Médical et Dentaire

Une patiente atteinte de microtie se fait greffer une oreille bio-imprimée avec succès

Aux Etats-Unis, un chirurgien a réussi avec succès la greffe d’un implant d’oreille conçu à partir de cellules humaines ! C’est la société 3DBio Therapeutics qui est à l’origine de la fabrication de cet implant pour une jeune femme de 20 ans. Celle-ci était atteinte de microtie à l’oreille droite, une anomalie congénitale qui empêche le développement de l’oreille externe. Baptisé AuriNovo, l’implant aurait été imprimé en 3D à partir d’hydrogel de collagène et de cellules de cartilage de la patiente. C’est la première fois que ce dispositif est testé cliniquement – les essais devront se faire sur 11 patients au total en Californie et au Texas. 

L’un des plus grands défis du secteur de la bio-impression est cette phase d’essai clinique : il faut garantir la sûreté, l’efficacité et la durabilité des implants et organes conçus par impression 3D. Car si vous suivez l’actualité, vous avez certainement entendu parler de cœur bio-imprimé, de rein imprimé en 3D, etc. La route est encore longue avant que ces solutions soient implantées chez un patient mais cette greffe d’oreille est un début plus qu’encourageant !

À gauche, la patiente avant son opération ; à droite, la patiente 30 jours après l’opération (crédits photo : Dr. Arturo Bonilla, Microtia-Congenital Ear Institute)

Les traitements existants pour corriger une microtie consistent à concevoir une prothèse à partir de cartilage prélevé chez les côtes du patient – c’est une opération très lourde. Cette prothèse peut aussi être réalisée à partir de polyéthylène poreux, une substance moins flexible. C’est là que l’impression 3D a une carte à jouer. Le Dr Arturo Bonilla est le chirurgien qui a pratiqué l’opération chez la jeune femme : “En tant que médecin ayant traité des milliers d’enfants atteints de microtie dans tout le pays et dans le monde entier, je suis inspiré par ce que cette technologie peut signifier pour les patients atteints de microtie et leurs familles. Cette étude nous permettra d’étudier la sécurité et les propriétés esthétiques de cette nouvelle procédure de reconstruction de l’oreille à l’aide des propres cellules cartilagineuses du patient.

Le processus de création de l’oreille imprimée en 3D

La première étape de fabrication de l’implant est un prélèvement de cartilage de l’oreille droite de la patiente – les équipes précisent qu’un demi-gramme suffit. Un scan 3D de l’oreille gauche est réalisé en parallèle. Puis, 3DBio Therapeutics isolent les cellules responsables de la formation du cartilage de leur prélèvement et les cultivent dans un mélange de nutriments breveté, permettant à ces cellules de se multiplier. Ces dernières sont alors mélangées à la bio-encre développée par l’entreprise ; le tout est inséré dans la seringue de la bio-imprimante. En seulement 10 minutes, une réplique de l’oreille de la patiente a pu être fabriquée, couche par couche. 

Le processus de bio-impression de l’oreille (crédits photo : 3DBio Therapeutics)

Une fois le processus d’impression terminé, l’oreille est enfermée dans une enveloppe de protection biodégradable et envoyée au Dr Bonilla. Le chirurgien s’est alors chargé de la greffe sous la peau de la patiente. La forme de l’oreille apparaît très clairement une fois la peau resserrée autour de l’implant.

Le professeur Anthony Atala, directeur du Wake Forest Institute for Regenerative Medicine, à l’origine du premier projet de rein bio-imprimé en 3D, s’est exprimé au sujet de cette oreille bio-imprimée en 3D : « Il s’agit d’une avancée importante pour le domaine de la médecine régénérative. L’impression 3D vise à offrir un certain nombre d’avantages par rapport aux tissus artificiels fabriqués à la main, notamment une mise à l’échelle, une plus grande précision de conception et une diminution des coûts. » Reste à savoir si les autres essais cliniques prévus seront aussi concluants – on l’espère en tout cas !

Que pensez-vous de cette greffe d’oreille imprimée en 3D ? Partagez votre avis dans les commentaires de l’article. Retrouvez toutes nos vidéos sur notre chaîne YouTube ou suivez-nous sur Facebook ou Twitter !

Mélanie W.

Diplômée de l'Université Paris Dauphine, je suis passionnée par l'écriture et la communication. J'aime découvrir toutes les nouveautés technologiques de notre société digitale et aime les partager. Je considère l'impression 3D comme une avancée technologique majeure touchant la majorité des secteurs. C'est d'ailleurs ce qui fait toute sa richesse.

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Mélanie W.

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