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Rein 3D Print : comprendre et soigner les tumeurs du rein grâce à l’impression 3D

Depuis 2017, le CHU de Bordeaux et l’IUT de Bordeaux mènent un projet de recherche hospitalo-universitaire baptisé Rein 3D Print : ils impriment en 3D des modèles de rein atteint d’une tumeur afin de mieux planifier leurs opérations, former les étudiants et rassurer les patients. Après deux ans de développement et de pratique, ils présentent leurs résultats et le constat est sans appel : l’impression 3D a une réelle carte à jouer dans le secteur médical et permet d’améliorer le traitement chirurgical. 

Le CHU de Bordeaux a été l’un des premiers centres hospitaliers à s’équiper d’une imprimante 3D professionnelle, en l’occurrence d’une J750 de Stratasys, basée sur la technologie par jet de matière (ici PolyJet). C’est un procédé d’impression particulièrement intéressant pour le médical car il est capable de créer des pièces en couleur et transparentes, offrant alors la possibilité de représenter des vaisseaux, artères ou autres parties du corps internes. Les médecins peuvent alors s’imaginer précisément à quel niveau est la tumeur et si elle est plus ou moins complexe à retirer. 

La technologie PolyJet offre un niveau de détails élevé (crédits photo : CHU de Bordeaux)

Impression 3D médicale : quels sont les bénéfices tirés par le CHU de Bordeaux ?

Depuis le lancement du projet, les équipes du CHU de Bordeaux ont imprimé en 3D plusieurs modèles et opéré avec succès de nombreux patients atteints d’une tumeur au rein. Pour le corps médical, cette nouvelle méthode de travail apporte des avantages considérables. Tout d’abord, elle leur permet d’améliorer l’éducation pré-thérapeutique des patients : les médecins se sont rendus compte que 50% d’entre eux ne comprennent pas ce qui va se passer, tout simplement parce que les scanners et radios sont parfois difficiles à déchiffrer. Le fait de voir et de toucher le modèle de leur rein avant l’opération les rassure. 

Deuxième avantage du projet Rein 3D Print : la communication au sein de l’équipe médicale est meilleure, notamment auprès des anesthésistes et du corps paramédical. Le docteur Magali Audy, anesthésiste-réanimateur au CHU de Bordeaux, affirme : “Cela nous permet de bien visualiser la tumeur et donc les difficultés chirurgicales attendues – que ce soit la position de la tumeur, sa vascularisation, les éventuels clampages que le patient va devoir subir pendant l’intervention. En voyant l’image en trois dimensions, on comprend mieux tout ce qui touche à la prise en charge ambulatoire.” Le projet Rein 3D Print aurait en effet permis une prise en charge éclair de 56 patients c’est-à-dire qu’ils sont acceptés le matin à l’hôpital et sortent le soir. 

Le recours à la fabrication additive facilite la formation des étudiants en chirurgie. Lors d’une opération, ils peuvent suivre les images montrées sur l’écran de laparoscopie avec le modèle 3D qu’ils ont entre les mains. En rendant l’imagerie palpable, ils appréhendent mieux les étapes de l’opération et à priori, les retiennent plus facilement. 

Les étudiants peuvent suivre directement sur leur modèle (crédits photo : CHU de Bordeaux)

Les objectifs futurs du Rein 3D Print

Les équipes espèrent entamer la deuxième phase du projet Rein 3D Print : le professeur Jean-Christophe Bernard, chirurgien urologue, explique : “Le projet Rein 3D Print c’est aussi un travail sur les matériaux de façon à ne plus avoir des reins imprimés avec des résines solides, dures, mais essayer de développer des modèles de training chirurgicale.” A terme, les différents partenaires veulent donc imprimer en 3D différents types de modèles pour simuler la procédure chirurgicale. Ils imaginent des modèles génériques – tumeur basique, intermédiaire ou complexe – mais aussi des modèles sur-mesure, spécifiques à chaque patient. “Nous souhaitons opérer la maquette avant de réaliser l’opération”, conclut le Pr Bernard. Pour l’instant, seuls des modèles de rein sont imprimés en 3D mais on pourrait imaginer que cette initiative soit répliquée pour d’autres organes. Vous retrouver davantage d’informations ICI.

Les équipes étendront-elles leurs recherches vers d’autres organes ?

Que pensez-vous du projet Rein 3D Print ? Partagez votre opinion en commentaires de l’article ou avec les membres du forum 3Dnatives.

Mélanie W.

Diplômée de l'Université Paris Dauphine, je suis passionnée par l'écriture et la communication. J'aime découvrir toutes les nouveautés technologiques de notre société digitale et aime les partager. Je considère l'impression 3D comme une avancée technologique majeure touchant la majorité des secteurs. C'est d'ailleurs ce qui fait toute sa richesse.

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Mélanie W.

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