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Digory, une alternative à l’ivoire imprimée en 3D

Publié le 28 avril 2021 par Philippe G.

Pendant plusieurs siècles, l’ivoire a été utilisé pour créer toutes sortes de pièces, que ce soit des objets artistiques ou bien pratiques. Cependant, cet ivoire était récupéré sur plusieurs espèces d’animaux, notamment les éléphants d’Asie, et la sur-exploitation de l’ivoire a mis toutes ces espèces en danger. C’est pourquoi, en 1989, une loi visant à interdir le commerce d’ivoire a été adoptée, seule option pour protéger les animaux. Et c’est justement pour trouver une alternative à cette problématique que l’université technique de Vienne a mis au point, en collaboration avec Cubicure GmbH, le matériau Digory. Grâce à l’impression 3D et au procédé SLA, les chercheurs ont développé ce nouveau matériau, similaire à l’ivoire, permettant de restaurer des objets existants. Le projet a été créé en coopération avec l’Art and Monument Preservation de l’archidiocèse de Vienne et le studio de restauration Addison, lui aussi de Vienne.

Selon les chercheurs, Digory possède les mêmes propriétés mécaniques et optiques que l’ivoire. Une aubaine pour les restaurateurs et passionnés d’art. Ces dernières années diverses solutions à base d’os et de plastique ont été utilisées, mais aucune ne s’est révélée être vraiment satisfaisante. Jürgen Stampfl, de l’Université technologique de Vienne, explique que le projet Digory a démarré pour restaurer une église de Mauerbach, en Basse-Autriche. “Elle est décorée de petits ornements en ivoire, dont certains ont été perdus avec le temps. La question était de savoir s’il était possible de les remplacer grâce à la technologie de l’impression 3D.” Et comme souvent, la fabrication additive a relevé le défi.

Le matériau Digory, à droite sur la photo, est similaire à l’ivoire. (crédits photo : Université technique de Vienne)

Digory – une résine synthétique avec des particules de phosphate de calcium

Le matériau Digory se compose d’une résine synthétique avec des particules de phosphate de calcium et de la poudre d’oxyde de silicium. A l’aide du processus de stéréolithographie, le matériau se solidifie dans les zones souhaitées. Si la bonne quantité de phosphate de calcium est utilisée, cette méthode permet d’obtenir un matériau translucide. Une propriété propre à l’ivoire et essentielle à la restauration, qui différencie Digory des autres alternatives.

Un des principaux avantages de l’impression 3D pour les restaurations est la possibilité de reproduire les détails les plus fins. Konstanze Seidler de chez Cubicure explique : « Ce projet est quelque chose de nouveau pour nous. C‘est une preuve supplémentaire de la diversité des utilisations possibles de la stéréolithographie. » Une fois l’impression terminée, la couleur des pièces est retravaillée afin d’obtenir des teintes semblables à celles de l’ivoire. Pour ce faire, les fabricants utilisent un colorant peu coûteux et écologique, le thé noir.
Une alternative développée grâce à la fabrication additive, qui pourrait s’imposer sur le marché comme un substitut de l’ivoire de haute qualité.

Deux pièces d’échec imprimées avec le matériau Digory (crédits photo : Université technique de Vienne)

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Crédits photo de couverture : Archidiocèse de Vienne

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