Aérospatiale et Défense

Singapour lance pour la première fois un satellite imprimé en 3D dans l’espace

Nous entendons souvent parler des grands projets d’impression 3D dans l’espace menés par des entreprises comme SpaceX et la NASA, mais la course à l’espace ne concerne pas seulement les États-Unis. Singapour a prouvé qu’elle faisait partie de cette industrie, avec le lancement de son premier composant imprimé en 3D dans l’espace. Le satellite Zeus-1 a été lancé en fin décembre depuis Cap Canaveral, en Floride, un site commun d’où sont lancées les capsules spatiales. Il était à bord de la fusée Falcon 9 de SpaceX.

Le projet a été mené par Qosmosys, une société privée internationale de technologie spatiale dont le siège est à Singapour. Elle a collaboré avec NuSpace et Creatz3D Singapore pour lancer la première pièce imprimée en 3D développée localement. L’utilisation de la fabrication additive était un choix évident pour l’équipe : l’impression 3D est plus rentable et offre des résultats plus rapides que la méthode habituelle qui consiste en la formation de feuilles de métal par CNC, qui implique des pliages et des sciages compliqués.

L’équipe a conçu une plaque d’or qui a été ajoutée au satellite.

Un satellite imprimé en 3D plus léger

« La conception originale proposée était un matériau en feuille, qui pouvait coûter jusqu’à 4 000 à 5 000 dollars et nécessitait un long délai d’au moins trois semaines pour qu’un composant fabriqué à la machine nous parvienne, alors que les pièces imprimées en 3D ne prenaient que 2 à 3 jours », a déclaré Ng Zhen Ning, PDG et cofondateur de NuSpace.

Non seulement cette méthode a permis de raccourcir les délais, mais elle a offert une réduction de poids significative sur la masse finale de la pièce. Au final, cette dernière enregistrait une charge de 362 g, soit une réduction d’au moins 50 % par rapport aux 800 g qu’aurait pesé la pièce si la méthode traditionnelle avait été utilisée. Les économies de poids se traduisent par une accélération plus rapide : si la même force est appliquée à deux objets, le plus léger aura une plus grande accélération. Cette règle est la deuxième loi du mouvement de Newton. L’avantage d’un vaisseau spatial plus léger est que pour produire la même accélération, moins de force est nécessaire, et donc moins de propergol doit être utilisé lors du lancement.

L’équipe responsable de la conception du satellite imprimé en 3D.

Ce n’est pas la première fois que Singapour s’aventure dans l’espace. L’industrie spatiale singapourienne propose toute une gamme de services, notamment le « ride-sharing » (partage de l’espace à bord d’un lancement avec un autre pays), les produits orbitaux et l’intégration de systèmes, qui réunit par exemple les services de lancement et le propulseur de différentes entreprises. Toutefois, à notre connaissance, il s’agit du premier exemple de l’implication de l’impression 3D dans la recherche spatiale par la cité-État. Cela peut vous rappeler le récent lancement d’un satellite par l’Ouganda, qui transportait une bio-imprimante 3D destinée à être utilisée pour des expériences sur les tissus en apesanteur. Plus d’informations sur le Zeus-1 ICI.

Que pensez-vous du premier satellite imprimé en 3D de Singapour envoyé dans l’espace? Partagez votre avis dans les commentaires de l’article. Retrouvez toutes nos vidéos sur notre chaîne YouTube ou suivez-nous sur Facebook ou Twitter !

*Crédits de toutes les photos : Creatz3D

Tom Comminge

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Tom Comminge

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