Des instruments imprimés en 3D dans l’Orchestre symphonique d’Ottawa
Voici une nouvelle qui devrait intéresser tous les musiciens et les passionnés de musique plus largement : l’Orchestre symphonique d’Ottawa intègre désormais des instruments à corde imprimés en 3D. Un projet qui a pour objectif de montrer comment on peut créer de nouveaux sons et instruments grâce aux nouvelles technologies. Bien qu’ils n’aient pas la même résonance et la qualité de son qu’un violon traditionnel en bois, les instruments imprimés en 3D à partir de plastique ont offert des résultats prometteurs et satisfaisants pour les musiciens.
Ce nouveau cas d’application renforce le lien déjà existant entre musique et technologies 3D; on pense notamment au 3DVarius, le premier violon électrique imprimé en 3D ou encore au design impressionnant des instruments de MONAD Studio. Les technologies 3D offrent à la fois un niveau de personnalisation élevé pour tous les musiciens, davantage de complexité et d’esthétisme tout en conservant une certaine qualité de son – notons toutefois que celui-ci est différent et peut être légèrement en deçà des attentes traditionnelles.
Les instruments imprimés en 3D de l’Orchestre symphonique d’Ottowa comportent deux altos, quatre violons et deux violoncelles da spalla et ont été réalisés en collaboration avec Creadditive, un service d’impression 3D basé à Gatineau spécialisé dans la restauration du patrimoine. Laurent Lacombe, le co-fondateur de l’entreprise explique qu’il a d’abord créé un rendu en deux dimensions du violon original de Charline Dequincey grâce à un scan CT. Un rendu 2D qu’il a ensuite transformé en modèle 3D imprimable. Les instruments ont été imprimés en plusieurs pièces, et après assemblage, il a toutefois fallu affiner l’instrument – le corps du violon a dû être modifié de manière à ne pas alourdir les bras des joueurs.
Une légère différence dans les sons produits
Laurent Lacombe admet avoir remarqué une différence entre les versions en bois traditionnelles et l’alternative imprimée en 3D, mais il affirme que le but de cette expérience n’était pas de faire correspondre les sons traditionnels mais bien de voir ce que les nouvelles technologies pouvaient apporter à des techniques traditionnelles. Lacombe reste sceptique sur le fait que l’impression 3D puisse remplacer le soin apporté par l’artisanat, mais cette technique pourrait être un point de départ pour tous ceux qui souhaitent se lancer dans l’apprentissage du violon.
De plus, les technologies 3D permettent d’atteindre un haut niveau de personnalisation qui n’est pas possible d’obtenir avec des méthodes de fabrication classiques. Franck Defalco, responsable de Canada Makes, un réseau de fabrication additive canadien, conclut : « Au lieu d’avoir trois tailles standards – petit, moyen, grand – vous pouvez fabriquer un instrument de la taille de votre choix. De la même manière, une personne plus grande pourrait avoir un violon légèrement plus grand. » L’orchestre jouera pour la première fois avec ses instruments imprimés en 3D le 4 novembre prochain à l’Hôtel de Ville d’Ottawa; le concert a été baptisé 3D String Theory. Vous pouvez retrouver davantage d’informations sur le site officiel de l’orchestre ICI.
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