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Faut-il intégrer les technologies 3D dans les hôpitaux ?

Publié le 13 octobre 2021 par Mélanie W.
impression 3D hôpital

La fabrication additive a-t-elle sa place dans les établissements de santé ? C’est l’objet de la recherche menée par le Dr Atana Chaudhuri, professeur associé en gestion des technologies et des opérations à la Durham University Business School. Il a mené une enquête qui montre comment les technologies 3D peuvent impacter l’organisation de nos hôpitaux, le quotidien des médecins quelle que soit leur spécialité, mais aussi la qualité des traitements des patients. Les résultats montrent bel et bien que l’impression 3D est un outil clé pour alléger les pressions des hôpitaux, tant en termes de temps que de coûts. Le Dr Chaudhuri appelle toutefois à la prudence : les établissements de santé doivent mesurer les avantages et contraintes d’une telle intégration dans leur structure et veiller à ce que le personnel soignant soit suffisamment formé. 

On pourrait prendre de nombreux exemples de centres hospitaliers français qui ont intégré la fabrication additive dans leur quotidien. A Besançon, une plateforme médicale de modélisation, de planification et d’impression 3D (I3DM) a même vu le jour, permettant de mieux anticiper et préparer des interventions chirurgicales dans de nombreuses disciplines médicales comme la chirurgie cancérologique pédiatrique, la chirurgie orthopédique ou encore, la chirurgie maxillo-faciale et stomatologique. De telles structures au sein des hôpitaux permettent aux médecins de concevoir des modèles anatomiques, d’imaginer des dispositifs médicaux ou encore de visualiser très concrètement leurs opérations. Notre étude en question sert donc à mesurer l’efficacité des technologies 3D dans les hôpitaux : ont-elles réellement un impact positif ?

La plateforme I3DM au CHU de Besançon dispose de plusieurs imprimantes 3D (crédits photo : I3DM)

Premier constat du rapport : la fabrication additive permet une réduction du temps d’opération. Le Dr Chaudhuri affirme : “Les opérations chirurgicales d’une durée de 4 à 8 heures peuvent être raccourcies de 1,5 à 2,5 heures si des instruments spécifiques au patient sont utilisés et de 25 à 30 minutes si seul un modèle anatomique est utilisé pour planifier l’opération.” Un avantage qui pourrait permettre de soigner davantage de patients. Cette dimension temporelle concerne également la convalescence d’un patient. L’étude montre que le recours à l’impression 3D permettrait de mieux récupérer (environ deux fois plus vite) mais surtout d’éviter au patient de revenir à l’hôpital après son opération. C’est le cas notamment lorsqu’un implant est transplanté : lorsque celui-ci est imprimé en 3D, il a généralement une durée de vie beaucoup plus longue qu’un implant classique.

Le rapport affirme également que la coopération entre les médecins et les ingénieurs en impression 3D est clé : les chirurgiens doivent être intégrés le plus rapidement possible dans le processus de fabrication pour que les différentes pièces imprimées en 3D soient optimales. Le Dr Chaudhuri ajoute : « Un mythe veut que les chirurgiens ne soient pas impliqués dans la conception ou l’impression 3D. Mais les chirurgiens qui apprennent à faire de la segmentation, à concevoir un guide chirurgical, seront en avance sur les autres. En fin de compte, de nombreux chirurgiens souhaiteront s’initier à l’impression 3D et celle-ci sera intégrée au cursus médical. » A noter que cela va également dans l’autre sens : on a tendance à croire que les spécialistes de l’impression 3D ne comprennent pas les exigences médicales mais ce n’est pas toujours vrai d’autant plus ces derniers temps où la fabrication additive a été très employée dans la crise de la COVID-19.

Crédits photo : Formlabs

Enfin, l’étude appelle à la prudence : l’intégration de la fabrication additive représente des bénéfices certains mais elle engendre des investissements lourds et non négligeables. Or, les budgets dans les hôpitaux sont souvent assez serrés. On pourrait d’ailleurs se dire que la priorité est ailleurs : personnel supplémentaire, hausse des salaires des infirmiers, etc. Le Dr Chaudhuri conclut : « Les avantages peuvent largement dépasser les coûts, tant pour les hôpitaux que pour les patients. Mais, nous devons savoir où l’appliquer et comment quantifier les avantages. »

Que pensez-vous de l’intégration de l’impression 3D dans l’hôpital ?  N’hésitez pas à partager votre avis dans les commentaires de l’article ou avec les membres du forum 3Dnatives. Retrouvez toutes nos vidéos sur notre chaîne YouTube ou suivez-nous sur Facebook ou Twitter !

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