Après Avi Reichental, Hanan Gothait et Gil Lavi, nous poursuivons notre série d’interviews de personnalités qui ont marqué le secteur de la fabrication additive. Ce mois-ci, nous avons rencontré Terry Wohlers qui travaille dans l’impression 3D depuis 30 ans et est connu pour son célèbre rapport éponyme, le Wohlers Report qui donne chaque année une vue globale du marché et les tendances à venir. Une occasion pour 3Dnatives de lui poser quelques questions et d’avoir son opinion sur le marché actuel de la fabrication additive.
Terry Wohlers
Je suis le fondateur et le président de Wohlers Associates, Inc., une société créée en 1986. Je suis également consultant et auteur principal de Wohlers Report 2019, la vingt-quatrième édition de ce rapport annuel qui dresse une vue globale du secteur. Je participe également à diverses autres activités, telles que l’animation de formations sur la conception en impression 3D (DfAM) que nous organisons, la prise de parole à des conférences lors d’événements ciblés et la participation à des comités divers.
Étonnamment, il n’était pas radicalement différent. Le changement majeur est la quantité impressionnante d’investissements que nous voyons maintenant dans l’industrie. La fabrication additive reçoit maintenant le respect et l’attention qu’elle mérite. Cela a entraîné une augmentation importante du nombre d’événements organisés par l’industrie, les universités et les gouvernements, mais aussi une croissance en termes de publications, de consortiums et autres types de collaboration. Ces investissements ont permis de lancer de nombreuses startups, qu’elles soient spécialisées dans des outils logiciels ou des services de fabrication additive, chose qui n’était pas le cas il y a 20 ans.
Lors du rapport Wohlers 2019, nous avons mis en évidence 177 fabricants de systèmes d’impression 3D industriels c’est-à-dire ceux qui coûtent plus de 5 000 dollars), contre 135 l’année d’avant. Depuis 2014, le nombre de fabricants a augmenté de 360%. Nous constatons une croissance similaire du nombre d’entreprises proposant des matériaux pour la fabrication additive. En ce qui concerne la demande, un nombre croissant d’entreprises de développement et de fabrication de produits achètent des produits et services d’impression 3D pour répondre à leurs besoins. Certains sont en train de passer à l’utilisation de la technologie 3D pour la production en série, qui nécessite une capacité bien supérieure à celle des applications de prototypage et d’outillage. D’après nos recherches pour le rapport Wohlers 2019, les revenus des matériaux métalliques ont augmenté d’environ 41,9% en 2018, poursuivant ainsi une période de croissance annuelle de plus de 40% sur cinq ans.
Terry Wohlers observe une croissance des métaux en impression 3D (crédits photo : Heraeus)
La fusion sur lit de poudre de métaux et de polymères est le procédé le plus populaire pour les volumes de production en série. Pour la modélisation de concepts de base et la validation de la conception, l’extrusion de matériau est la plus populaire, en particulier dans les petites organisations et les établissements d’enseignement. Nous croyons que les deux processus continueront à prospérer à l’avenir. Les procédés de liage de poudre pour pièces métalliques gagnent du terrain. ExOne et Digital Metal le proposent depuis de nombreuses années. GE Additive et HP s’apprêtent tous deux à commercialiser des systèmes basés sur cette technologie.
Les coûts associés aux machines et aux matériaux sont parmi les plus grands défis. Les deux sont encore chers. Le DfAM en est un autre : il peut être très différent de la modélisation pour la fabrication conventionnelle, tant en termes de méthodes que d’outils. Le temps et les dépenses de post-traitement, associés au manque actuel d’automatisation, constituent des obstacles à la croissance. Les chaînes d’approvisionnement et l’écosystème de la fabrication additive sont sous-développés, ce qui ralentit l’adoption de la technologie.
Selon Terry Wohlers, les technologies de fusion sur lit de poudre devraient poursuivre leur croissance
De nombreuses entreprises, grandes et petites, consacrent des ressources à la résolution de ces problèmes. Ce n’est pas quelque chose qui va arriver bientôt. Les fabricants d’imprimantes 3D et les organisations tierces commencent à proposer des solutions, mais elles ont tendance à ne traiter que partiellement le défi. Souvent, les entreprises utilisant des équipements d’impression 3D pour la production en série doivent développer des solutions partiellement ou entièrement personnalisées.
Nous avons vu tellement de nouvelles intéressantes ces derniers mois. Parmi les organisations qui ont retenu mon attention, on a America Makes, Divergent 3D, SPEE3D, la U.S. Marine Corps, Velo3D et Wiivv. Ce n’est qu’un petit échantillon. En fait, c’est assez risqué de donner le nom de ces entreprises car je suis certain d’en avoir omis plusieurs qui méritent d’être reconnues. Je devrais également mentionner celles qui ont reçu d’importants investissements liés à la fabrication additive cette année. Desktop Metal a reçu 160 millions de dollars en janvier, Markforged 82 millions de dollars en mars, Carbon 260 millions de dollars en juin et Made In Space 73,7 millions de dollars en juillet.
Que pensez-vous des prédictions de Terry Wohlers ? Partagez également votre opinion dans les commentaires de l’article ou avec les membres du forum 3Dnatives.
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