Les applications de l’impression 3D dans l’industrie cosmétique

La fabrication additive et les technologies 3D sont appliquées à pratiquement tous les secteurs industriels, de différentes manières et à différentes fins. Parmi eux, on retrouve le secteur de la beauté et des cosmétiques. L’impression 3D est utilisée par les entreprises cosmétiques pour de nombreuses raisons. L’une d’entre elles est la personnalisation accrue des produits, avec la possibilité de concevoir un produit unique en fonction du type de peau ou des caractéristiques physiques du client, par exemple grâce à des techniques de numérisation 3D. Mais ce n’est pas tout : souvent, les grandes entreprises et les marques du monde de la beauté ont recours à la fabrication additive pour imaginer des produits plus verts, des emballages plus durables, plus légers et optimisés. Pour approfondir ce sujet, nous avons rassemblé ici les projets et les applications les plus intéressants de l’impression 3D dans l’industrie cosmétique au cours des dernières années.

Le produits de beauté et le maquillage

LUSH et l’impression 3D

La marque LUSH est spécialisée dans la fabrication de produits de beauté tels que des crèmes pour le corps, des savons, etc. Avec de nombreuses boutiques à travers le monde, elle s’est faite une place sur le marché des cosmétiques végétales. Il y a quelques années, LUSH a investi dans l’impression 3D notamment pour améliorer ses procédés R&D mais aussi pour concevoir des moules, de l’outillage et produits finis. L’impression 3D lui a permis par exemple d’imaginer des moules en forme de koala pour fabriquer un savon en soutien à la faune victime des feux de forêt en Australie en 2020. Parmi les imprimantes 3D détenues par LUSH, on peut citer des machines Formlabs.

Crédits photo : LUSH Cosmetics

Mani.me et ses ongles imprimés en 3D

Se vernir les ongles n’est pas souvent une tâche aisée et peut prendre du temps tandis qu’opter pour des faux ongles peut être source d’inconfort. C’est là que l’entreprise Mani.me intervient : elle propose des ongles sur-mesure imprimés en 3D. Grâce à son procédé unique, Mani.me peut créer un ensemble d’ongles personnalisés pour chaque client en se basant sur les mesures et les données tirées des images que les clients lui envoient. À partir de photos de leurs mains, l’entreprise peut générer un modèle 3D afin de déterminer la taille et la forme exactes nécessaires aux ongles de chaque personne. Le motif choisi par le client est ensuite imprimé en 3D sur un jeu d’ongles et livré directement à domicile.

Crédits photo : mani.me

Mascaras imprimés en 3D

L’un des produits cosmétiques les plus réussis dans sa version imprimée en 3D est le mascara. C’est la marque Chanel qui, en 2017, a lancé le premier mascara avec une brosse imprimée en 3D grâce à la technologie SLS. Le mascara Volume Revolution de Chanel a une forme de brosse impossible à reproduire avec d’autres technologies et a été le résultat de l’étude de plus de 100 prototypes. Il s’agit de la toute première production en série de ce type de produit qui a ouvert de nouvelles possibilités pour le monde des cosmétiques. La société ErproFactory 3D, qui a également géré un projet similaire pour la marque Albéa, est à l’origine de cette production. Albéa a d’ailleurs lancé son service « Make 3Dyours », qui permet de créer des brosses personnalisées (jusqu’à dix formes différentes en une semaine), offrant au client un produit unique.

Crédits photo : Albéa

MinkBeauty

En 2014, Grace Choi, diplômée de Harvard, a décidé de fonder la société MinkBeauty. Le produit phare de l’entreprise s’appelle mink : il s’agit d’une petite imprimante 3D qui permet d’imprimer du maquillage. Elle fonctionne de manière très simple, à tel point qu’il suffit de choisir une photo sur internet et d’appuyer sur print. L’imprimante imprime la photo avec de l’ombre à paupières, de sorte qu’une fois imprimée, vous pouvez passer votre pinceau sur la photo, et vous maquiller avec les couleurs que vous avez choisies. Cette machine a été pensée pour que vous puissiez l’emporter partout où vous en avez besoin : elle est portable, légère et imprime très rapidement, jusqu’à plus d’un million de couleurs par seconde. Tout ce dont vous avez besoin pour imprimer, c’est du wifi et de l’application mobile Mink.

Crédits photo : MinkBeauty

Les soins de la peau

Neutrogena utilise l’impression 3D dans son activité

Nous avons entendu parler pour la première fois de Neutrogena et de la fabrication additive lors du lancement de son système appelé Neutrogena Skin 360. Il s’agit d’une solution qui analyse la peau de l’utilisateur pour identifier ses besoins et créer des « MaskIDs », des masques faciaux imprimés en 3D qui sont adaptés à chaque utilisateur. L’entreprise a ensuite collaboré avec Nourished pour créer les SKINSTACKS Skin360, des compléments alimentaires de soins de la peau imprimés en 3D. Chaque SKINSTACK est végétalien, sans sucre et comporte sept couches qui peuvent être personnalisées en fonction des besoins de chacun. Nous espérons qu’à l’avenir, Neutrogena continuera d’explorer les possibilités de la fabrication additive dans ce domaine.

Les SKINSTACKS Skin360 imprimés en 3D (crédits photo : Neutrogena)

Masques et patchs pour les yeux personnalisés

L’une des grandes tendances que nous avons observées dans l’industrie de la beauté est que le maquillage est de moins en moins utilisé pour masquer les imperfections. Les utilisateurs se tournent plutôt vers des produits qui ciblent directement leur peau pour traiter des problèmes tels que l’acné, les rides, les cernes, les rougeurs, etc. Mais comme chaque être humain est différent, les produits utilisés pour répondre à ses besoins spécifiques doivent l’être également. C’est pourquoi BASF s’est associé à Natural Machines en 2021 afin de développer une technologie permettant de créer des masques et des patchs oculaires personnalisés imprimés en 3D. Le projet associe une imprimante 3D unique de Natural Machines et des ingrédients spécialisés de BASF, ce qui permet aux utilisateurs de recevoir des masques qui s’adaptent à la taille de leur visage et qui sont capables d’incorporer différents bienfaits dans différentes zones du masque. Une application unique de l’impression 3D dans le domaine de la cosmétique. La technologie devrait être introduite sur le marché en 2022, mais pour l’instant, aucune nouvelle n’a été communiquée à ce sujet.

Crédits photo : Natural Machines

Dior et la technologie des soins de la peau en 3D

Dior figure parmi les autres grandes entreprises qui utilisent l’impression 3D. L’entreprise de luxe française a pris une longueur d’avance dans le domaine de la technologie d’analyse de la peau par intelligence artificielle à Paris. Grâce à son expertise en dermatologie et en neurosciences, elle a pu identifier avec plus de précision les imperfections mineures de la peau et leurs causes. Les clients reçoivent ainsi des recommandations de produits adaptées à leurs besoins. Conformément à la vision de Christian Dior de rendre les femmes plus heureuses et plus belles, la maison de couture a mis au point le « Dior Al Skin Analyzer ». Ce procédé utilise des scanners 3D pour analyser les six dimensions de la peau et propose ensuite des solutions basées sur l’intelligence artificielle aux deux principaux problèmes détectés.

Crédits photo : Dior

La bio-impression 3D pour améliorer les produits de soin de la peau

Une autre forme d’utilisation de l’impression 3D dans le domaine des cosmétiques mérite d’être mentionnée : la bio-impression 3D de peau humaine afin de tester des produits et de les personnaliser. L’un de ces projets a été lancé par Chanel qui, en collaboration avec la société française de biotechnologie Labskin Creations, a reproduit de la peau humaine à l’aide de techniques de culture cellulaire et de bio-impression 3D afin de mieux étudier les imperfections de la peau et de créer des produits de soins de la peau plus efficaces. Labskin Creations a collaboré à un autre projet similaire et innovant avec le groupe JALA, l’une des principales entreprises de cosmétiques en Chine. Dans ce cas, la technologie de la bio-impression a été utilisée pour construire le premier modèle de peau asiatique et tester des produits plus adaptés aux femmes asiatiques. Grâce à cette méthode, l’industrie cosmétique évite les tests sur les animaux, en plus de créer des produits plus efficaces et ciblés.

Crédits photo : Labskin Creations

Impression 3D et cosmétique : le packaging

Le packaging imprimé en 3D par L’Oréal

Lorsque l’on parle de cosmétiques, il est impossible de ne pas mentionner l’un des leaders mondiaux, L’Oréal. L’entreprise française a marqué l’industrie de son empreinte dans tous les domaines, des parfums aux mascaras, et ce que vous ne savez peut-être pas, c’est qu’elle a également été l’une des premières à adopter la fabrication additive. L’Oréal utilise l’impression 3D depuis 1993 pour le prototypage, les outils et les moules pour réaliser son packaging. En 2019, elle a franchi le pas avec son tout premier packaging imprimé en 3D pour la collection La Maison Jasmins Marzipane Lancôme, une série limitée de 50 parfums ultra-luxueux. Depuis, elle n’a fait que continuer, s’associant avec HP en 2021 pour étendre sa production d’emballages avec des « palets » ajustables fabriqués grâce au réseau de fabrication numérique dédié de HP. Vous pouvez en savoir plus sur le projet dans la vidéo ci-dessous :

MAMEHA et son packaging durable

Aujourd’hui, la sensibilisation à l’environnement et le développement durable font partie des valeurs les plus importantes dans tous les secteurs d’activité, et de nombreux pionniers sont prêts à ouvrir la voie à un avenir meilleur pour notre planète et ceux qui y vivent. La startup japonaise MAMEHA a fait entrer le développement durable dans l’industrie de la beauté avec son objectif de zéro déchet et de contenants 100 % recyclables. Leur emballage minimaliste est imprimé en 3D avec quatre matériaux de construction pour fabriquer un récipient en polymère et une pipette en verre. Le résultat ? Les contenants MAMEHA utilisent 80 % de verre en moins qu’un contenant standard, tandis que les flacons protégés contre les UV conservent leur contenu plus longtemps et peuvent être facilement démontés à la main. Alors, la prochaine fois que vous chercherez des flacons pour contenir vos sérums, crèmes ou autres produits de soin de la peau, pensez à l’approche à la fois élégante et éthique de MAMEHA !

Crédits photo : MAMEHA

Viktor & Rolf et son parfum Flowerbomb

Viktor & Rolf, la célèbre maison de mode et de parfums, a été fondée en 1993 et a toujours été connue pour ses collections glamour et luxueuses. Flowerbomb est le best-seller de la marque depuis des années, et c’est pourquoi quinze ans plus tard, la marque a décidé de rendre hommage à ce parfum. Elle a donc imaginé une édition exclusive qui nécessitait le recours à la fabrication additive pour imaginer un packaging élégant et complexe. La fabrication a été réalisée en collaboration avec L’Oréal et Erpro, à l’aide des machines d’impression 3D Carbon, qui ont permis de fabriquer seulement quinze unités. Pour chacune d’entre elles, les pièces ont été imprimées en résine, polies et construites à la main, puis plaquées en or rose, pour un coût de 2 500 dollars par unité. Nombreux sont ceux qui considèrent cette édition comme la combinaison parfaite entre les nouvelles technologies et les méthodes traditionnelles. Il convient de noter que ce n’est pas la première fois que Viktor et Rolf créent des parfums de ce calibre. En 2020, ils se sont associés à la Formule 1 pour créer trois flacons en édition limitée, également réalisés grâce à l’impression 3D.

Crédits photo : Viktor & Rolf

Cosmogen et l’utilisation de la fabrication additive

L’entreprise française Cosmogen développe des packagings pour le secteur de la cosmétique et s’est récemment tournée vers l’impression 3D métal pour imaginer des applicateurs de crème aux géométries plus complexes et différentes. Grâce à la technologie 3D, l’entreprise peut imaginer des formes variées pour mieux appliquer les soins autour des yeux ou des lèvres. Le recours à la fabrication additive lui permet également de jouer avec le volume de production en fonction des besoins. On ne sait pas quel procédé d’impression est utilisé, seulement que Cosmogen travaille avec un partenaire.

Crédits photo : Cosmogen

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