Le patrimoine culturel accessible aux malvoyants grâce à BQ et l’impression 3D
Les technologies d’impression 3D ont révolutionné de nombreux secteurs et ont offert plusieurs opportunités pour aider et soulager le quotidien de personnes handicapées. A titre d’exemple, on peut évoquer le projet du chercheur espagnol Néstor F. Marqués qui, avec l’aide de la société BQ et l’impression 3D, a réussi à recréer des pièces historiques pour le Vila Museu, à Alicante. Grâce à ce projet, n’importe qui peut toucher et identifier des pièces historiques de civilisations anciennes, une avancée très utile pour toutes les personnes souffrant de déficience visuelle.
Ce n’est pas la première fois que nous voyons que l’impression 3D permet de rendre l’art plus accessible aux personnes qui ont des problèmes de vue. Il y a quelques années, le musée du Prado à Madrid avait organisé une journée “Today Toca Prado” pendant laquelle certaines des principales oeuvres du musée avaient été reproduites en relief pour aider les aveugles à les découvrir par le toucher. Et les initiatives ne s’arrêtent pas au domaine artistique!
La société espagnole BQ a travaillé avec le Vila Museu et Néstor F. Marqués, un chercheur spécialisé en Patrimoine Virtuel et Diffusion Culturelle. Ensemble, ils ont développé un projet pour améliorer l’accessibilité à certaines pièces archéologiques grâce à l’impression 3D. « Dans le domaine du patrimoine, de l’histoire et de l’archéologie, l’impression 3D ouvre un monde de possibilités car elle nous donne les armes pour créer des pièces sans toucher aux originales« , a expliqué Néstor.
BQ et l’impression 3D, vers une reconstruction artistique
La Vila Museu a vu dans le travail de Néstor une opportunité de numériser et d’imprimer des pièces en 3D afin que les personnes aveugles, mais aussi les autres visiteurs, puissent toucher certaines des œuvres principales du musée. Ainsi, ils ont organisé deux expositions, une permanente et une temporaire appelée « Esclaves de la beauté » qui montre comment les Grecs, les Ibères, les Phéniciens et les Romains s’habillaient.
Néstor a utilisé l’une des imprimantes 3D les plus connues remarquables de la marque espagnole, la Witbox 2. Ainsi, il a réussi à fabriquer des pièces comme une tête grecque en terre cuite agrandie par 10 fois, permettant ainsi d’apprécier les détails de l’œuvre originale; mais aussi une tête en bronze de Marco Aurelio, provenant des musées du Capitole de Rome. Son œuvre principale est la Dame de Cerro de los Santos, une sculpture ibérique du musée du Musée archéologique national de Madrid. Elle serait composée de 21 pièces qui ont nécessité un mois de travail et 400 heures d’impression. L’imprimante 3D de BQ ainsi que le travail du personnel du musée ont permis de conférer un réalisme surprenant à la statue.
C’est donc le 31 mai dernier que les pièces imprimées en 3D ont été installées dans le musée. Dès les premiers jours de l’exposition, des membres de l’Organisation National des aveugles espagnols ont découvert les oeuvres et “ça a été pour eux une chose merveilleuse: tenir ces pièces dans leurs mains est quelque chose qu’ils n’auraient jamais pu imaginer faire”, explique Nestor avec fierté. L’exposition comprend actuellement plus de 20 œuvres imprimées en 3D, un nombre qui devrait augmenter dans les mois à venir.
Appréhender l’art grâce à l’impression 3D est une pratique de plus en plus adoptée par les musées et offre à tous la possibilité d’explorer l’Histoire et la culture. Les prix des technologies 3D étant de plus en plus bas, on s’attend à ce que davantage de musées les emploient, ouvrant ainsi le champ des possibilités aux personnes souffrant de déficience visuelle.
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