La force Barkhane peut s’appuyer sur la flexibilité de l’impression 3D
Lancée en août 2014 par l’armée française, l’opération Barkhane vise à lutter contre les groupes armés salafistes djihadistes dans la région du Sahel. Depuis l’année dernière, les forces de cette opération militaire peuvent s’appuyer sur les avantages de la fabrication additive notamment pour fabriquer des pièces détachées dans l’urgence. C’est un atout qui s’est révélé particulièrement précieux pendant la crise du COVID-19. En effet, les machines ont permis de concevoir rapidement des dispositifs de protection pour les soldats mais aussi des solutions pour les malades comme des respirateurs par exemple.
Cela fait maintenant 6 ans que l’opération Barkhane a commencé, regroupant plus de 5 000 militaires français qui luttent contre les groupes armés terroristes de la région du Sahel et apportent leur soutien aux pays partenaires – Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. L’année dernière, les militaires ont accueilli plusieurs imprimantes 3D sur leur base31, dont une machine de frittage sélectif laser, l’une des seules détenues par l’armée française. Initialement, ces machines devaient permettre aux soldats de produire des pièces de rechange rapidement, directement sur le terrain, sans attendre un quelconque ravitaillement. Une aubaine pour le secteur de la défense qui doit agir dans l’urgence. L’opérateur de ces machines est le maréchal des logis Julien – il explique : « Arrivées sur le théâtre en 2019, ces imprimantes 3D de qualité industrielle permettent d’imprimer des grandes quantités d’objets. Le plastique utilisé par ces machines offre une bonne résistance mécanique et il ne fond pas avant d’avoir été soumis à des températures avoisinant les 200°C. Les pièces produites constituent donc un excellent palliatif, avant qu’une pièce métallique nous soit livrée et vienne réparer définitivement le véhicule ou la machine défectueuse. » Elles ont eu un rôle capital à jouer pendant la crise du coronavirus afin de protéger les soldats français.
Pendant plusieurs semaines, les imprimantes 3D de l’armée ont conçu 150 supports de visière ainsi que 20 valves pour respirateur. Cela peut sembler peu par rapport à toutes les initiatives prises sur le territoire français, mais montre surtout la flexibilité de la fabrication additive : elle est capable de produire le volume de pièces nécessaire en un temps record. Le maréchal des logis ajoute : “Entre l’expression du besoin par les soignants, la recherche d’une pièce correspondant, l’impression d’une première série test et la validation des produits réalisés, il s’est passé une semaine. Une fois passée cette phase d’échantillonnage, nous avons pu produire les dizaines de modèles nécessaires en seulement 4 jours.”
L’armée reste discrète quant au nombre exact d’imprimantes 3D qu’elle possède aujourd’hui, mais la force Barkhane serait principalement équipée de machines de bureau à dépôt de matière fondue, plus compactes et faciles à prendre en main. C’est en tout cas une initiative qui souligne l’importance que peuvent avoir les technologies 3D dans le secteur de la défense ; on vous avait d’ailleurs présenté le challenge MILI-3D, une compétition de 48 heures visant à réfléchir à la façon dont l’impression 3D pourrait aider les combattants sur le champ de bataille et dans leur travail de tous les jours.
Vous pouvez retrouver davantage d’informations sur le site du ministère des armées ICI.
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Heureux de voir que cette technologie trouve des adeptes dans tous les domaines. Malgré tous les ennuis que cette pandémie Covid nous a apportés, l’impression 3D s’en est trouvée largement répandue.
Merci pour vos articles fort intéressants