Gilles Azzaro est sculpteur de voix, c’est peut être la première fois que vous entendez parler de ce métier…chez 3Dnatives nous avons craqué sur sa dernière oeuvre d’art qu’il va présenter au 3D Printshow de Londres et Paris. Et comme vous allez le voir, l’oeuvre renferme encore quelques secrets…hormis le fait qu’il ait fallu plus de 350 heures d’impression pour cette oeuvre !
3DN : Gilles, dites nous en un peu plus sur vous ?
Bonjour, je suis un artiste numérique, né en 1966, dont le travail est principalement axée sur la matérialisation tridimensionnelle des voix. J’ai été sélectionné pour exposer une œuvre aussi monumentale que mystérieuse au 3D Printshow à Londres et Paris.
J’ai inventé ce terme afin de donner toute la valeur et le sens réel à mon métier d’artiste visiosonique. Le son et surtout la voix sont les fils conducteurs de ma vie.
Je voulais amener un sens supplémentaire à mes créations : celui de pouvoir toucher de la voix et en apprécier les volumes sous tous ses angles. Ces formes sont pour moi envoûtantes, de vrais paysages… De nombreux essais ont été faits avec des fraiseuses numérique avec des résultats très médiocres. L’arrivée des imprimantes 3D m’a ouvert la possibilité de pouvoir enfin réaliser ce rêve. J’ai prototypé les premières pièces au FABLAB Artilect de Toulouse dont je m’occupe bénévolement. J’ai depuis acheté ma propre imprimante 3D tant cet outil m’est devenu indispensable !
C’est une vieille histoire ! On peut dire que cela remonte à l’enfance ! J’ai toujours été intrigué par l’invisible, et particulièrement sensible à la voix, tout petit je jetais du chocolat en poudre en l’air – au grand désespoir de ma mère (rires) – et je parlais fort pour voir ma voix ! j’ai appris bien plus tard que ce que je voyais était mon souffle, tant j’y mettais du cœur !
Par la suite, ma vie s’est orienté sur la musique, je suis batteur depuis trente ans. Je compose également. J’ai poursuivi des études universitaires qui m’ont conduites en 1993 à un séjour à l’IRCAM où tout a basculé ! J’étais en possession de toutes les technologies qui me permettraient d’enfin matérialiser ces sons. Cela a été plus long que prévu, puisque mes recherches ont abouties en 2006, date à laquelle j’ai déposé un brevet sur la matérialisation tridimensionnelles des sons en déplacement dans l’espace.
3DN : Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la technique utilisée, le temps d’impression, les difficultés…
La sculpture a été imprimée en PLA noir avec une Rapman 3.2 BFB, celle ci offrant une surface d’impression assez grande. Bien qu’ancienne, c’est une machine pas rapide mais elle s’avère être tellement fiable ! Je lui en demande beaucoup, elle s’exécute sans rechigner – C’est pour moi le 4×4 des imprimantes 3D ! J’ai pu imprimer les douze parties qui composent cette sculpture, au total en comptant les essais et les ratés, c’est 10 kilos de PLA qui ont été utilisés !
Pour la sculpture finale, qui mesure 1,52 mètre, 350 heures d’impression ont été nécessaires et 6 kgs de matière pour en avoir ce résultat.
Imprimer des pièces de grandes tailles et assez hautes est un exercice assez difficile et surtout un jeu de patience… La principale difficulté que j’ai su contourner, a été le décollement des pièces sur le plateau, en positionnant mon imprimante à un endroit exempt de courant d’air et à une température constante.
3DN : Quelques indices sur la mystérieuse voix ? 🙂
3DN : Voulez vous rajouter un dernier message à nos lecteurs ?
L’impression 3D révolutionne la façon de concevoir et de fabriquer – et à mon sens nous n’en sommes qu’aux débuts ! L’impression 3D m’a donné la possibilité de magnifier une chose impensable, permettant d’offrir aux gens une paire d’yeux pour voir l’invisible.
Cette création pour le 3DPrintshow est également une belle aventure humaine avant tout, liée à une équipe et de partenaires sans qui ce projet d’envergure n’aurait pu exister : Le FabLab Artilect de Toulouse – E-Motion Tech – Snootlab et je remercie particulièrement mon ami et complice Philippe SEMANAZ pour ses implications dans mes divers projets.
Vous pourrez retrouver Gilles au 3Dprintshow à Londres ou à Paris
Et si vous souhaitez donner un encouragement à Gilles, sa page Facebook est ICI
Merci Gilles pour cette interview rafraîchissante !
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