Business

La réponse de la communauté de l’impression 3D à la crise ukrainienne

La semaine dernière, les craintes de beaucoup se sont concrétisées lorsque la Russie a envahi son voisin, l’Ukraine. Les combats ont été constants et ont déclenché une crise humanitaire non seulement en Ukraine, mais aussi dans les pays voisins. On estime que 500 000 Ukrainiens ont fui pour se mettre en sécurité. Certains pays ont répondu de manière beaucoup plus sévère à l’instar des Etats-Unis et des membres de l’Union Européenne. Bien qu’aucun n’ait engagé d’action militaire contre la Russie, à l’exception bien sûr de l’Ukraine, des sanctions financières strictes ont été prises, notamment l’exclusion de la Russie du réseau SWIFT, ce qui a entraîné l’effondrement du rouble.

La crise a débuté le 21 février lorsque la Russie a officiellement reconnu deux États autoproclamés, l’invasion à grande échelle commençant trois jours plus tard. Le conflit était prévu depuis plusieurs semaines, la Russie ayant envoyé une présence militaire accrue, jusqu’à 100 000 soldats, à la frontière, malgré les avertissements de nombreux dirigeants mondiaux. Le nombre de morts augmente également, bien qu’étant donné la nature de la guerre, il soit difficile d’obtenir une estimation précise. Bien que des pourparlers de paix aient été annoncés, on ne sait pas ce que l’avenir réserve à l’Ukraine. Et les habitants du monde entier ont réagi, y compris dans le secteur de l’impression 3D.

Une carte de l’Ukraine montrant l’étendue de la crise, le rouge indiquant l’invasion russe, y compris la Crimée en bas (crédits photo: Rr016, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons)

Quelle est la réponse de la communauté de l’impression 3D à l’Ukraine ?

Contrairement à la crise du COVID-19 où la communauté de l’impression 3D pouvait facilement apporter des solutions concrètes par la création d’EPI et autres, de nombreuses entreprises et personnalités du marché ont commencé à se mobiliser pour faire face à la guerre de différentes manières. L’une des premières vagues a bien sûr été les messages de soutien à la nation, émanant de certains des plus grands noms de l’industrie. Avi Reichental, cofondateur et PDG de Nexa3D, a exprimé son soutien aux Ukrainiens, leur envoyant ses pensées et ses prières et appelant les dirigeants du monde entier à réagir à la crise.

Ce sentiment a été repris par l’ensemble de la communauté. Notamment par Ilya Mirman, responsable du marketing chez Desktop Metal, et Nora Toure, présidente de Women in 3D Printing. Beaucoup ont exprimé leur soutien et créé des cagnottes de soutien pour ceux qui sont en mesure de donner. La PDG de TRUMPF, Nicola Leibinger, a par exemple envoyé une lettre aux employés, non seulement pour condamner les actions de la Russie, mais aussi pour souligner que « le conseil d’administration de TRUMPF a décidé ce week-end d’organiser un don immédiat pour les personnes d’Ukraine qui ont besoin d’aide. »

Des entreprises russes et ukrainiennes ont également pris position. Anisoprint, qui a des racines russes mais est actuellement située au Luxembourg, a fait une déclaration en faveur de la paix. Son PDG, Fedor Antonov, qui est russe, a également publié un message pour exprimer son soutien et souligner le fait que de nombreux Russes sont contre les actions de leur gouvernement. Un fait que l’on peut également constater à travers les nombreuses manifestations qui ont lieu dans des villes comme Moscou malgré le risque d’arrestation des participants.

Pendant ce temps, les entreprises ayant des employés ukrainiens, notamment Hearables 3D et 3Dees Industries, cherchent à aider à préparer la fuite de la capitale. L’entreprise ukrainienne Jazzros a également fait une déclaration contre la Russie, appelant les autres pays du monde à agir maintenant pour aider l’Ukraine à se défendre contre un agresseur.

Il y a eu des actions encore plus strictes. EOS, par exemple, a suivi l’exemple de l’Allemagne en adoptant une position plus agressive contre le conflit, à l’instar d’autres grandes entreprises comme BP, Volvo, Daimler Truck et d’autres qui ont cessé leurs activités en Russie. Marie Langer, CEO de EOS, a publié sur LinkedIn un message exprimant la décision du pays de cesser toute activité avec des clients russes, sauf dans le cas d’applications humanitaires ou médicales. Cette décision rappelle les actions de l’Allemagne dans son ensemble, car le pays a été l’un de ceux qui ont le plus agi dans la guerre. Bien qu’elle ait été plus lente que d’autres pays de l’UE à prendre la décision d’exclure la Russie du réseau SWIFT, l’Allemagne a régulièrement fourni des armes et un soutien à l’Ukraine, ce qui constitue un revirement radical de la part de ce pays.

Les entreprises n’ont pas été les seules à réagir. Les universitaires ont également répondu à l’appel à l’aide. Un professeur associé à la KU Leuven, Yiannis Pontikes, a publié un message sur LinkedIn indiquant que toute personne travaillant dans une université ukrainienne et faisant actuellement des recherches sur un sujet lié à la métallurgie ou aux matériaux de construction pouvait venir en Belgique pour une visite de recherche entièrement rémunérée. Le professeur a également appelé les autres à l’aider de toutes les manières possibles. Ce message a été partagé et apprécié par de nombreux membres de la communauté de l’impression 3D.

Que peut-on faire de plus ?

À ce stade, beaucoup de choses sont encore incertaines. Mais il est possible que nous assistions à une réaction encore plus importante de la communauté de la fabrication additive dans les semaines à venir. Bien sûr, les dons et les appels à l’aide continus auront certainement un impact, tout comme les éventuelles mesures économiques futures des grandes entreprises de fabrication additive, comme celles d’EOS. En outre, étant donné qu’il faut s’attendre à des ruptures de la chaîne d’approvisionnement en temps de guerre, l’impression 3D pourrait être utilisée pour aider à créer des pièces et à réparer, ainsi qu’acheminer des fournitures essentielles vers des zones qui ont peut-être perdu le contact avec la communauté internationale dans son ensemble. Dans tous les cas, nous appelons tous ceux qui le peuvent à apporter leur aide, quelle que soit la manière.

Avez-vous observé d’autres réactions de la part du marché face à la guerre en Ukraine ? Partagez votre avis dans les commentaires de l’article. Retrouvez toutes nos vidéos sur notre chaîne YouTube ou suivez-nous sur Facebook ou Twitter !

Mélanie W.

Diplômée de l'Université Paris Dauphine, je suis passionnée par l'écriture et la communication. J'aime découvrir toutes les nouveautés technologiques de notre société digitale et aime les partager. Je considère l'impression 3D comme une avancée technologique majeure touchant la majorité des secteurs. C'est d'ailleurs ce qui fait toute sa richesse.

Share
Publié par
Mélanie W.

Articles récents

STRACTRA, la montre imprimée en 3D en titane

C’est bien une montre que vous voyez-là ! Il faut dire que son design est…

25 juillet 2025

Lab 3Dnatives : Test de l’imprimante 3D DF2+ de RAISE3D

Connu jusqu’à présent pour ses imprimantes 3D FDM, Raise3D poursuit sa diversification vers de nouvelles…

24 juillet 2025

Systemic Bio accélère le développement de médicaments en 3D à partir d’hydrogels et de cellules humaines

Le développement de la bio-impression 3D ouvre de nouvelles frontières dans le domaine médical, non…

23 juillet 2025

Des capsules imprimées en 3D résistent aux tests d’un réacteur nucléaire

Les composants imprimés en 3D peuvent-ils répondre aux normes rigoureuses requises pour les applications dans…

22 juillet 2025

Cambridge développe une technique de pulvérisation à froid assistée par laser pour l’aérospatiale

Le Centre for Industrial Photonics (CIP) de l'Institute for Manufacturing (IfM) de l'université de Cambridge…

21 juillet 2025

Les fichiers 3D à imprimer pour profiter de l’été

L'été a débuté il y a plusieurs jours et avec ses vacances et ses périodes…

17 juillet 2025

Ce site utilise des cookies anonymes de visite, en poursuivant vous acceptez leur utilisation.