Spare Parts 3D est une jeune startup basée à Singapour et fondée par un français, Paul Guillaumot. Elle se concentre sur la fabrication de pièces détachées pour différents secteurs, notamment l’électroménager. La fabrication additive fait partie de ses moyens de production aujourd’hui, que ce soit via des technologies de stéréolithographie ou de Multi Jet Fusion. Cette méthode permet en effet à la jeune pousse de concevoir localement des pièces plus rapidement à moindre coût et de dématérialiser complètement ses stocks. Malgré quelques limitations techniques qui peuvent l’empêcher de tout créer par impression 3D, la startup est convaincue que c’est une méthode de fabrication plus efficace qui viendra sans doute bouleverser complètement le marché de la pièce détachée. Nous avons rencontré son CEO et fondateur, Paul Guillaumot, pour en savoir plus.
Je suis ingénieur Arts et Métiers. J’ai commencé ma carrière professionnelle en tant que consultant, d’abord pour un grand groupe américain, Oliver Wyman, avant de suivre quatre collaborateurs dans leur aventure entrepreneuriale, pour créer le cabinet de conseil Theano advisors. J’étais leur premier employé et lorsque je suis parti, deux ans après, nous étions 40 consultants, c’était une belle expérience.
Paul Guillaumot
Après 3 ans dans le conseil, j’ai eu envie de me tourner vers quelque chose de plus concret, de plus opérationnel. De par mes études, je connaissais les technologies d’impression 3D et j’avais toujours suivi leur évolution car je croyais fermement en leur capacité à changer fortement la production grâce à plus de flexibilité et surtout l’opportunité de décentraliser la production. Et puis, j’ai grandi dans une famille d’entrepreneurs et j’ai toujours voulu créer mon entreprise. J’ai donc fondé Spare Parts 3D.
Tout d’abord, avant d’être une société dans l’impression 3D, nous sommes un fournisseur de solutions pour les pièces détachées. Nous travaillons avec les utilisateurs de machines, mais aussi les constructeurs pour leur fournir les pièces lorsqu’ils en ont besoin, là ou ils en ont besoin. Nos services sont structurés en trois blocs: conseil, ingénierie, production.
La partie conseil vise à répondre à deux questions: quelles sont les pièces que je peux produire et quel peut être l’impact financier lié à l’implémentation de solutions de production de pièces détachées. Durant cette phase préliminaire, nous aidons généralement les entreprise à analyser leur catalogue de pièces pour leur donner une vue macro des technologies à utiliser et des économies potentielles et nous réalisons un certain nombre de cas d’études concrets pour justifier des caractéristiques techniques et économiques des solutions que nous proposons.
Exemple de pièces détachées réalisées
La phase d’ingénierie consiste quant à elle en la construction d’un inventaire digital. Depuis la récupération des données de design et de supply chain jusqu’à la qualification, nous mettons en place les processus, méthodologies et outils afin de digitaliser l’inventaire et le préparer à la production.
Le dernier bloc est finalement la production. Pour ce service, nous travaillons en collaboration avec un réseau de partenaires de production partout dans le monde afin de fabriquer les pièces pour nos clients. Ce réseau est standardisé sur un certain nombre de technologies, machines et matériaux que nous avons qualifiés et nous assurons la qualité sur la production. Nous sommes responsables de la qualité des produits livrés à nos clients et nos processus nous permettent d’assurer la répétabilité de notre production dans le temps et à travers le monde. C’est en quelque sorte un modèle d’uberisation des outils de production ou nous achetons de l’heure machine partout dans le monde.
La plate-forme de Spare Parts 3D
Non, nous avons bien entendu encore beaucoup de limitations techniques. Et puis il ne faut pas oublier que dans les pièces détachées on retrouve des cartes électroniques, des moteurs, des assemblages complexes, certaines très grandes pièces ou avec des matériaux très spécifiques. Bien entendu les catalogues de pièces varient énormément en fonction des industries et des produits.
Dans l’industrie de l’électroménager que nous connaissons très bien, on estime par exemple à environ 10% les pièces que nous sommes en mesure de réaliser techniquement dans les spécifications du fabricant. On y retrouve en outre des boutons, des crochets de fermetures, des roulettes de machines à laver, des boites électriques, etc.
Une autre pièce détachée imprimée en 3D
Nous utilisons à peu près toutes les technologies de production plastique et métalliques disponible. La multiplicité des types de pièces fait que pour couvrir le plus grand nombre de pièces réalisables, nous nous devons d’utiliser toutes les technologies mises à disposition. Dans les exemples que je vous ai cités les boutons sont réalisés en SLA, les roulettes en MJF, les boites électriques en FDM, chacune des technologies ayant ses domaines d’applications privilégiées.
La multiplicité des technologies requises pour adresser le problème des pièces détachées est d’ailleurs souvent un argument de vente pour nos clients qui parfois réfléchissent à acheter des machines et produire eux-mêmes. S’ils le font, ils devront acheter plusieurs machines, développer une expertise sur de nombreuses technologies et très probablement ils n’auront pas les besoins suffisants sur chaque machine pour rentabiliser leur investissement.
Des pièces détachées imprimées en 3D par Spare Parts 3D
Dans le domaine de l’électroménager nous travaillons avec Whirlpool, Electrolux et Vestel. Mais nous nous développons également dans d’autres domaines car le problème de la pièce détachée existe partout! Nous travaillons donc avec CMA-CGM et MacGregor dans le domaine maritime, ou encore avec Agilent et Cohu pour de la pièce de machine spéciale pour les domaines du médical et de l’électronique.
Nous avons plusieurs projets pour les domaines maritime et de l’énergie notamment en collaboration avec les sociétés de classification afin de créer les standards et transfers de technologies et de qualification pour des pièces imprimées en 3D.
Des pièces réalisées pour Whirlpool
Je suis souvent prudent quand je réponds à cette question! Tout d’abord, la supply chain de produits finis est bien plus importante que la supply chain de pièces détachées. Pour ma part je me focalise sur ce second point donc je ne serai pas en mesure de vous donner un réponse globale.
Pour le domaine de la pièce détachée, on voit bien l’impact de l’inventaire digital : plus d’entrepôt, de la production locale avec uniquement les transports sur le dernier kilomètre, plus de problèmes de douanes, etc. Il est clair que l’impact potentiel est important et certainement effrayant pour les entreprises de logistique.
Plus nous serons en capacité technique de produire un grand nombre de pièces, plus les coûts de production de l’impression 3D continueront à baisser pour rendre viable économiquement la réalisation de nouvelles pièces et plus notre impact sur la supply chain sera grand !
Nous sommes en forte croissance et nous recrutons dans plusieurs domaines, les offres sont sur notre site ICI alors n’hésitez pas à postuler !
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