Business

Poietis prépare l’essai clinique du premier tissu cutané bio-imprimé en 3D implantable

L’entreprise française Poietis, spécialisée dans la bio-impression de tissus, vient de démarrer sa troisième campagne de financement participatif sur la plate-forme Wiseed. Son objectif est de préparer le premier essai clinique d’un tissu bio-imprimé en 3D, plus particulièrement d’un substitut dermo-épidermique autologue, d’ici la fin 2021. Un travail qu’elle avait annoncé en février dernier avec son partenaire AP-HM. Si cet essai s’avère fructueux, Poietis deviendrait la première entreprise à implanter un tissu bio-imprimé en 3D chez un patient, une nouvelle pleine de promesses pour le secteur médical ! L’objectif de la campagne a été fixé à un million d’euros, un montant qui s’accompagnera d’une levée de fonds plus conséquente d’ici 2021 pour réaliser toutes les études cliniques. A terme, Poietis espère équiper tous les hôpitaux de sa plate-forme de bio-impression, la NGB, afin que chaque praticien puisse guérir plus rapidement et facilement ses patients.  

Dans le secteur de la bio-impression, les acteurs se distinguent par le type d’applications créées : la plupart se positionne sur des applications de recherche – c’est le cas par exemple de Cellink, l’un des fabricants de bio-imprimantes 3D les plus connus du marché. D’autres se concentrent sur des applications purement médicales. Ils se font plus rares car l’enjeu est complètement différent : il faut pouvoir proposer une plate-forme technologique qui réponde aux exigences de la production. C’est ce défi que tente de relever Poietis, cette jeune pousse française qui a fait couler beaucoup d’encre sur le marché de la bio-impression de par ses avancées dans la fabrication de tissus cutanés. Elle a développé de nombreux partenariats avec des grands groupes comme L’Oréal, BASF ou encore Servier.

A l’avenir, la plate-forme de bio-impression NGB pourrait être présente dans nos hôpitaux (crédits photo : Poietis 2020)

Un financement important pour réaliser toutes les études cliniques nécessaires

Aujourd’hui, l’entreprise bordelaise veut rendre sa plate-forme de bio-impression compatible avec toutes les exigences règlementaires du marché, notamment pharmaceutiques, afin qu’un professionnel de la santé, où qu’il se trouve, puisse produire son propre tissu pour son patient. Une telle avancée nécessite la réalisation de plusieurs tests et études cliniques d’où ce besoin de financement.

La plate-forme NGB permet de concevoir des tissus par bio-impression laser. Concrètement, le chirurgien réalise une biopsie de quelques centimètres carrés afin d’extraire les cellules. Celles-ci sont ensuite amplifiées, démultipliées, pour obtenir un nombre suffisant afin de réaliser la bio-fabrication. C’est là que commence le processus d’impression à proprement parlé. Une fois que la plate-forme NGB a terminé, le tissu est maturé : les cellules doivent interagir entre elles mais aussi avec les bio-matériaux. En termes de délai, l’entreprise affirme qu’entre la biopsie et l’implantation, il faut compter quelques semaines. Fabien Guillemot, Président de Poietis, ajoute : “Nous ne sommes pas dans le cas d’une médecine d’urgence, l’objectif est de fournir aux hôpitaux un moyen fiable pour qu’ils puissent produire des tissus pour les patients qui pourront être à terme personnalisés.” La production sur place présente un certaine nombre d’avantages, comme la réduction des contraintes logistiques qui sont très complexes quand on touche au secteur du vivant. A terme, l’entreprise espère équiper 80 centres dans le monde d’une bio-imprimante NGB d’ici 2025.

Entre la biopsie et l’implantation du tissu cutané bio-imprimé en 3D, il ne faudra que quelques semaines (crédits photo : Poietis 2020)

La campagne Wiseed a commencé hier et devrait se terminer courant septembre. On vous invite à vous rendre sur la plate-forme et à contribuer à ce projet ambitieux et révolutionnaire pour la médecine de demain ! N’hésitez pas à nous dire ce que vous pensez de ce tissu cutané bio-imprimé en 3D dans les commentaires de l’article ou avec les membres du forum 3Dnatives. Retrouvez toutes nos vidéos sur notre chaîne YouTube ou suivez-nous sur Facebook ou Twitter !

Mélanie W.

Diplômée de l'Université Paris Dauphine, je suis passionnée par l'écriture et la communication. J'aime découvrir toutes les nouveautés technologiques de notre société digitale et aime les partager. Je considère l'impression 3D comme une avancée technologique majeure touchant la majorité des secteurs. C'est d'ailleurs ce qui fait toute sa richesse.

Share
Publié par
Mélanie W.

Articles récents

Renishaw et Metalpine impriment en 3D des pièces durables pour les environnements marins difficiles

Renishaw, entreprise spécialisée dans les systèmes de fabrication additive métallique, a conclu un partenariat stratégique…

22 mai 2025

Dessiner au lieu d’extruder, une technique d’impression 3D de circuits souples

Une équipe de l'université de Dalian, en Chine, a mis au point une méthode d'impression…

22 mai 2025

Philips et Prusa Research collaborent pour créer des pièces de rechange imprimées en 3D

Le géant technologique Philips s’est récemment associé à l’entreprise tchèque Prusa Research dans le cadre…

21 mai 2025

L’impression 3D dans le corps guidée par ultrasons permettra-t-elle de mieux traiter les maladies ?

Une récente étude menée par des chercheurs américains a permis le développement d’une méthode d’impression…

21 mai 2025

Des habitats sous-marins imprimés en 3D

Nous avons souvent entendu parler des multiples projets visant à construire des habitations grâce à…

20 mai 2025

Attrakt Fusion Carbon 3D, le gant de gardien de but imprimé en 3D

Dans l’industrie du sport, la fabrication additive attire les marques car elle permet de concevoir…

20 mai 2025

Ce site utilise des cookies anonymes de visite, en poursuivant vous acceptez leur utilisation.