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Le rôle des femmes dans les secteurs de l’impression 3D

Publié le 8 mars 2023 par Mélanie W.
femme impression 3D

Une fois n’est pas coutume, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, nous avons souhaité mettre les femmes à l’honneur ! Elles sont aujourd’hui de plus en plus nombreuses à maitriser les technologies 3D mais surtout à les utiliser dans leur activité quotidienne, tous secteurs confondus. Nous avons donc voulu cette année revenir sur certains marchés clés de la fabrication additive et vous présenter quelques projets dans lesquels les femmes ont grandement contribué. Aérospatial, automobile, médical, design, éducation : découvrez comment ces femmes ont apporté leur pierre à l’édifice, souvent portées par leur passion de l’impression 3D et des nouvelles technologies.

Les femmes et l’impression 3D aérospatiale

Lucía Bayona, Air Systems et ingénieure R&D chez Airbus

L’une des plus grandes entreprises aérospatiales au monde est Airbus, qui se consacre à la conception, à la fabrication et à la vente d’avions et d’aéronefs. De plus, comme nous le savons, l’entreprise utilise la fabrication additive depuis plusieurs années. En Espagne, l’une des femmes les plus en vue dans ce domaine est Lucía Bayona, qui travaille à la fois en tant qu’ingénieur système et en R&D dans le domaine de la fabrication additive métal chez Airbus. Après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur industriel en génie mécanique à l’Université polytechnique de Madrid, Lucía a commencé son voyage dans le monde de l’impression 3D par l’intermédiaire de HiETA Technologies, à Londres. C’est là qu’elle a acquis les connaissances et l’expérience de la technologie qu’elle développe actuellement chez Airbus. Son activité au sein d’Airbus et sa participation à des projets de fabrication additive dans l’aéronautique lui ont permis d’être reconnue comme l’une des grandes figures féminines de l’industrie manufacturière.

Crédits photo : Airbus

Dr. Melissa Orme, Vice Présidente de Boeing Additive Manufacturing

Le Dr. Melissa Orme est l’une des figures de l’impression 3D aérospatiale depuis un certain nombre d’années. En 2019, elle a rejoint Boeing en tant que vice-présidente de la fabrication additive, où elle a été responsable de la croissance et de la mise à l’échelle des capacités de fabrication additive du géant de l’aérospatiale, notamment en supervisant l’augmentation des pièces finales imprimées en 3D. En 2022, elle a joué un rôle clé dans l’ouverture du nouveau Centre d’excellence en fabrication additive (CoAME) à Auburn, dans l’État de Washington. Techniquement en activité depuis 2020, l’inauguration du CoAME n’a pu avoir lieu qu’en novembre 2022 en raison de restrictions liées à la pandémie. Le centre sera chargé de la conception et de la fabrication d’outils et de pièces pour les avions commerciaux, les hélicoptères, les engins spatiaux et les satellites en utilisant la fabrication additive.

women in 3D printing sectors

Dr. Melissa Orme (au centre) à l’inauguration du centre de fabrication additive de Boeing (crédits photo : Boeing/Hanneke Weitering)

Les femmes et l’impression 3D automobile

Mélanie Chevé, Product Owner chez Renault Group

Mélanie Chevé a intégré les Arts et Métiers avant de poursuivre un master à l’université KTH de Stockholm sur la production d’outillage d’emboutissage imprimé en 3D. Elle a ensuite rejoint Renault Group il y a 5 ans pour développer l’impression 3D pour les outillages de production. Elle travaille désormais à l’Ingénierie Process au Technocentre de Guyancourt. Elle se dit passionnée par les sciences et la technique, avec un attrait tout particulier pour la physique et les mathématiques.

Mélanie Chevé est product owner chez Renault Group

Dr. Ellen Lee, Technical Leader Additive Manufacturing Research at Ford

Ellen Lee, une autre figure importante de la fabrication additive, est la responsable technique de la recherche sur la fabrication additive chez Ford Motor Company, où elle a travaillé pendant plus de 24 ans sur diverses fonctions. Elle est une figure centrale de Ford, où elle est responsable de l’élaboration de la stratégie en matière de fabrication additive. À ce titre, elle a joué un rôle important dans un certain nombre de projets au sein de l’entreprise. Elle a notamment mis en place le programme de recherche dédié à la fabrication additive de Ford en 2014, en encourageant l’utilisation de l’impression 3D, y compris pour les pièces d’utilisation finale. Elle a également joué un rôle dans la volonté d’accroître la durabilité au sein de l’industrie, notamment dans le cadre d’un projet dans lequel Ford a collaboré avec HP pour recycler des déchets imprimés en 3D afin de fabriquer des pièces automobiles pour les camions Super Duty F-250 de Ford.

women in 3D printing sectors

Le Dr. Ellen Lee avec deux de ses collaborateurs (crédits photo : Ford)

Construction

Anna Cheniuntai, CEO et fondatrice d’Apis Cor

En 2014, Anna Cheniuntai a obtenu une licence en physique spatiale. Elle a ensuite décidé de créer sa propre entreprise : Apis Cor, spécialisée dans les imprimantes 3D robotisées dédiées au secteur de la construction. L’entreprise américaine est l’un des leaders du marché et a notamment produit le plus grand bâtiment imprimé en 3D du monde en 2019 à Dubaï, qui a même été inscrit dans le livre Guinness. À l’avenir, le pionnier souhaite rendre possible la construction de maisons imprimées en 3D non seulement sur Terre, mais aussi sur Mars et sur la Lune.

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Crédits photo : Medium

Francesca Moretti, co-fondatrice de WASP

WASP est un fabricant italien d’imprimantes 3D. Il est à l’origine de plusieurs projets de construction, notamment avec Dior, où les deux partenaires ont fabriqué un pop-up store à Dubaï en utilisant la technologie d’impression 3D. L’entreprise opère aussi dans l’automobile, en particulier avec Honda pour imaginer des véhicules plus durables grâce à l’impression 3D argile. Tous ces projets n’auraient pas pu être réalisés sans Francesca Moretti, co-fondatrice, directrice générale et responsable de la communication de WASP. Elle est la fille du fondateur, Massimo Moretti, et continue de participer à la croissance de l’entreprise au fil des ans et des projets d’impression 3D. Grâce à leur expertise, WASP est devenu un acteur majeur dans le secteur de la fabrication additive.

Crédits photo : WASP

La place des femmes dans le secteur du design et de la mode

Annalisa Nicola, co-fondatrice et CEO de XYZbag

Après avoir obtenu son diplôme en écoconception à Turin, Annalisa Nicola commence à travailler dans le secteur du design et se tourne assez rapidement vers les nouvelles technologies et les matières plastiques. Juste après avoir découvert l’impression 3D grâce à un fablab, elle conçoit son premier sac à main à partir d’une machine FDM. C’est là qu’elle décide de créer la société XYZbag qui propose des sacs à main personnalisés grâce à la fabrication additive. Annalisa est une vraie passionnée, convaincue du potentiel grandissant des technologies 3D dans le secteur du design.

Annalisa Nicola (crédits photo : XYZbag)

La designer Sophy Wong

Sophy Wong est une jeune styliste pluridisciplinaire qui s’est spécialisée dans l’industrie du vêtement et la fabrication numérique. Elle travaille beaucoup avec des techniques innovantes, tournée vers des projets plutôt futuristes. Récemment, elle a conçu une robe entièrement imprimée en 3D à partir de PLA, composée de deux pièces réalisées à partir de panneaux imprimés en 3D. Elle est doublée de soie et comprend deux fermetures éclair transparentes dans le dos.

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Sophy Wong et sa robe imprimée en 3D (crédits photo : Sophy Wong)

Education/Recherche

Amy Elliot, 3D Printing Scientist au Laboratoire National d’Oak Ridge

Amy Elliott a obtenu un doctorat à l’institut polytechnique de l’Etat de Virginie, où elle a été chef de projet pour le DreamVendor, le premier distributeur automatique d’impression 3D au monde. Désormais, elle est membre du personnel de R&D dans le laboratoire national d’Oak Ridge (ORNL) où la fabrication additive fait partie des murs. D’après l’ORNL, Amy Elliott mène des recherches sur l’impression 3D métal et céramique à base de jet d’encre. Elle est aussi une figure scientifique dans l’émission “Outrageous Acts of Science“ où elle décrypte certaines vidéos virales et explique l’ingénierie et la science qui se cachent derrière. Amy Elliott a également participé à l’écriture de certains ouvrages, le dernier en date étant “Revêtement par pulvérisation pour outillage de lavage par fabrication additive par liage de poudre“ sorti en février dernier.

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Photo Credits: ORNL

Dr. Alex Pillen, Professeure associée d’anthropologie du langage à l’UCL

L’une des applications de l’impression 3D consiste à créer un modèle clair et tangible de quelque chose qui n’est pas facile à comprendre. Alex Pillen, professeur associé en anthropologie du langage à l’UCL (University College London), a travaillé avec Emma-Kate Matthews, de l’école d’archéologie de la même université, pour créer des modèles imprimés en 3D de langues en voie de disparition. Le duo a réalisé des modèles imprimés en 3D de quatre langues minoritaires, en cartographiant leurs caractéristiques grammaticales afin de mettre en évidence la singularité de chacune d’entre elles et de permettre aux gens d’établir une relation avec ces langues menacées. Pour réaliser les modèles, ils ont utilisé Grasshopper et Rhino3D et les modèles initiaux ont été imprimés en PA12 à l’aide du frittage de poudre.

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Le Dr. Pillen (à gauche) et Emma-Kate Matthews tenant leurs modèles de langue (crédits photo : Mike Lucibella/UCL)

Les femmes et l’impression 3D médicale

Le Dr. Agnès Dupret-Bories, chirurgien ORL

Le docteur Agnès Dupret-Boriès, chirurgien ORL à l’IUCT-Oncopole et spécialiste de la reconstruction microchirurgicale, développe depuis plusieurs années l’usage de l’impression 3D médicale. Elle est également membre du Centre Interuniversitaire de Recherche et d’Ingénierie des Matériaux à Toulouse. Agnès Dupret-Bories s’est récemment illustrée dans le cadre d’une intervention chirurgicale consistant à reconstruire totalement le nez d’une patiente à la suite d’un cancer à partir d’un greffon imprimé en 3D, préalablement implanté dans son avant-bras. Elle a d’ailleurs été élue personnalité de l’année 2023 dans le cadre des Awards ADDITIV organisé en janvier dernier par 3Dnatives.

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Crédits photo : DDM / Xavier de Fenoyl

Helena Herrada-Manchón, pharmacienne et responsable du projet Drugmies

Le centre technologique Idonial, en collaboration avec l’université d’Oviedo et l’université de Barcelone, a mené un projet dirigé par l’experte pharmaceutique Helena Herrada-Manchón dans le but de limiter la résistance des enfants aux médicaments et, ainsi, d’en réduire l’impact psychologique. La fabrication additive a été utilisée pour développer des « Drugmies ». Quatre encres ont été formulées, caractérisées et imprimées en 3D à l’aide d’un mécanisme d’extrusion basé sur une seringue. Ils ont ainsi réussi à mettre au point une nouvelle méthode permettant aux enfants de mâcher une dose orale sous la forme d’un chewing-gum à l’aspect plus agréable et présentant les propriétés organoleptiques nécessaires. En outre, des tests ont été effectués pour garantir la reproductibilité du processus et valider la méthodologie de production des unités de dosage en utilisant les normes de fabrication de base, ainsi que pour évaluer l’imprimabilité des encres.

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Crédits photo : Idionial

Oil & Gas

Lisa Kieft-Leenders, chef d’équipe impression 3D chez Shell

Dans l’industrie pétrolière et gazière en particulier, on a l’impression que les femmes sont sous-représentées. C’est pourquoi nous sommes d’autant plus heureux de vous présenter Lisa Kieft-Leenders. Après avoir obtenu un master en développement de produits aux Pays-Bas, elle a commencé sa carrière en tant qu’ingénieur en impression 3D. Assez rapidement, elle a gravi les échelons jusqu’à devenir chef d’équipe chez différents fabricants de systèmes d’impression 3D. Elle travaille aujourd’hui pour Shell, une compagnie pétrolière et gazière à Amsterdam, où elle est responsable des ateliers mécaniques et chef d’équipe pour la fabrication additive. Lisa Kieft-Leenders travaille également avec ses collègues pour rendre l’industrie de l’énergie plus durable grâce à l’impression 3D.

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Lisa Kieft-Leenders et ses collègues sur le Energy Transition Campus d’Amsterdam (crédits photo : Shell)

Edwige Ravry, Additive Manufacturing and Digital Inventory Product Owner chez TotalEnergies

Issue d’une formation en économie, gestion de projet et développement technologique, Edwige Ravry est ingénieure en forage. Elle a rejoint le groupe TotalEnergies depuis plus de 15 ans maintenant et occupe désormais le poste de Responsable Fabrication Additive depuis avril 2019. Sa mission consiste à établir une feuille de route concernant la conception, la fabrication et la réparation par impression 3D pour le groupe. Elle a notamment participé au projet de collaboration entre TotalEnergies et Vallourec qui a permis d’installer le premier composant sous pression imprimé en 3D :

Que pensez-vous de ces femmes qui travaillent avec l’impression 3D dans leur secteur d’activité ? N’hésitez pas à partager votre avis dans les commentaires de l’article. Retrouvez toutes nos vidéos sur notre chaîne YouTube ou suivez-nous sur Facebook ou Twitter !

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