Des pièces imprimées en 3D installées avec succès dans les trains britanniques
En décembre dernier, nous vous avions parlé d’un partenariat entre Stratasys et l’entreprise britannique Angel Trains, destiné à développer la fabrication additive dans le secteur ferroviaire. Depuis, la collaboration a bien avancé et les premières pièces imprimées en 3D ont été installées dans un des trains de la société. Il s’agit de pièces détachées telles que des accoudoirs et des poignées de maintien. Une avancée qui démontre comment l’impression 3D peut améliorer la maintenance des trains de passagers et produire des composants à la demande plus rapidement.
La fabrication additive est déjà bien implantée dans le secteur des transports ; on pense par exemple à l’intérieur des avions qui commencent à intégrer des pièces imprimées en 3D. Au salon du Bourget en juin dernier, Stratasys exposait déjà une cabine imprimée en 3D à l’exception du siège passager : grâce à cette méthode de fabrication, le fabricant propose des composants plus légers qui viennent réduire les coûts pour les compagnies aériennes. Si on revient sur le secteur ferroviaire, les technologies 3D intéressent beaucoup les acteurs du marché, toujours dans cette optique d’améliorer la maintenance des trains.
Quelques pièces imprimées en 3D dans vos trains
Stratasys et Angel Trains ont donc installé 7 poignées de maintien et 4 accoudoirs imprimés en 3D dans un des trains de Chiltern Railways. James Brown, ingénieur données et performance chez Angel Trains, explique : “Nous vivons une période passionnante pour l’industrie ferroviaire britannique. Avec cette technologie, les opérateurs de train peuvent être beaucoup plus réactifs pour remplacer des pièces endommagées ou vandalisées. Une pièce de rechange imprimée en 3D peut être produite à la demande et installée immédiatement. On vient alors augmenter la satisfaction de nos passagers qui ne sont plus dérangées par des composants défectueux, l’expérience de voyage est meilleure.”
Typiquement, la fabrication d’un accoudoir imprimé en 3D n’aurait pris qu’une semaine, représentant alors une diminution de 94% de temps par rapport à l’utilisation de méthodes traditionnelles. Brown affirme même que les technologies 3D peut leur faire économiser jusqu’à 50% par pièce. En ce qui concerne les poignées de maintien, le recours à l’impression 3D fut particulièrement utile car le fournisseur à l’origine de cette pièce a cessé ses activités. Pour obtenir une pièce de rechange, il aurait donc fallu produire un nouvel outil de fabrication – un processus qui aurait coûté 17 000€ et pris 2 mois et demi. Toutefois, en ayant recours à la fabrication additive, les 7 poignées ont pu être conçues en 3 semaines seulement, le tout à un coût nettement inférieur.
Ces pièces ont été imprimées en 3D sur l’imprimante 3D Fortus 450mc de Stratasys, une machine professionnelle compatible avec des matériaux hautes performances comme le PEI. C’est d’ailleurs de l’ULTEM 9085 qui aurait servi, un thermoplastique réputé pour sa solidité et sa résistance aux hautes températures. Il est d’ailleurs conforme aux normes de protection contre le feu, la fumée et la toxicité de l’industrie ferroviaire. Un avantage clé pour les partenaires du projet qui ont ainsi pu certifier leurs pièces assez rapidement.
Yann Rageul, Responsable Grandes Comptes pour la région EMEA de Stratasys, ajoute : “Après avoir prouvé avec succès la viabilité des pièces imprimées 3D dans ce train au Royaume-Uni, on va assister à une transformation de la chaîne d’approvisionnement du secteur ferroviaire. Les opérateurs de train peuvent éliminer les problèmes liés aux inventaires physiques en construisant une bibliothèque numérique pouvant être imprimée en 3D selon leurs besoins, quand ils en ont besoin, en quantité exacte. Nous assistons à une nouvelle ère de production à la demande, sans gaspillage.”
Le succès de cet essai devrait motiver d’autres compagnies ferroviaires à installer leurs pièces imprimées en 3D dans leurs trains. D’ailleurs, les partenaires prévoient d’en sélectionner quelques unes dans les prochains mois. Ils souhaitent aller plus loin et comprendre comment l’impression 3D pourrait créer des intérieurs personnalisés, mieux adaptés au trajet quotidien des passagers. Pourquoi ne pas avoir des petites tables imprimées en 3D avec des informations en braille pour indiquer par exemple l’emplacement des toilettes. Les possibilités sont finalement infinies. Vous pouvez retrouver davantage d’informations ICI.
Que pensez-vous de l’utilisation de l’impression 3D dans un train ? N’hésitez pas à partager votre avis dans les commentaires de l’article ou avec les membres du forum 3Dnatives.
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