Un atelier illégal d’impression 3D d’armes à feu démantelé en Espagne
La démocratisation de la fabrication additive a de nombreux points positifs, mais pas que.. Dimanche dernier, la police espagnole annonçait avoir démantelé un atelier d’impression 3D destiné à la production d’armes à Tenerife. Une première sur le territoire ibérique, qui a découvert l’atelier clandestin grâce à une équipe de surveillance Internet qui a remarqué une activité suspecte. Alors que l’opération s’est déroulée à la mi-septembre, elle n’a été rendue publique que le 18 avril. Une affaire qui fait écho à l’attaque de synagogue en Allemagne il y a deux ans, où des armes imprimées en 3D avaient été retrouvées sur l’un des assaillants.
Sur place, les policiers ont découvert deux imprimantes 3D, 11 bobines de filament et de nombreux appareils informatiques destinés à la fabrication additive. De plus, plusieurs armes à feu imprimées en 3D ont été saisies par les autorités espagnoles. La police a également expliqué que l’homme arrêté était en possession de plus de trente manuels, dont un « manuel de terroriste, de guérilla urbaine, de militaire, de fabrication d’explosifs artisanaux, un manuel sur l’utilisation et la manipulation des armes à feu et un autre sur la fabrication d’armes à feu par impression 3D. » Et si l’impression 3D d’armes à feu peut interpeller, elle ne date pas d’hier. En 2012, un Américain du nom de Cody Wilson présentait un projet consistant à rendre la conception d’armes à feu open-source.
Des législations différentes selon les pays
Après avoir dévoilé cette affaire, le quotidien espagnol El País explique que “l’impression 3D d’armes est une des nouvelles grandes menaces à l’échelle européenne”. Et pour lutter contre ce phénomène, certains pays ont décidé d’interdire la fabrication et la possession d’armes à feu imprimées en 3D. C’est notamment le cas du Canada et du Royaume-Uni. Du côté de Singapour, la législation va encore plus loin. Cette année, le gouvernement singapourien a adopté une loi visant à rendre illégale la possession de plans numériques d’une arme ou d’une pièce d’arme sans permis, ainsi que d’autres armes imprimées en 3D. En France, l’un des pays où la détention d’armes à feu est le plus encadrée, la règlementation stipule que “la fabrication d’armes légères, de munitions et/ou de leurs composants est autorisée, seulement si le fabricant est titulaire d’une licence en cours de validité”.
Vous l’aurez compris, l’impression 3D étant de plus en plus utilisée et performante, il y a eu de sérieuses avancées en ce qui concerne les armes imprimées en 3D. L’amélioration de la qualité des imprimantes 3D de bureau en général et l’accessibilité accrue des imprimantes 3D métal n’y sont pas pour rien. Alors que les armes à feu imprimées en 3D nécessitaient auparavant des pièces non imprimées en 3D pour devenir fonctionnelles, la police notifie que l’homme arrêté pouvait fabriquer une arme à feu, petite mais fonctionnelle, seulement avec ses machines 3D. D’autres rapports affirment que l’homme était capable d’imprimer le canon de l’arme en quelques minutes. Difficile de discerner le vrai du faux ; une chose est sûre, certains verront l’impression 3D d’un mauvais oeil.
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