Les femmes dans le secteur de la fabrication additive
Comme chaque année, à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes, 3Dnatives met à l’honneur des personnalités féminines françaises du secteur de l’impression 3D, le but étant de comprendre comment elles font bouger cette révolution en marche dans un univers majoritairement masculin. Nous avons donc interrogé 3 profils différents afin de donner aux femmes qui souhaitent rejoindre le domaine de la fabrication additive quelques conseils pour se lancer dans l’aventure. Rencontre avec Catherine Gorgé, directrice de la division « Les Créations » du groupe Initial-Prodways ; Audrey Chikhaoui, fondatrice du cabinet de recrutement RosaParks Consulting ; Maëva Nicolas, responsable achats et consommables chez A.M.P.I
La fabrication additive est un domaine qui regroupe beaucoup de profils, que ce soit ingénieurs, designers, techniciens, commerciaux, développeurs ou encore chefs de produit, et qui recrute en France. 3Dnatives a d’ailleurs rencontré des femmes aux profils différents et qui n’avaient pas une formation spécialisée dans l’impression 3D.
Des profils féminins très différents
Catherine Gorgé est ingénieure de formation et a rejoint le groupe français Prodways en 2013 après avoir travaillé plus de 15 ans dans les secteurs de la pétrochimie et du luxe. Elle est aujourd’hui directrice de la division « Les Créations » qui est « dédiée aux métiers créatifs exprimant des besoins en modélisation 3D, en capture digitale et en impression 3D au sein de leur atelier historique d’impression 3D basé à Annecy ». Elle a découvert l’impression 3D à ce moment-là et son principal défi a été de suivre l’évolution des technologies et de former ses clients rapidement. Elle nous expliquait « Aujourd’hui, c’est un univers où il faut être agile, en veille technologique permanente. », être curieuse est primordial.
Un point partagé par Maëva Nicolas qui travaille depuis quelques mois chez A.M.P.I, un Atelier de Mécanique de Précision, proposant un pôle d’impression 3D situé en Indre-Et-Loire : « Je n’avais aucune formation ni expérience dans le secteur de la fabrication additive. Ce domaine m’attirait malgré tout, j’ai toujours eu un faible pour les avancées technologiques. J’ai appris, tout en ayant cette curiosité d’en connaître un peu plus chaque jour ». Qu’on soit un homme ou une femme, se former sur les technologies 3D est un point essentiel, mais c’est encore plus important lorsqu’on est une femme selon Maëva qui ajoute « Lorsqu’on est une femme, dans ce type de secteur, nous sommes tout de suite attendues sur nos connaissances et compétences techniques. Je dirai que le premier dilemme est d’être convaincue pour être convaincante. » Prendre le temps de comprendre le marché de la fabrication additive, les différentes technologies, les matériaux ou encore ses enjeux est la première étape pour « être convaincue ». Ce bagage permettra alors d’avoir un discours adapté tout en gardant à l’esprit qu’il faudra continuer à se former au quotidien pour devenir une experte.
Une expertise aujourd’hui recherchée par Audrey Chikhaoui qui a fondé son cabinet de recrutement par approche directe en 2014, RosaParks Consulting qui est dédié aux secteurs de l’Informatique Industrielle et de la Fabrication Additive. Audrey a suivi une formation en ressources humaines avant d’en faire son métier dans le secteur de la publicité et des médias. Elle a découvert le monde des logiciels 3D en 2009 chez KEONYS, une expérience qui lui aura donné envie de fonder son propre cabinet de recrutement. Elle a rapidement été plongée dans un environnement très technologique et majoritairement masculin. « Au démarrage, le constat était le suivant : mes interlocuteurs étaient à 95% constitués d’hommes (prospects, clients, candidats confondus) ; il a donc fallu être créative, parfois un peu culottée, et surtout apprendre à naviguer à contre-courant tout en continuant d’innover et d’améliorer nos méthodes de sourcing et notre capacité à atteindre de nouveaux candidats. » Un challenge stimulant qu’elle a réussi à surmonter : son cabinet a aujourd’hui constitué une communauté de candidats issus de la fabrication additive à qui elle propose des offres d’emploi adaptées.
Travailler en tant que femme dans l’impression 3D
On pourrait penser que dans un secteur comme la fabrication additive qui est majoritairement masculin, être une femme pourrait représenter un frein. Mais Catherine, Maëva et Audrey s’accordent sur ce point : être une femme est au contraire un avantage : « Etre une femme n’est en aucun cas un frein dans l’exercice de ce métier, au contraire, c’est une vraie chance d’apporter au marché du recrutement une touche féminine, une approche nouvelle et un regard différent sur le recrutement. » affirme Audrey Chikhaoui. Elle conseille aux femmes qui veulent se lancer dans la fabrication additive de le « faire avec passion et détermination » et poursuit en expliquant qu’il y a de plus en plus de profils féminins qui sont recrutés dans ce secteur – une proportion qui a atteint 13% en 2017. Une statistique encourageante pour celles qui souhaitent travailler dans l’impression 3D !
C’est d’ailleurs un nombre qui peut se vérifier au sein du Groupe Gorgé qui comptait en 2016 30% de femmes. Catherine Gorgé invite en effet les femmes de tout type de profils et explique qu’une formation dédiée à la 3D n’est pas forcément nécessaire. En tant qu’administratrice du groupe Prodways, Catherine montre également que les femmes peuvent accéder à des postes stratégiques. « Tous les profils sont les bienvenus en fabrication additive. Rejoindre cette technologie c’est le moyen de participer pleinement à l’évolution d’une nouvelle ère technologique et industrielle », conclut-elle.
Une ère technologique et industrielle qui est attractive selon Maëva Nicolas, quel que soit le profil, et c’est cela qui devrait pousser les femmes à travailler dans la fabrication additive. Elle leur conseille de « se pencher sur les différentes facettes que peuvent cacher ces technologies, de se démarquer et de faire preuve de persévérance dans leurs recherches et leurs idées. »
On pourrait bien évidemment parler d’autres personnalités féminines qui marquent le secteur de l’impression 3D ; une chose est sûre, c’est un domaine qui attirent de plus en plus de femmes, quel que soit leur formation et profil !
Vous êtes une femme et vous travaillez dans le secteur de l’impression 3D, quels conseils pourriez-vous donner? Partagez votre opinion en commentaires de l’article ou avec les membres du forum 3Dnatives.