Renishaw imprime en 3D un implant en titane pour traiter la maladie de Parkinson
La maladie de Parkinson touche plus de 200 000 personnes en France : des traitements existent pour améliorer la qualité de vie des malades mais ils ne permettent pas d’arrêter l’évolution de la maladie, qui est propre à chacun et dépend de nombreux facteurs. Le fabricant Renishaw a conçu et fabriqué un nouveau système d’administration de médicaments chroniques appelé « neuroinfuse » dont une partie a été imprimée en 3D. Il a été utilisé avec succès lors d’un premier essai clinique chez l’homme pour le traitement de la maladie de Parkinson. La neuroinfuse agit comme un mécanisme pour administrer des médicaments directement dans le cerveau de sorte que de nouveaux suivis thérapeutiques puissent être développés pour traiter les troubles neurologiques, en utilisant des doses minimales pour un effet maximal.
Le système d’administration de médicaments chroniques neuroinfuse est composé de quatre cathéters alimentés par un petit tube via un port transcutané imprimé en 3D en titane. Celui-ci est implanté derrière l’oreille du patient pour permettre une ré-administration intermittente : il utilise des pompes à perfusion pour contrôler la vitesse à laquelle les médicaments peuvent être administrés simultanément dans chacun des quatre cathéters.
Le port transcutané est placé sur l’os et comprend des caractéristiques telles que des nervures externes et une surface texturée pour le rendre bio-intégrable – celles-ci n’auraient pas pu être conçues autrement que par fabrication additive. Le port contient également de petits canaux internes complexes à travers lesquels les médicaments peuvent passer dans un tube sous-cutané et un septum scellé pour prévenir l’infection. Ces trous et la surface plate du septum sont conçus avec un processus « hybride » comprenant à la fois fabrication additive et usinage. C’est également le cas pour le collecteur d’administration qui comprend des micro-canaux internes et une « charnière vivante ». De petites aiguilles à ventilation latérale sont pressées dans le collecteur pour délivrer les médicaments dans l’orifice d’une manière qui empêche les débris d’être poussés dans les micro-canaux attachés au patient. Une fois de plus, un procédé de fabrication hybride est utilisé.
Le port est fabriqué sur les propres systèmes d’impression 3D métal de Renishaw, est présente une surface rugueuse sous la peau pour encourager l’intégration osseuse et l’ancrage du dispositif. En revanche il est poli au-dessus de la peau, pour décourager la colonisation bactérienne. Immédiatement après la chirurgie d’implantation, un capuchon en silicone est pressé sur le port avec des pansements stériles, pour éviter l’épaississement de la peau autour du port pour une connexion facile de l’ensemble d’application.
Récemment, la société a annoncé que son système d’administration imprimé en 3D avait joué un rôle essentiel dans une étude clinique en Finlande menée sur 17 personnes atteintes de la maladie de Parkinson modérée. Les principaux critères d’évaluation testent la sécurité, les performances, la tolérabilité du dispositif neuroinfuse de Renishaw et en second lieu, l’efficacité potentielle du médicament neurotrophique dopaminergique cérébral (CDNF). Cet essai clinique signifie beaucoup pour les experts car il s’agit du premier essai clinique sur l’homme du CDNF. Il a par ailleurs reçu un financement du programme de recherche et d’innovation de l’Union européenne Horizon 2020.
À l’heure actuelle, la neuroinfuse ne peut être utilisée que dans le cadre d’essais cliniques approuvés. Renishaw recherche des partenaires universitaires, cliniques et industriels dans un large éventail d’indications, de l’oncologie aux maladies neurodégénératives. Plus important encore, à court terme, Renishaw cherche à passer du laboratoire à l’hôpital pour des thérapies neurologiques efficaces et rentables.
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