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L’AP-HP se dote de 60 imprimantes 3D pour concevoir des dispositifs médicaux en urgence

Publié le 6 avril 2020 par Mélanie W.
ap-hp

L’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris – AP-HP a annoncé qu’elle s’était dotée d’un parc d’imprimantes 3D afin de pouvoir produire son matériel médical en urgence pour le personnel de santé en Ile-de-France. L’établissement aurait investi 2 millions d’euros dans 60 machines Stratasys grâce aux dons reçus ces derniers jours, épaulé par la startup 3D parisienne Bone3D qui travaille main dans la main avec plusieurs hôpitaux depuis sa création. En parallèle, l’AP-HP a développé une plateforme en ligne afin que les fabricants et ingénieurs puissent répondre aux besoins des soignants : concrètement, ils impriment en 3D plusieurs dispositifs, des masques de ventilation aux poignées de porte.

La semaine dernière, l’AP-HP a installé ses imprimantes 3D à l’ancienne abbaye de Port-Royal, dans sa salle capitulaire qui fait maintenant partie de l’hôpital Cochin dans le 14e. La salle est ventilée et a une surface de 150 mètres carrés. Le docteur Roman Hossein Khonsari, chirurgien maxillo-facial à l’hôpital Necker, ajoute : “On va disposer d’une véritable usine interne à l’AP-HP, ce qui est unique en Europe. Grâce à la mobilisation de l’administration hospitalière, on a réussi à lancer en dix jours un projet qui, en temps normal à l’AP-HP, aurait mis deux ans à aboutir.” L’installation des machines, facilitée par CADVision, n’a pris que 10 jours, celles-ci venant d’Allemagne. 

En seulement 10 jours, soixante machines ont été installées à l’hôpital Cochin

Les soixante imprimantes 3D devraient tourner en continu pendant les prochains jours. Les hôpitaux de la Pitié-Salpêtrière et Henri-Mondor ont déjà reçu plusieurs prototypes imprimés en 3D qu’ils ont pu valider médicalement. L’objectif de l’AP-HP est d’imprimer des milliers d’objets par semaine, dans le but bien entendu de protéger plus efficacement le personnel de santé et mieux prendre en charge les patients. L’établissement peut s’appuyer sur l’expertise de Bone3D : 5 ingénieurs ont accompagné le projet. Jérémy Adam, fondateur de la startup parisienne, nous a confié : « Depuis deux ans, BONE 3D accompagne au jour le jour les médecins avec des solutions sur-mesure imprimées en 3D. Nombre de ces médecins, travaillant à l’AP-HP ont naturellement fait appel à nous en partageant leurs difficultés d’approvisionnement. Il y avait besoin de dispositifs standards et d’objets inédits en grande quantité. Nous avons donc cherché un système fiable, de bonne qualité et rapide à mettre en place. S’agissant de réaliser des objets divers, à la demande, l’impression 3D était une évidence car elle permet de s’adapter rapidement. Les machines sont la propriété de l’APHP et nous suivons leur process, nous leur apportons notre expertise biomédicale et les accompagnons dans la gestion de cette plateforme.« 

La plate-forme en ligne de l’AP-HP

L’AP-HP a également monté un site internet afin d’organiser la demande des différents soignants en Ile-de-France et de proposer rapidement des dispositifs médicaux validés, sans danger pour la vie des patients et du personnel soignant. Concrètement, un conseil scientifique a été créé, composé d’ingénieurs et de médecins, afin de valider tous les projets proposés. Il les évalue, les teste et intervient dans leur validation : si le dispositif remplit toutes les exigences et contraintes, le conseil coordonne sa production. Aujourd’hui, plusieurs industriels comme Renault, Michelin ou Dassault accompagnent le projet et la fabrication des dispositifs. 

Des valves pour respirateur imprimées en 3D (crédits photo : Bone3D)

Parmi les projets validés, on peut citer des visières de protection, des pousse-boutons, ou encore un appareil à mucosités. Des groupes de travail planchent actuellement sur d’autres dispositifs – masques, composants pour intubation, bouclier nasal, etc. L’impression est réalisé avec des machines à dépôt de matière fondue et PolyJet de Stratasys. Il n’y a toutefois que des imprimantes 3D FDM parmi le nouveau parc de l’AP-HP. Jérémy Adam explique en effet : « Nous avons opté pour des systèmes rapide à mettre en place : impossible d’installer en masse des machines nécessitant de gros systèmes de filtration ou des conditions de sécurité renforcées comme le SLM par exemple. La série F123 de Stratasys a l’avantage de se brancher sur une prise secteur simple, de fabriquer des pièces à une cadence importante et de manière très reproductible. BONE 3D a ensuite travaillé de concert avec l’AP-HP pour évaluer les besoins et les quantités de machines nécessaires. »

Les imprimantes 3D devraient permettre de mieux faire face la pénurie de matériel médical

C’est en tout cas une initiative pleine de promesses qui montre encore une fois comment la fabrication additive peut aider à faire face à des chaînes d’approvisionnement rompues et à des pénuries de matériel. Reste à valider médicalement le plus de dispositifs possible : vous pouvez vous rendre sur la plateforme en ligne pour en savoir plus. N’hésitez pas à partager votre avis dans les commentaires de l’article ou avec les membres du forum 3Dnatives. Retrouvez toutes nos vidéos sur notre chaîne YouTube ou suivez-nous sur Facebook ou Twitter !

*Crédits photo : Le Parisien/Damien Licata Caruso

Un commentaire

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  1. Nicolas dit :

    Très bonne initiative pour s’adapter rapidement et gagner en agilité pour Sauver des vies. Bravo et merci au soutien des industriels et sociétés

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