News

Lab 3Dnatives : Test de l’imprimante 3D BCN3D Sigmax R19

Basé à Barcelone, le constructeur BCN3D Technologies est né en 2012 sur les bancs de l’Université Polytechnique de Catalogne. Proposant initialement des machines en kit, le fabricant espagnol a professionnalisé sa gamme d’imprimantes 3D au fil des années, dévoilant fin 2018 sa dernière génération d’imprimantes 3D composée de la Sigma R19 ainsi qu’un modèle plus large, la Sigmax R19.

La grande spécificité de la famille R19 proposée par BCN3D repose sur la technologie IDEX, pour Independent Dual Extruder. Concrètement, les Sigma et Sigmax R19 incluent un système de deux extrudeurs indépendants permettant de combiner plusieurs matériaux mais aussi d’accélérer la production de séries grâce aux modes de fabrication Miroir et Duplication pour l’impression de pièces en simultané. Parmi les autres caractéristiques de la série R19, on retrouve un écran tactile full-color, un système d’extrusion Dual Drive de chez Bondtech™, un hotend spécialement développé par E3D, un capteur de détection de fin de filament, mais aussi un plateau chauffant jusqu’à 100°C associé à une température d’impression maximale de 280°C.

Ces dernières semaines, le Lab 3Dnatives a eu l’opportunité de mettre les mains sur le modèle Sigmax R19 avec son volume de fabrication relativement imposant de 420 x 297 x 210 mm. Commercialisé au prix de 4,434€, le modèle semble être un sérieux candidat dans la course aux imprimantes 3D FDM professionnelles. Retour complet sur le test de la Sigmax R19 ci-dessous. 

1. Déballage de la BCN3D Sigmax R19

En voyant la boîte Sigmax, on s’est rapidement dit qu’il s’agissait d’une grosse machine. Avec des dimensions de 675 mm x 440 mm x 680 mm et un poids d’environ 20 kilos, il est préférable d’être à deux pour la sortir de son carton. Lorsque vous ouvrez celui-ci, vous trouverez en haut tous les outils et accessoires nécessaires au démarrage de l’imprimante. Nous avons reçu une grande plaque de verre magnétique, une jauge de calibration, un bâton de colle, une spatule, une pince, quelques clés Allen, une carte SD, un jeu de cales, deux tubes de Téflon, le câble d’alimentation, deux bobines de 500 g de PLA et bien sûr, le guide de démarrage rapide et les documents de garantie. L’expérience de l’emballage était assez satisfaisante car tout dans la boîte était positionné dans de la mousse et pouvait être retiré très facilement.

L’imprimante elle-même est assez imposante. Hormis sa taille évidente, son cadre en acier gris foncé est moderne et élégant tout en indiquant une machine solide et fiable. Sur le devant en bas à droite, on retrouve l’écran tactile en couleur ; à côté, se situe la fente pour la carte SD utilisée pour transférer les modèles 3D. À l’arrière, il y a juste la prise d’alimentation, tandis que les côtés sont transparents, ce qui rend le processus d’impression visible sous plusieurs angles de vue.

Comme la Sigmax R19 est une machine à chambre ouverte, on peut immédiatement voir le système à double extrusion. Chaque extrudeur est sur un côté et est fourni avec sa propre boîte de récupération de filament et son nettoyeur de buse. Elle recueille le plastique restant après chaque impression, laissant la machine le plus propre possible.

Le plateau d’impression occupe bien sûr la plus grande partie de l’espace au centre de l’imprimante, et les bobines de filament se placent dans leurs fentes dédiées, à gauche et à droite du plateau. Notons également que l’imprimante est composée de plusieurs pièces imprimées en 3D – 45 pour être exact – comme les porte-bobines, certains protège-câbles, etc. Enfin, les bandes lumineuses situées sur le dessus de l’imprimante aident l’utilisateur à voir ses composants plus clairement.

2. Installation de l’imprimante 3D Sigmax R19

L’ensemble du processus d’installation nous a pris environ 20 minutes, mais nous n’avons rencontré aucune difficulté particulière. BCN3D fournit à l’utilisateur un guide de démarrage rapide qui indique en détail le processus de configuration de l’imprimante étape par étape. Si vous n’êtes pas amateur du manuel papier, ces étapes sont disponibles via l’écran tactile.

Du côté du matériel, la première étape consiste à ajouter le plateau d’impression, qui se fixe à l’aide d’un aimant, facilitant ainsi le travail de l’utilisateur. Plaçons ensuite les bobines de filament dans les leurs emplacements dédiés, en insérant l’extrémité du filament dans un trou qui permettra de le conduire jusqu’à l’extrudeur. Ensuite, l’utilisateur doit insérer les tubes de Téflon dans les hotends et fixer les attaches. Ensuite, il suffit de brancher la machine et continuer sa configuration à l’écran.

En allumant le Sigmax R19, l’écran tactile nous invite à enregistrer la machine. Il faut passer par le site internet du fabricant pour indiquer le numéro de série de l’imprimante afin d’obtenir un code à 4 chiffres. L’enregistrement s’est achevé en quelques secondes mais nous n’avons malheureusement pas reçu notre code dans le délai promis de 1 à 2 jours ouvrables. Quelques jours plus tard, en appelant leur service client, nous avons pu recevoir notre code tout de suite. Entre temps, nous avions continué à configurer l’imprimante car l’enregistrement n’était pas nécessaire pour ce faire. 

L’écran full-color de la Sigmax

Le calibrage de la machine nous a pris un certain temps mais sans difficultés majeures. L’écran tactile guide l’utilisateur lors du calibrage de la machine et de celui des axes X, Y et Z. Pour que la Sigmax R19 puisse garantir une excellente qualité d’impression en mode Duplication ou Miroir, l’utilisateur peut avoir besoin d’installer manuellement des cales pour corriger mécaniquement le décalage Z. C’est une procédure très spécifique à la BCN3D Sigmax R19 que nous n’avons pas vue jusqu’à présent sur d’autres imprimantes. Vous trouverez les étapes à suivre sur le site Web et tous les outils nécessaires sont fournis. Un petit conseil : assurez-vous que l’imprimante est hors tension et que la température des buses a baissé car elles atteignent 200°C au cours du processus de calibrage. Une fois ces opérations terminées, vous pouvez télécharger le slicer de BCN3D et lancer l’impression 3D !

3. Logiciel BCN3D Cura

Pour la partie logicielle, BCN3D fait partie des fabricants à ne pas vouloir réinventer la roue, celui-ci ayant misé sur une version customisée du plus célèbres des slicers, à savoir Cura. Simplement dénommé BCN3D Cura, le logiciel reprend l’architecture et les paramétrages disponibles de Cura avec comme particularité de proposer les modes Miroir et Duplication, rendus possibles par la technologie IDEX de BCN3D.

Concrètement, en activant l’option Miroir ou Duplication sur BCN3D Cura, votre plateau vient se diviser en deux plateaux équivalents. Tandis que le mode Miroir vient répliquer le fichier 3D par symétrie sur l’axe X, le mode Duplication vient lui copier à l’identique le modèle désiré. À la clé, un temps de production divisé par deux. À titre d’exemple, un seul exemplaire du modèle 3D de mousqueton (voir partie 4) a nécessité 2 heures d’impression. Pour 10 unités du mousqueton, en mode Standard (i.e. un seul extrudeur vient imprimer les 10 pièces), l’imprimante 3D mettrait 20 heures d’impression. Toutefois, en mode Miroir ou Duplication, il ne faudrait que 10 heures à l’imprimante 3D pour réaliser les 10 unités. Un réel gain de temps donc pour les projets incluant des séries de pièces.

Les modes Duplication et Miroir permettent de diviser par deux les temps d’impression de séries de pièces

4. Premières impressions

La Sigmax R19 peut imprimer une variété de thermoplastiques, comme le PLA et l’ABS, ainsi que des matériaux techniques tels que le nylon, le PET-G, le TPU, le PVA et des composites. Bien qu’elle soit compatible avec les filaments d’autres fabricants, il est recommandé de s’en tenir aux matériaux BCN3D pour obtenir des impressions de haute qualité. L’imprimante peut loger deux bobines de 500 g, toutes les deux dans la machine elle-même, sur les côtés du plateau de fabrication. Toutefois, si l’utilisateur souhaite utiliser des bobines plus grandes qui ne rentrent pas dans les emplacements dédiés, il peut imprimer en 3D deux porte-bobines de filament externes (les motifs sont pré-installés sur la carte SD) et les fixer à l’arrière du machine.

Comme avec toutes les imprimantes 3D que nous recevons dans le Laboratoire 3Dnatives, nous avons commencé par imprimer un Torture Test et le fameux «benchy». Les résultats étaient au rendez-vous, avec des finitions très détaillées, comme on peut le voir sur les photos ci-dessous. Nous avons ensuite poursuivi en expérimentant l’impression bicolore qui s’est également très bien déroulée, obtenant un résultat presque parfait sur le fameux dragon du Parc Güell. Après quelques impressions, les tiges supportant les extrudeuses ont commencé à grincer un peu, mais d’impossible à fixer avec le lubrifiant de WD40.

Nous somme ensuite passé du PLA au PETG, en ajoutant du PVA pour les supports d’impression. Toutes les impressions avaient une qualité élevée avec très peu de défauts. Le seul point négatif à relever est la façon dont le plateau d’impression se fixe à l’imprimante. Même s’il est magnétique, les aimants ne sont pas très puissants, ce qui fait que tout bouge lorsque nous utilisons la spatule. Par conséquent, nous avons souvent dû enlever la plaque pour pouvoir retirer l’objet imprimé avec la spatule. Enfin, nous avons profité de la technologie IDEX. Nous avons donc imprimé en mode Duplication et Miroir, ce qui nous a permis d’obtenir une fois de plus de très bons résultats.

Modèle Torture Test par Makerbot

Modèle Benchy3D par CreativeTools

Modèle Another Spiral Chess par JaaYoo

Modèle Origami Carabiner par DDF3D

Modèle Pantheon par Max7th

Modèle de pinces à linge par BCN3D

Modèle Dual Draudi par BCN3D

Modèle Twisted Bottle & Screw Up par David Mussaffi

Retrouvez l’ensemble de nos tests d’imprimantes 3D au sein du Lab 3Dnatives

Alex M.

Fondateur de 3Dnatives

Share
Publié par
Alex M.

Articles récents

#3DExpress : la plus grande imprimante 3D polymère du marché

Cette semaine, le marché de la fabrication additive a été assez actif ! Et pour…

26 avril 2024

Débuter en impression 3D : comment choisir la bonne résine ? 

Après avoir franchi le cap de l'achat de votre première imprimante 3D résine, il est…

26 avril 2024

Quelles sont les imprimantes 3D FDM industrielles de bureau disponibles sur le marché ?

Malgré la croissance d'autres technologies de fabrication additive au cours des dernières années, la technologie…

25 avril 2024

PA11 vs PA12 : quel type de nylon choisir en impression 3D ?

Le nylon, également connu sous le nom de polyamide (PA), est un groupe de polymères…

25 avril 2024

Des modèles imprimés en 3D basés sur l’IA pour lutter contre le cancer du sein

Ricoh USA, par le biais de Ricoh 3D for Healthcare, reconnue pour la conception de…

24 avril 2024

Plasmics allie besoins individuels et normes de qualité élevées grâce à l’impression FDM innovante

Plasmics est une entreprise autrichienne basée à Vienne et fondée en 2018. L'entreprise développe des…

24 avril 2024

Ce site utilise des cookies anonymes de visite, en poursuivant vous acceptez leur utilisation.