Les caractéristiques de Cura, le slicer le plus répandu sur le marché de l’impression 3D

Vous le savez tous, pour imprimer en 3D, il faut un logiciel de tranchage, aussi appelé slicer, afin de convertir le modèle 3D en un fichier G-code qui fournira à l’imprimante 3D toutes les instructions nécessaires. L’un de ces slicers est Cura, qui a été développé par David Braam en 2014, puis adopté par Ultimaker. Il s’agit d’un logiciel open-source, surement le plus répandu sur le marché mondial de la fabrication additive. La dernière version de Cura est la 4.10, sortie en juin 2021. En 2019, Cura comptait déjà 600 000 utilisateurs et serait utilisé pour plus de 2 millions de pièces imprimées en 3D chaque semaine. Mais qu’est-ce qui rend Cura si populaire ?
L’un des principaux avantages de Cura est sa facilité d’utilisation, la prise en charge de différents formats de fichiers et sa compatibilité avec de nombreuses imprimantes 3D. Les formats de fichiers pris en charge sont STL, OBJ, X3D et 3MF. Bien que Cura fasse partie de l’écosystème Ultimaker, les imprimantes d’autres fabricants peuvent aussi l’utiliser. Le logiciel est non seulement 100% gratuit mais il est également disponible en 15 langues, afin que les utilisateurs du monde entier puissent y avoir recours aussi facilement que possible. Autre caractéristique qui contribue à sa popularité est le fait qu’il soit compatible avec les systèmes d’exploitation les plus courants, Windows, Mac et Linux. Notez que Cura a été certifié pour les plate-formes Windows et MacOS, garantissant une sécurité supplémentaire non négligeable.

Cura est le slicer le plus utilisé en impression 3D
Comment le logiciel fonctionne-t-il ?
Cura dispose d’une interface simple qui vous permet de choisir entre deux modes dès le départ : le mode recommandé et le mode personnalisé. Le mode recommandé est particulièrement adapté pour obtenir le résultat d’impression en un minimum de clics sans avoir à effectuer de modifications manuelles des paramètres. L’utilisateur peut définir des paramètres de base tels que la hauteur des différentes couches, l’adhérence et les structures de support. Concrètement, le logiciel est capable de choisir l’orientation optimale de la pièce pour faire gagner du temps à l’utilisateur, mais aussi le taux de remplissage, la génération de supports optimisés pour minimiser le post-traitement, l’épaisseur de couche, etc. Une bonne option quand on débute !
Le mode personnalisé permet à l’utilisateur de choisir parmi plus de 400 options de réglage différentes. En plus des paramètres de base tels que l’ajout de structures de support ou la quantité de remplissage nécessaire, d’autres options peuvent être facilement ajoutées. L’utilisateur peut également se faire une idée de la façon dont Cura découpera le modèle grâce au mode de prévisualisation. Ergonomique, celui-ci vient améliorer l’expérience utilisateur.
Il est aussi possible de sélectionner le filament utilisé sous forme de profils avant l’impression, de sorte que les paramètres soient automatiquement modifiés en conséquence. Dans l’une de ses dernières versions par exemple, Cura a mis à jour le profil pour le PETG. Vous pouvez vous faire une idée des profils et de certaines des options de réglage dans cette vidéo :
Cura, un écosystème complet
Etant open-source et largement utilisé dans le monde, Cura est en constante évolution. L’utilisateur peut accéder au cloud de Cura qui lui permet d’envoyer les instructions d’impression directement aux imprimantes sans avoir à utiliser des supports de stockage traditionnels comme une clé USB mais aussi d’accéder à ses projets n’importe où, il suffit d’avoir un compte gratuit. Sachez que des profils « Professionnel » et « Excellence » sont également disponibles, permettant d’accéder à des fonctionnalités supplémentaires. Par exemple, via ces deux profils, l’utilisateur peut désormais importer ses fichiers CAO natifs dans Cura, simplifiant alors tout le travail de préparation du modèle.
Via Cura Connect, l’impression peut être envoyée à plusieurs imprimantes en même temps, qui travaillent alors simultanément. L’outil permet de planifier et de gérer différentes tâches d’impression sur plusieurs imprimantes 3D Ultimaker. L’interface offre également un suivi des impressions en cours, des opérations de maintenance éventuelles, etc.
Le Cura Cloud vous permettra également d’accéder à un certain nombre de plugins. Le plus utilisé est sans doute celui qui permet de pousser les données CAO directement dans le slicer depuis des logiciels tels que SolidWorks, AutoCAD ou encore Siemens NX. Plus besoin de passer par divers formats d’échange, tout est intégré sur un seul et même outil.

Plusieurs plugins sont disponibles
Sachez aussi que Cura intègre des profils d’impression 3D différents en fonction du matériau choisi grâce au Material Alliance Program lancé en avril 2018 : Ultimaker travaille actuellement avec plus 80 fabricants de filaments dans le monde, a testé leurs matières et propose en conséquence des profils pré-réglés (plus de 100 aujourd’hui). Parmi ses partenaires, on peut citer le fabricant français Kimya : si vous souhaitez imprimer en 3D une pièce avec son ABS-ESD, Cura vous proposera des réglages optimaux. Libre à vous bien entendu de les modifier si vous le souhaitez.
La version 5.3 de Cura
La dernière version en date de Cura est la 5.3. Cette mise à jour a ravi les utilisateurs car elle dévoilait une nouvelle fonctionnalité du logiciel : l’imbrication multi-matériaux. L’un des problèmes majeurs dans l’impression 3D FDM est l’impossibilité de créer des pièces avec plusieurs matériaux. En effet, le TPU, par exemple, n’est pas compatible avec le PLA, ce qui empêche les deux thermoplastiques de se lier entre eux et ainsi de créer une pièce fonctionnelle. C’est là que la version 5.3 de Cura devient intéressante, car elle pourrait permettre de régler ce problème. En activant le paramètre « Générer une structure de verrouillage », (disponible avec les préréglages avancés et experts ou via le menu des préférences) le slicer « verrouille » les deux matériaux incompatibles avec une couche d’intersection capable de lier les deux thermoplastiques. Cette fonction permet ainsi d’utiliser plusieurs matériaux en même temps sans compromettre la qualité du produit. Pour le moment, très peu de modèles sont disponibles avec cette fonctionnalité. Cependant, à l’avenir, elle pourrait permettre de créer des pièces en combinant de nombreux matériaux ensemble.

L’imbrication multi-matériaux a été démontrée sur une pince crocodile qui mélange du TPU et du PLA
Notez qu’une large communauté d’utilisateurs actifs existe aujourd’hui, ce qui permet de partager des bonnes pratiques et recommandations quant à l’utilisation de Cura. Le forum est tous les jours enrichi ce qui pourra largement améliorer votre expérience. Pour en savoir plus sur le slicer d’Ultimaker, cliquez ICI.
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*Crédits de toutes les photos : Ultimaker