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Lab 3Dnatives : Test de l’imprimante 3D Kobra S1 d’Anycubic

Publié le 6 mai 2025 par Elliot S.
Test de l'Anycubic Kobra S1

Le marché de l’impression 3D grand public évolue rapidement, avec des machines de plus en plus performantes et accessibles. Parmi les nouveautés récemment lancées, l’Anycubic Kobra S1 Combo se distingue par un design fermé, une architecture CoreXY, une compatibilité avec la station multi-matériaux ACE Pro, et un positionnement tarifaire particulièrement compétitif.

Présent depuis 10 ans sur le marché de l’impression 3D avec des machines de bureau destinées majoritairement à des particuliers, Anycubic est un fabricant historique expérimenté. Aujourd’hui, la gamme du fabricant chinois comprend à la fois des machines FDM et des imprimantes résine. L’offre d’imprimantes FDM actuelle comprend la Kobra 2, la Kobra 3 et désormais, la Kobra S1  qui représente le haut de la gamme. Elle s’inscrit clairement dans cette nouvelle génération d’imprimantes CoreXY fermées inspirées par des modèles comme la Bambu Lab X1-Carbon, avec des spécifications et un format désormais largement repris par plusieurs fabricants.

Déballage de l’imprimante 3D Anycubic Kobra S1

À l’ouverture du colis, on découvre une machine de bureau au volume d’impression de 250 x 250 x 250 mm, suffisant pour la majorité des impressions tout en restant compact. L’imprimante est entièrement fermée, ce qui aide à stabiliser la température et protéger les impressions des courants d’air. À noter cependant : la chambre n’est pas activement chauffée, ce qui limite les impressions de matériaux techniques à haute température mais reste suffisant pour du PLA, PETG, ASA ou même du Nylon.

L’imprimante est bien protégée par de la mousse dans le carton et en ouvrant le capot supérieur de la Kobra S1, on y trouve la station multi-matériaux ACE Pro (dans la version Combo). L’imprimante est quasiment prête à l’emploi, avec seulement quelques éléments à libérer (le plateau, les axes et l’ACE Pro sont maintenus en place par des vis durant le transport). La qualité de fabrication est au rendez-vous, avec une structure interne en métal assurant la rigidité, tandis que les panneaux extérieurs en plastique permettent de réduire le coût global de la machine. La porte avant et le capot supérieur en plastique transparent offrent une bonne visibilité sur l’impression.​ Malgré ses finitions très plastiques, l’imprimante semble robuste et bien finie.

L'Anycubic Kobra S1 et son ACE Pro de face

L’Anycubic Kobra S1 et son ACE Pro arborent un look plutôt minimaliste et moderne malgré une construction plastique

Le châssis interne en métal assure une bonne rigidité structurelle et malgré l’aspect plastique extérieur, la finition est propre et le tout paraît robuste. On retrouve également un hotend en métal avec extrudeur direct-drive, compatible avec la plupart des matériaux standards. À noter tout de même que la buse fournie est en laiton, donc incompatible avec les filaments abrasifs (carbone, bois, glow-in-the-dark), mais le fabricant nous assure que des buses en acier trempé seront proposées prochainement.

L’imprimante arrive complètement préassemblée mis à part le porte bobine que l’on peut installer si on le souhaite (pas nécessaire si on utilise l’ACE Pro.) La mise en place initiale ne demande donc que quelques étapes simples de libération des sécurités et de connexion des accessoires puis la machine est prête à être mise en route.

Une fois l’imprimante sortie de son carton, l’ACE et la boite d’accessoire sont intégrées dans l’enceinte fermée de l’imprimante. Lorsque l’on retire la boite d’accessoires, on y trouve : 1 échantillon de PLA, 3 clefs allen, une aiguille (pour déboucher les buses), un plateau d’impression magnétique en acier avec un revêtement PEI, de la graisse, un filtre au charbon actif, un module de nettoyage de buse de rechange, des clips pour maintenir les tubes PTFE et le câble de l’ACE ainsi qu’une clef USB.

L'écran de la Kobra S1

L’écran orientable de la Kobra S1 permet de facilement contrôler l’imprimante

Le système de mouvement Core XY utilise des tiges en acier pour les axes X et Y. L’axe Z est quant à lui équipé de 3 tiges en acier et 3 vis sans fin. Dans la machine, on retrouve une barre LED qui illumine l’ensemble du volume d’impression, une caméra qui permet de surveiller les impressions, un ventilateur auxiliaire placé sur le côté droit du plateau et un filtre à charbon actif qui rejette l’air filtré en dehors de l’imprimante. Sur le haut de l’imprimante, un écran tactile, inclinable, de 4,3 pouces permet de contrôler l’imprimante et d’accéder facilement aux paramètres.

Installation et mise en route de la Kobra S1

Après déballage et libération de ses vis et autres maintins/protections de transport, la Kobra S1 est prête à être branchée et mise en route. Si l’on souhaite utiliser le ACE Pro, il est possible de le connecter avant de mettre la machine en route pour la première fois, c’est ce que nous avons fait. Il est bien évidemment aussi possible de le faire plus tard. Pour connecter le ACE Pro à l’imprimante, il faut installer  le module de raccordement qui permet de guider les 4 filaments dans le tube PTFE de la Kobra S1, y raccorder le tube PTFE de l’imprimante ainsi que les 4 de l’ACE Pro. Le module de raccordement et l’ACE Pro doivent ensuite être branchés à l’imprimante et l’ACE Pro est prêt à être utilisé avec l’imprimante.

Vue intérieure de l'imprimante 3D

La Kobra S1 se calibre automatiquement en quelques minutes pour assurer des résultats d’impression optimaux

La mise en route est simple grâce à l’écran tactile intuitif situé sur le panneau supérieur. Le processus de calibration est automatisé et guidé pour les parties nécessitant des interactions utilisateurs. Durant la calibration, l’imprimante peut être connectée au wifi puis elle effectue un nivellement du plateau, une analyse de la fréquence de résonnance pour régler la compensation de celle-ci et la Kobra S1 peut ensuite être connectée à un compte Anycubic pour un contrôle à distance hors réseau sur le slicer et la connexion à l’application mobile.

Cependant, lors de la première tentative d’impression, un message d’erreur indiquant une incapacité à extruder le filament est apparu. Après consultation du wiki d’Anycubic, j’ai découvert que les quatre buffers de filament de l’ACE Pro étaient installés à l’envers. Une fois corrigés, l’impression a pu démarrer sans encombre.​

Logiciel de tranchage Anycubic Slicer Next et application mobile Anycubic

L’écran tactile de l’imprimante offre une interface claire et réactive, permettant de lancer des impressions, de calibrer la machine et de gérer les paramètres essentiels. La navigation est fluide et sans surcharge.​

L'écran de l'imprimante 3D

La Kobra S1 est connectée au Wi-Fi et au cloud d’Anycubic, permettant de démarrer et contrôller des impressions à distance ainsi que configurer les filaments installés

L’Anycubic Kobra S1 est compatible avec le slicer d’Anycubic basé sur OrcaSlicer, Anycubic Slicer Next. Similaire à OrcaSlicer et Bambu Studio, il permet de contrôler et de surveiller les impressions à distance, ainsi que de définir les matériaux installés dans l’ACE Pro.

Même si nous avons déjà reçu des mises à jour au cours de notre test, certains incluant de nouveaux profils d’impression et matériaux, il reste encore une marge d’amélioration notamment en ce qui concerne les profils de découpe.

L’imprimante peut surveiller les impressions de manière autonome à l’aide de sa caméra et détecter les erreurs d’impression comme le spaghetti pour interrompre l’impression. Pour utiliser cette fonctionnalité il faut, pour le moment, l’activer avant chaque impression puisque le slicer la désactive par défaut et il semble impossible de l’activer par défaut. À noter que nous avons eu de faux positifs durant nos tests. D’autres fonctionnalités de monitoring sont toujours activées comme la détection de bouchage du hotend.

L’application mobile permet de surveiller et de contrôler les impressions à distance. Elle donne également accès à MakerOnline, la plateforme de partage de modèles 3D d’Anycubic. Cependant, la possibilité d’imprimer directement depuis l’application reste, pour le moment, limitée, nécessitant souvent un passage par le slicer sur ordinateur.

Alors que le marché de l’impression 3D grand public a grandement évolué récemment, en particulier en termes de hardware, il semble qu’il reste encore des efforts à faire pour que de nombreux fabricants tirent vraiment profit des pleines performances de leur imprimante.

ACE Pro

Le système multi-matériaux ACE Pro permet de facilement effectuer des changements de filaments, notamment grâce aux puces RFID présentes sur les bobines du fabricant qui permettent à celles-ci d’être automatiquement reconnus par l’imprimante 3D

La plupart des machines comme la S1, ou d’autres de fabricants variés, utilisent une version différente d’OrcaSlicer et une application mobile similaire, elles ont toutes une plateforme de partage de modèles 3D semblable également. Bien que cette situation ne soit pas nouvelle avec tous les dérivés de Cura et de nombreuses plateformes différentes comme Printables, Thingiverse, Thangs et d’autres, il semblerait que le marché soit plus dissipé que jamais auparavant et il pourrait probablement être bénéfique pour tous que l‘ensemble du marché, bien que composé de concurrents, trouve un terrain d’entente et partage un slicer commun et qui sait, peut-être même une application. Cela faciliterait les choses pour les personnes qui utilisent plusieurs marques d’imprimantes, bien que nous ne soyons pas si nombreux, mais cela pourrait aussi potentiellement réduire l’effort nécessaire pour que les entreprises développent des solutions sur-mesure permettant ainsi d’assurer que l’ensemble des fonctionnalités soient réellement fonctionnelles.

Premières impressions

Les impressions réalisées en PLA se sont déroulées sans encombre et nous avons pu imprimer une variété de modèles allant de l’architecture au décor intérieur en passant par des figurines, des porte-clefs et des accessoires de rangement. Nos impressions disposent d’une bonne qualité de surface et l’imprimante a assuré une bonne précision dimensionnelle. Sur les impressions avec des supports, ceux-ci étaient simples à retirer. L’impression d’ABS s’est aussi bien déroulée, mais la première a warpé et s’est décrochée du plateau. En augmentant la température de chauffe de celui-ci, la prochaine impression a réussi et notre pièce était correctement reproduite.

L’impression de Nylon s’est également déroulée sans problème, malgré l’absence de chambre chauffée activement. À noter tout de même qu’aucun profil matériau nylon n’est disponible sur Anycubic Slicer Next à l’heure de notre test ; nous avons donc utilisé OrcaSlicer pour imprimer du Nylon puisque ce logiciel de tranchage intègre des profils matériaux pour le nylon ainsi que des profils d’impression pour l’Anycubic Kobra S1.

Une impression de Notre dame dans la Kobra S1

L’Anycubic Kobra S1 dispose d’un volume d’impression de 250 par 250 par 250 mm

La compatibilité avec la station multi-matière ACE Pro permet d’avoir plusieurs filaments prêts à l’emploi (jusqu’à 4 bobines avec un ACE Pro ou 8 avec un second), simplifiant les changements de matériaux et réduisant les interventions manuelles. Cependant, le système de changement de filament par rétraction et purge peut être lent et générer des déchets, ce qui le rend moins adapté aux impressions multi-couleurs complexes.​

Comme pour les systèmes multi-matériaux de ses concurrents, l’ACE Pro d’Anycubic est incompatible avec les filaments abrasifs et flexibles. Pour imprimer ces matières, il faudra installer le porte bobine fourni et court-circuiter l’ACE Pro.

Adaptateur de batterie imprimé en 3D Statuette imprimée en 3D Notre dame imprimée en 3D Un plateau de porte-clefs imprimés en 3D Pied imprimé en 3D Boite de jeu UNO imprimée en 3D

Conclusion

  • Contenu de l'imprimante 3D 9.5/10
  • Logiciel 9.5/10
  • Qualité d'impression 10/10
  • Prise en main 9.5/10
9.6 / 10

Points positifs :

  • Impression multi-matériaux
  • Écran tactile intégré
  • Rapport qualité/prix

Points négatifs :

  • Application mobile et plateforme Makeronline perfectibles
  • Manque de profils matériaux sur Anycubic Slicer Next
  • Pas de buse en acier trempé pour les filaments abrasifs (pour le moment)

En conclusion, l’Anycubic Kobra S1 Combo n’est peut-être pas une révolution, mais elle coche beaucoup de cases pour un prix tout à fait raisonnable de 449 euros pour l’imprimante seule, 619 euros pour le combo 4 couleurs et 878 euros pour le combo 8 couleurs. Elle offre une excellente base matérielle, une bonne ergonomie, une expérience utilisateur simplifiée, et surtout une compatibilité multi-matériaux sans exploser le budget.

Au vu des imprimantes qui sortent sur le marché, il semble qu’il devient de plus en plus simple de construire de bonnes imprimantes et du hardware en général. Beaucoup d’imprimantes de ce type ont globalement les mêmes caractéristiques et fonctionnalités, le software et le prix est ce qui distingue vraiment les différents machines de cette catégorie les unes des autres. En ce qui concerne le firmware de l’imprimante et l’interface de son écran intégré, rien à redire, l’expérience est très fluide et intuitive. Pour le slicer et l’application, Anycubic a déjà développé de bonnes bases qui pourront vraiment permettre de profiter, d’autant plus de l’imprimante après des mises à jour que l’on espère vite recevoir.

On attend aussi avec impatience plus d’accessoires et de pièces détachées comme des buses renforcées pour imprimer des filaments chargés, des buses de différents diamètres ou des plateaux d’impression de rechange. Pour en savoir plus sur la Kobra S1 et l’ensemble des imprimantes et produits commercialisés par Anycubic, rendez-vous sur leur site internet ICI.

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