et frittée, ce qui donne un objet solide et dense.
Advenit Makaya, ingénieur des matériaux à l’ESA, a déclaré: “Ces pièces ont la résolution d’impression la plus fine jamais atteinte sur des objets en simulant de régolithe, démontrant ainsi un haut niveau de précision et élargissant la gamme d’applications possibles. A l’avenir, s’il devient nécessaire d’imprimer des outils ou des pièces de rechange pour une base lunaire, la précision des dimensions et de la forme des éléments imprimés seront essentielles.”
Lithoz et l’ESA doivent encore tester la résistance et les performances mécaniques de ces pièces; si ces tests s’avèrent concluants, il serait beaucoup plus facile de fabriquer directement sur place les pièces de rechange d’une base lunaire, facilitant alors une possible vie sur la Lune, comme le montrent ces quelques initiatives. Retrouvez plus d’informations sur ce projet d’impression 3D de régolithe lunaire ICI.
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