Pétrole et Gaz

Un réservoir sous pression de 8 tonnes imprimé en 3D

Le fabricant de machines métalliques AML3D commence la production d’un réservoir sous pression pour l’entreprise pétrolière américaine ExxonMobil. Il s’agit d’un contrat de 190 000 dollars pour concevoir une pièce de 8 mètres de long sur 1,5 mètre de diamètre, ce qui en ferait le plus grand réservoir commercial imprimé en 3D métal du marché. Le fabricant serait en mesure de produire ce composant de 8 tonnes en seulement 12 semaines grâce à sa technologie WAM.

C’est encore un beau projet pour le secteur de l’Oil & Gas qui mise sur la fabrication additive pour concevoir des pièces plus rapidement et à moindre coût. D’ailleurs, une étude menée par le cabinet de conseil GlobalData affirmait que la fabrication additive dans l’industrie du pétrole et du gaz devrait atteindre 32 milliards de dollars d’ici 2025 dans le monde, et plus de 60 milliards de dollars d’ici 2030. La preuve que les technologies 3D ont une carte à jouer dans un secteur aussi exigeant que celui-ci.

En novembre dernier, AML3D a imprimé en 3D le plus gros « pipe spool » du marché (crédits photo : AML3D)

La technologie WAM pour concevoir le réservoir sous pression en 3D

AML3D a mis au point une méthode d’impression 3D basée sur le dépôt de matière sous énergie concentrée, baptisée WAM pour Wire Additive Manufacturing. La machine vient déposer des fils métalliques couche par couche, que ce soit de l’aluminium, du titane, de l’acier ou des alliages de nickel. La solution n’ayant pas de chambre d’impression fermée, l’utilisateur bénéficie d’un espace de fabrication ouvert avec un gaz inerte localisé et peut également réparer des pièces endommagées directement. C’est un procédé qui vient réduire les coûts et délais de fabrication tout en optimisant les propriétés des matériaux. C’est sans doute ce qui a poussé Exxonmobil à choisir cette technologie pour produire son réservoir sous pression.

La pièce en question pèsera donc 8 tonnes, avec une longueur de 8 mètres et un diamètre de 1,5 mètre. Elle sera destinée aux opérations de raffinage du groupe américain et devrait être soumise à des essais de résistances et de pression hydrostatique pour être certifiée. Le directeur d’AML3D, Andrew Sales, ajoute : “La signature de ce contrat est une nouvelle preuve de la réalisation de notre stratégie de croissance en plusieurs phases. Nous nous concentrons sur le développement de nos capacités et de notre présence dans le secteur mondial du pétrole et du gaz, qui est un moteur de valeur immédiate pour l’entreprise, et ce contrat s’inscrit parfaitement dans cet objectif.” Ce réservoir sera fabriqué par cinq des huit imprimantes ARCEMY installées à Adélaïde. Elles tourneront à 75% de leur capacité. L’utilisation de la capacité de l’installation d’impression pendant cette période sera de 75%.

Andrew Sales, Directeur Général d’AML3D (crédits photo : Adelaide Now)

AML3D affirme que, grâce à sa technologie, il pourra livrer le composant en un temps record : là où il faudrait habituellement compter 12 mois avant d’obtenir le réservoir, seulement 12 semaines seraient nécessaires grâce à la fabrication additive métallique. Andrew Sales poursuit en effet : « Notre technologie WAM®, qui a fait ses preuves, bouleverse la fabrication traditionnelle des métaux à l’échelle industrielle en produisant des composants de qualité supérieure avec un cycle de production nettement plus court et une méthodologie beaucoup plus durable impliquant moins de déchets et moins d’énergie. Nous croyons savoir qu’en raison des contraintes de la chaîne d’approvisionnement, certains fabricants traditionnels estimaient la date de livraison à plus de 12 mois. AML3D fournira un composant de qualité supérieure en moins de la moitié de ce délai. »

Sachez en tout cas que le fabricant a déjà imprimé en 3D un vaisseau de tuyauterie haute pression pour l’industrie pétrolière, un composant monocoque de 940 kg appelé « piping spool ». C’est une première pour le secteur et un projet très encourageant pour la suite.

Que pensez-vous de ce réservoir sous pression imprimé en 3D ? N’hésitez pas à partager votre avis dans les commentaires de l’article. Retrouvez toutes nos vidéos sur notre chaîne YouTube ou suivez-nous sur Facebook ou Twitter !

*Crédits photo de couverture : AML3D

Mélanie W.

Diplômée de l'Université Paris Dauphine, je suis passionnée par l'écriture et la communication. J'aime découvrir toutes les nouveautés technologiques de notre société digitale et aime les partager. Je considère l'impression 3D comme une avancée technologique majeure touchant la majorité des secteurs. C'est d'ailleurs ce qui fait toute sa richesse.

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