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Alphonse Marcel, l’artiste français qui mêle impression 3D et Steampunk

Publié le 7 mars 2019 par Cults
alphonse marcel

Alphonse Marcel est un artiste français basé à Paris très prolifique et qui sort du lot grâce à ses créations 3D très inspirées ainsi que le travail de peinture qu’il réalise sur chacune de ses oeuvres. Nous avons eu l’occasion de le rencontrer pour échanger avec lui et lui administrer notre questionnaire classique pour mieux comprendre son art.

Tout d’abord, Alphonse, peux-tu nous dire quelques mots à propos de toi et de ton travail ?

Je suis auteur-réalisateur depuis une vingtaine d’années pour la télévision et aime mettre de la 3D dans mes programmes souvent historiques. Passionné de nouvelles technologies, j’ai appris la 3D en autodidacte et il se trouve que j’adore l’Histoire et la partager avec le plus grand nombre. La 3D m’a permis de ressusciter des univers disparus sous une forme plaisante. Si j’aime ce qui est ancien, j’aime tout autant ce qui est futuriste, décalé, de science-fiction et notamment les univers retro-futuristes comme le Steampunk, le Diesel punk, le Cyber punk, le Médiéval punk ou l’Antique punk. Ces univers « bricolés » mêlant futur et passé restent à mes yeux, fascinants.

alphonse marcel

4 soldats de la garde de Napoléon – Fichiers 3D

En parallèle de mes activités, il me plaît de modéliser des objets 3D selon mes envies et mes propres goûts, ce qui – au fil du temps – donne des centaines de modèles stockés sur disques durs. Ces créations restaient virtuelles, elles étaient parfois, au mieux, imprimées sur du papier, quand, soudain, une révolution technologique allait changer leur destin : l’arrivée des imprimantes 3D. Avec elles, il devenait enfin possible de toucher du doigt ce que j’avais créé, je pouvais même manipuler mes objets. Prendre pour la première fois dans mes mains un objet conçu et imaginé par mes soins fut un grand « kif » et j’en garde un souvenir mémorable !

D’où te viens cette inspiration pour créer ces incroyables designs ?

Peut-être parce que depuis l’enfance, je suis un grand fan de BD, de Comics et de films. Le premier film « retro futuriste » qui m’ait marqué est « Brazil » de Terry Gilliam. L’univers de ce film a été une vraie révélation. Dès cet instant, toutes mes recherches artistiques personnelles se sont orientées vers ce genre d’univers, ce type d’ambiances, qui forment ce qu’on appelle le retro futurisme. Par la suite, des films comme « Blade Runner », « Delicatessen » ou  » la cité des enfants perdus  » ont confirmé cette préférence. La bande dessinée aussi a contribué à nourrir mon imaginaire, et des dessinateurs que j’affectionne comme Moebius, Jodorowski, Enki Bilal, Katsuhiro Otomo (Akira) ou Beb Deum m’ont influencé.

alphonse marcel

Motard – Fichier 3D

Quels logiciels CAD utilises-tu pour modéliser tes créations ?

J’utilise plusieurs logiciels pour réaliser mes modèles. Au départ, je commence par faire un croquis rapide sur papier, que je modélise ensuite sur 3Dsmax. Il faut compter deux semaines pour un personnage à titre d’exemple. Lorsque la modélisation est achevée, je vais y ajouter un squelette virtuel qui me permet de mettre mon personnage dans la pose que je souhaite (assis, debout, à moto…) : mon objet 3D est alors constitué d’une cinquantaine d’objets (tête, mains, bottes, etc.). Je peaufine ensuite les détails destinés à être en relief (« Displace mapping » pour les connaisseurs) avec Photoshop, puis j’importe mon modèle dans Meshmixer. Ce dernier logiciel va me permettre de rassembler tous les éléments de mon objet en un seul bloc, de le collapser en un modèle entier, dès lors compatible avec les imprimantes 3D.

alphonse marcel

Roadster Steampunk

Quelle imprimante 3D possèdes-tu et quels sont les réglages que tu utilises ?

Quand les premières imprimantes 3D sont arrivées sur le marché, j’ai été enthousiaste et eu envie de les tester immédiatement : j’ai fait imprimer mes premiers fichiers chez Sculpteo. Ravi du résultat, cela m’a aidé franchir le cap, j’ai acheté une imprimante pour tester moi même l’impression 3D.

Avant d’acheter cette première imprimante, j’ai longtemps hésité entre différents types d’impression. Il y avait l’additif : Ultimaker, Dagoma ou la résine de chez Formlabs. Pour le passionné de détails que je suis,  ce type d’imprimantes à résine, dont on vantait la haute qualité d’impression, semblait ce qui me conviendrait. Mais, le prix de cette machine annoncé à plus de 3500 euros, auquel il fallait ajouter des consommables hors de prix donnait vraiment matière à réflexion. Du coté des imprimantes additives sur internet (il y a quelques années), rares étaient les objets imprimés en bonne qualité, on en voyait généralement les strates, et les objets proposés présentaient bien peu d’intérêt artistique, il faut bien le dire. On admirait alors les qualités d’une machine mais pas celles du modèle imprimé.

alphonse marcel

Steampunk Superhero, le Policier Volant – Fichier 3D

Et puis un jour, j’ai lu un article sur la CR 10 de chez Creality, de bonne qualité avec un prix des plus attractifs, j’ai été séduit et l’ai commandée sans hésiter. Après de longues semaines d’attente, j’ai enfin reçu l’appareil. Après quelques tests, j’ai affiné mes réglages. Bilan : tous les paramètres de mon slicer (Simplify 3D) sont poussés à fond. Je paramètre toujours le logiciel en haute qualité. Comme mes impressions sont souvent longues, je mets systématiquement un radeau et des supports, le taux de remplissage est de minimum 25%. La buse est à 210 degrés et le plateau à 60 degrés. L’impression est certes plus longue mais cela raccourcit l’étape du polissage, un avantage non négligeable. Enchanté des résultats, j’ai acheté une deuxième imprimante : une CR 10S. J’utilise comme filament du PLA, qui à mes yeux est très bien pour de l’impression fine, il ne dégage pas d’odeur car d’origine végétale.

Pour finir, parmi toutes tes créations, quelle est ta préférée ?

J’imprime 7/7 jours mais ne suis pas pour autant matérialiste au point d’exposer toutes mes œuvres chez moi, aussi la plupart de mes modèles finissent rangées dans des caisses. Sur mon bureau à ma gauche, je place systématiquement ma dernière impression, cela me permet de l’admirer quelques jours, avant qu’elle ne soit remplacée par une nouvelle. Donc, ma préférée, est toujours la dernière création ! Aujourd’hui, c’est un modèle Steampunk d’un poilu de la première guerre mondiale, si ce n’est que j’ai voulu ce soldat noir, coiffé d’une coupe afro à la Jackson Five, avec des rouflaquettes années 70 et l’ai paré en plus d’une belle cape en guépard…

Si vous désirez en savoir plus, vous pouvez retrouver le Soldat Afro ainsi que les autres magnifiques modèles 3D d’Alphonse Marcel sur Cults et ses nombreuses photos sur son compte Instagram.

Que pensez-vous des créations d’Alphonse Marcel ? Partagez votre opinion dans les commentaires de l’article ou avec les membres du forum 3Dnatives.

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