Laboratoire 3Dnatives : Test de l’imprimante 3D Zortrax M200

En janvier dernier, le constructeur Dell frappait un grand coup en commandant pas moins de 5000 imprimantes 3D auprès du jeune fabricant polonais Zortrax. D’apparence sobre et plutôt séduisante, la Zortrax M200 fait beaucoup parler d’elle, et c’est pour en savoir plus que 3Dnatives a décidé de décortiquer le modèle au sein de son labo. Nous remercions Machines-3D, distributeur Zortrax pour le prêt de la machine.

Sur le papier, cette imprimante se veut Plug&play et propose d’imprimer des couches jusqu’à 90 microns (et jusqu’à 25 microns dans une future mise à jour). Elle est livrée avec le logiciel Z-Suite compatible Windows (XP/Vista/7+), Mac OS X et Linux. Avec son plateau chauffant, elle propose d’imprimer des objets d’une taille maximum de 200 x 200 x 185 mm.

Maintenant que le ton est donné… voyons la en action !

1. Déballage

A l’ouverture, la première chose qui saute aux yeux est la qualité de l’emballage, le contenu est soigneusement protégé par une épaisseur non négligeable de mousse emballée dans un plastique. Avant même de sortir la machine, un livret de présentation et un guide de démarrage rapide vous donnent l’eau à la bouche tant le contenu est clair, soigné et déconcertant de facilité. Si les objets imprimés en 3D sont du même niveau, nous devrions nous régaler.

La quantité d’accessoires fournis n’est pas sans rappeler la Up+2, le tout rangé dans une boite à outils dédiée comprenant :

– Gants anti-brûlure – Pince coupante – Cutter et Cutter de précision – Spatule – Pince à épiler – Clés allen – Tube de graisse – Lunette de protection – Support bobine – Guide filament – Bobine de 1 kg de Z-ABS – Carte SD et lecteur de carte SD USB – Aiguille débouche buse (que nous aurions apprécié avoir sur d’autres modèles par le passé…)

Les accessoires et outils qui accompagnent la Zortrax.

Face à cet équipement, vous devriez être armé pour vos premières impressions et cela rassure et montre le sérieux du constructeur qui ne laisse rien au hasard.

La machine est fournie avec une bobine de Z-ABS (plastique ABS propriétaire optimisé pour l’imprimante). Le support bobine est imprimé et présent aussi en guise de pièce de test avec un premier exemple d’objet imprimé, un buste bien connu, qui laisse sans voix. Cela vous donnera un aperçu de la qualité d’impression possible. D’autres éléments présents sur l’imprimante viennent eux aussi tout droit d’une Zortrax, comme le guide d’air du ventilateur par exemple.

La bobine de Z-ABS, le filament propriétaire de Zortrax

2. Installation

Quelques étapes indispensables pour imprimer vos pièces en ABS, l’installation du plateau chauffant qui évite le retrait, couplé aux plaques perforées, ce dernier assure un maintien parfait de vos modèles pendant l’impression. L’installation est très simple grâce aux points aimantés et ergo s’insérant très intuitivement dans le plateau. Seules deux connectiques sont à clipper dans l’intérêt du calibrage et chauffe. Celles-ci restent apparentes et sont donc à manipuler avec précaution, le temps nous dira si c’est un point faible ou non après de multiples décrochages d’objets. N’oubliez pas vos protections : gants et lunettes, fournis par Zortrax encore une fois.

Maintenant il vous suffit d’insérer le support bobine et le guide câble qui alimente la tête d’impression, ainsi que le guide filament qui amènera le plastique Z-ABS de votre bobine à votre extrudeur. Le plus « dur » est fait ! Il ne vous reste plus qu’à brancher l’alimentation électrique et appuyer sur le bouton ON/OFF.

Zoom sur l’extrudeur de la Zortrax M200

3. Logiciel

Z-Suite est à l’image de l’installation : simple et intuitif. Seuls les plus Makers et fervents défenseurs de l’Open-Source seront peut-être déçus. Vous pourrez tout faire ou presque…

On retrouve ainsi les options classiques pour ajouter, supprimer, visualiser, tourner autour du modèle, le déplacer, le faire tourner, le dimensionner, le placer automatiquement. Petite nouveauté sur ce soft : la découpe, je ne parle pas là du slicage mais bel et bien de couper le modèle en morceaux afin de vous affranchir des supports ou bien afin de l’imprimer en plus grand, morceau par morceau. Cette fonction offre bien des possibilités et vous facilitera la tâche sans devoir passer par d’autres logiciels 3D.

Sur la partie « Impression » les fondamentaux sont là : type de bobine, épaisseur de couche (5 choix) , vitesse (2 choix), remplissage (4 choix), pourcentage de ventilo et pour finir un petit changement intéressant, les supports : vous avez le choix de l’angle à partir duquel ces derniers seront générés ainsi que de leur volume (pleins ou plus espacés).

L’interface du software Z-Suite de la Zortrax M200

D’autres paramètres avancés sont à votre disposition. Celui qui nous a particulièrement marqué est le choix de l’emplacement de la couture (même point ou aléatoire) ce qui vous permet de supprimer la ligne disgracieuse au dos de vos impressions lorsque votre imprimante démarre toujours la couche au même endroit.

Zortrax pense vraiment à tout et ce pour notre plus grand plaisir. Les supports sont aussi une véritable surprise, ces derniers se retirent bien plus facilement que les supports de la majorité des machines que nous avons pu tester.

Vous souhaitez imprimer en plusieurs couleurs ? C’est possible. Z-Suite vous permet de marquer une hauteur ou couche de votre choix afin de faire une pause pendant l’impression et ainsi changer de filament. Une astuce de plus qui marque la différence.

En revanche certains paramètres ne sont pas accessibles ou sont réglables dans les grandes lignes… vous ne choisissez pas votre température, le remplissage de l’objet est décliné en 4 cases et non en pourcentage, seules 2 vitesses d’impression s’offrent à vous. Certains se sentiront bridés par ce soft et frustrés de ne pas pouvoir tester différents paramètres afin d’optimiser leurs impressions et obtenir la meilleure qualité ou réduire les temps de fabrication.

En vidéo, voilà ce que donne ce software simple et plutôt efficace :

4. Calibrage

Le plateau se calibre semi-automatiquement, 5 carrés de couleur servent de zones de calibrage. Lorsque vous lancez le levelling, la machine prend la main et de nombreux aller-retours se font pour approcher la tête d’impression à la distance nécessaire du plateau chauffant. Si cette dernière est beaucoup trop proche ou éloignée, l’imprimante vous demande alors de visser ou dévisser une des vis présentes sous le plateau, à la suite de quoi elle redémarre son calibrage auto et passe de carré en carré.

Plateau chauffant amovible de la Zortrax et les 5 zones de calibrage.

Lorsque cette étape est réalisée, vous pourrez enchaîner les impressions. De notre côté, nous en sommes à la 20ème sans avoir eu besoin de renouveler l’exercice.

5. Impression

Voici quelques exemples d’impressions réalisées, vous trouverez notre célèbre TreeFrog designed by MorenaP avec pour comparaison une impression 3D à 100 microns sur une MakerBot Replicator 2 (à gauche) pour une impression à 90 microns sur Zortrax (à droite). Il suffit de passer son doigt sur le dos de cette petite grenouille pour sentir la différence de résolution.

D’autres modèles bien connues, comme le buste Zombie Hunter Head de Sculptor, qui met bien avant la finesse des 90 microns ainsi que la facilité de retrait des supports :

Et notre désormais incontournable objet de torture test qui met en lumière la précision de la Zortrax et son côté « passe partout » :

 

Voici donc un premier aperçu d’impressions en Z-ABS, d’autres filaments seront disponibles prochainement comme le Z-HIPS, Z-GLASS, Z-PCABS, Z-NYLON, Z-FLEX, ZALU. N’oubliez pas que le format propriétaire est nécessaire pour tirer le meilleur parti de votre imprimante car la matière première est optimisée pour la Zotrax. Compte tenu du prix très abordable de la bobine entre 32 €et 46€ le kilo, cela n’est pas gênant selon moi, surtout lorsque la qualité est au rendez-vous !

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Retrouvez l’ensemble de nos tests d’imprimantes 3D au sein du Lab 3Dnatives

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Julien Guillen

Intéressé par l'innovation, les nouvelles technologies et curieux de nature il était logique que l'impression 3D devienne un centre d'intérêt. Le champ des possibles qu'offre ces imprimantes enchantera ceux dont le but n'est pas d'aller là où le chemin peut mener, mais d'aller là où il n'y en a pas et laisser une trace. Imaginez, créez ! Je suis heureux de partager avec vous cette passion et contribuer ainsi à 3Dnatives. Salutations tridimensionnelles.

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    Julien Guillen

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