Innovareef imprime en 3D des récifs coralliens pour sauver les fonds marins

Les récifs coralliens existent depuis l’époque des dinosaures. Ils ont survécu à l’ère glaciaire et à de nombreux changements environnementaux, mais… pourront-ils survivre au XXIe siècle avec toute cette pollution marine ? On en trouve dans tous les océans du monde. Ils ne sont ni des rochers ni des plantes, mais des animaux, plus précisément des invertébrés. Leurs rôles dans les écosystèmes marins sont très importants. Outre le fait qu’ils servent d’habitat à 25 % des espèces marines, les récifs protègent notamment nos côtes de l’érosion et de la force des vagues. L’Homme en dépend, un grand nombre d’espèces de poissons y vivent, s’y reproduisent et s’y nourrissent. Les récifs coralliens sont également une source de revenus dans les secteurs du tourisme, de la pêche et de la médecine, puisqu’ils sont utilisés comme source de produits pharmaceutiques.

Certains des problèmes qui affectent la disparition ou le blanchiment des récifs coralliens sont le changement climatique comme les différences de température, la pollution, un ensoleillement trop important ou encore des pratiques de pêche destructrices et excessives. Pour donner un exemple de l’importance de cette problématique, le Triangle de Corail aux Philippines, connu comme le trésor de diversité marine le plus précieux de la planète, compte près de 1 800 espèces de poissons qui doivent être protégées. C’est là que l’impression 3D pourrait intervenir pour résoudre ce problème ! Pour lutter contre la disparition des récifs coralliens et préserver la biodiversité dans les fonds marins, le Centre d’excellence pour la recherche médicale sur les animaux aquatiques (VMARCE) de l’université Chulalongkorn en Thaïlande a mis sa main à la pâte. Il a lancé Innovareef, un projet visant à construire des répliques de coraux imprimés en 3D qui accéléreront l’installation, la croissance et la récupération de ces récifs coralliens.

À quoi ressemblent ces récifs coralliens Innovareef ?

Ce sont des répliques de coraux créées à partir de béton. Elles constitueront un système de trois modules qui serviront de refuge aux larves de coraux, également appelées planulae. Ces répliques de béton imprimées en 3D seront déjà recouvertes de phosphate de calcium, un élément nécessaire à leur croissance. En 2020, ils ont installé plusieurs groupes d’Innovareefs au large des côtes de Chonburi et de la Thaïlande et ont obtenu une croissance plus rapide du récif de 3 à 4 centimètres par an. Cependant, les avantages de ces résultats ne s’arrêtent pas là. Ils permettront également aux poissons et aux mollusques, entre autres, d’y vivre. De plus, ils ont placé des capteurs qui leur permettent de surveiller la force des marées, les créatures qui s’y réfugient, la température et l’acidité de l’eau. Comme l’explique le professeur associé Nantarika Chansue, directeur du centre de recherche responsable du projet :

« L’équipe est passée par des étapes de conception, de moulage, de création de surfaces inégales, de moulage des branches séparément, ainsi que par des tests sur le vortex, l’enfoncement de la base et la résistance aux raz-de-marée, à la fois dans notre laboratoire et en mer, avant d’obtenir l’Innovareef résistant aux raz-de-marée, robuste, non immergé dans le sable, avec un petit vortex autour de lui et des branches pour améliorer les colonies naturelles de planulae. » Avec des initiatives comme Innovareef vous pouvez restaurer les fonds marins comme avec ce projet de construction de répliques de coraux imprimées en 3D, si vous voulez en savoir plus, vous pouvez en apprendre davantage ICI.

Innovareef n’est pas le seul projet qui vise à préserver la biodiversité marine. En effet, certaines initiatives telles qu’archiREEF ont déjà pris des mesures pour protéger les récifs coralliens. Sur le territoire français, XtreeE a contribué à la création d’un récif artificiel en béton dans la baie de Monaco. Nous pouvons aussi parler de l’écosystème C-Ecology qui vise à permettre à certains organismes comme les crevettes et coquillages de retrouver une vie dans l’eau des rivières.

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*Crédits photo de couverture : Sebastian Pena Lambarri à GQ