Une collection de vaisselle imprimée en 3D à partir de déchets alimentaires
Lors de la Vienna Design Week qui a commencé le 24 septembre dernier, le studio de design Barbara Gollackner expose une collection très innovante réalisée grâce à une imprimante 3D alimentaire. Baptisée Wasteware, il s’agit d’une série de couverts et de plats fabriqués à partir de déchets alimentaires industriels mais aussi personnels : tasses, cuillères à café, dessous de plat, le tout à base de pain rassis ou de peau de porc. Les déchets sont transformés en pâte qui est ensuite extrudée sur une imprimante de type FDM. Le studio affiche un message clair avec cette collection : il veut lutter contre le gaspillage alimentaire et la production de vaisselle à usage unique qui a un effet néfaste sur notre environnement.
L’un des avantages de l’impression 3D est de n’utiliser que la matière utile, réduisant bien évidemment la quantité de matériaux et donc les déchets. A cela s’ajoute l’idée qu’on peut réutiliser ces déchets, les valoriser pour créer un nouveau produit, voire des aliments. Ces projets d’économie circulaire sont de plus en plus nombreux et dans notre cas aujourd’hui, on pense à Upprinting Food, cette initiative hollandaise qui imprime en 3D différents plats à partir de déchets alimentaires. Le studio Barbara Gollackner s’appuie sur la même idée mais imprime quant à lui de la vaisselle.
Barbara Gollackner est une designer autrichienne qui est partie d’un constat simple : l’Europe gaspillerait 90 millions de tonnes de nourriture par an, à cela s’ajoutent les 30 millions de tonnes de déchets de vaisselle à usage unique. Elle a donc imaginé des solutions pour connecter ces deux problèmes, solutions qui pourraient inciter les consommateurs et la société à réduire leur impact environnemental. La designer a d’abord récupéré des déchets industriels provenant d’une usine de viande en Autriche ainsi que des déchets personnels comme du pain. Elle explique : “D’une part, nous utilisons les déchets que nous produisons nous-mêmes, d’autre part, nous utilisons les déchets alimentaires industriels, comme la peau de porc. Il y a d’énormes quantités de peau de porc jetées en Autriche par l’industrie de la viande.”
Ces déchets sont ensuite transformés en pâte pour être facilement extrudés par une imprimante 3D : ils sont d’abord séchés ou cuits, puis mélangés à du mycélium (la partie végétative des champignons) pour obtenir la consistence souhaitée. La designer explique qu’elle peut ajouter de l’eau, de la chapelure ou autres aliments dans certains cas. C’est le chef Peter König qui vient ensuite imprimer en 3D les formes souhaitées. Barbara a voulu rester simple justement dans les objets imaginés pour ne pas trop complexifier le processus d’impression. On a donc des cuillères, des tasses à café, des bols et des dessous de plat. Le résultat est peu commun puisque les différents articles prennent la couleur d’une aubergine, de petits pois recyclés, etc.
Ce travail de longue haleine – la designer travaille sur ce projet depuis plusieurs mois – permet en tout cas de soulever un réel problème de société de façon innovante et originale. Et si elle pouvait inciter les consommateurs à transformer leurs déchets alimentaires ? Vous pouvez retrouver l’ensemble des projets du studio autrichien ICI.
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