Biens de consommation

L’impression 3D peut-elle résoudre le défi écologique des capsules de café ?

Les capsules de café représentent un réel problème écologique : la plupart sont en aluminium et leur taux de recyclabilité est très bas. Tous les ans, des milliards de capsules sont jetées sans réelle solution, augmentant ainsi le taux de pollution. Ajoutez à cela qu’en France, seulement 40 centres de tri sont équipés de 2 machines à courant de Foucault qui permettent d’extraire l’aluminium des ordures ménagères. 

On commence à voir apparaître de plus en plus d’initiatives qui viennent tacler ce défi et proposer des alternatives plus vertes : capsules rechargeables, végétales compostables, les entreprises ne manquent pas d’innover. Souvenez-vous d’ailleurs de la jeune pousse CAPS ME qui a développé un rechargeur de capsules de café via l’impression 3D. Et si on vous parle aujourd’hui de ce défi écologique, c’est parce que l’entreprise NEXE est à l’origine d’un produit innovant dont la phase de prototypage a été accélérée et facilitée par la fabrication additive et plus particulièrement par le procédé FDM.

Des milliards de capsules sont jetées chaque année (crédits photo : Groupe SUEZ)

Le recours à l’impression 3D pour le prototypage

NEXE est une filiale de la société canadienne NEXE Innovations. Afin de réduire le nombre de déchets, elle a imaginé une capsule de café compostable, réalisée à base de plantes. Mais ce qui est particulièrement intéressant pour nous aujourd’hui est toute la phase de conception de son produit puisqu’elle a misé sur l’impression 3D pour la partie prototypage. Au total, 60 itérations ont été imaginées en PLA et NEXE est aujourd’hui équipée de 6 machines FDM pour poursuivre ses itérations et imaginer de nouveaux produits. L’entreprise a ainsi pu travailler sur l’épaisseur de la paroi de la capsule beaucoup plus facilement : se tromper n’était plus un problème.

Zac Hudson, directeur scientifique de NEXE, ajoute : “Chaque fois que nous avons besoin d’un nouveau bloc d’acier d’une demi-tonne, si nous voulons le faire 60 fois, puis le jeter à la poubelle parce que le prototype n’a pas fonctionné, c’est du gaspillage. Avec le processus d’impression, les seuls déchets sont les pièces compostables que vous pouvez ensuite jeter au compost.” A cela s’ajoute la non nécessité d’avoir un moule et donc d’être beaucoup plus agile quant à la conception CAO de chaque fichier. L’entreprise affirme en effet que chaque nouveau modèle pouvait être imprimé en 30 minutes ce qui aurait été impossible avec un moule. Enfin, NEXE peut tout simplement laisser libre recours à son imagination et développer des concepts jusqu’ici inexplorés.

Les capsules de NEXE sont compostables (crédits photo : NEXE)

Quel avenir pour la fabrication additive chez NEXE ?

Le recours à la fabrication additive restera probablement cantonné à cette phase de prototypage. NEXE produit actuellement 10 à 20 millions de dosettes par an et a pour ambition de passer ce nombre à 220 millions d’ici 2023. Ce sont des volumes conséquents et, même si l’impression 3D a montré qu’elle pouvait créer des produits en masse, l’entreprise n’est pas encore convaincue qu’elle soit la bonne méthode de fabrication finale. 

Cela ne l’empêche pas d’avoir des projets de développement en impression 3D. NEXE souhaiterait en effet passer à un autre matériau pour ses prototypes pour qu’il résiste mieux à la perforation. Zac Hudson explique : « Dans une cafetière, il y a une aiguille qui perce la dosette et pour notre dosette de café commercial, elle se perfore très bien, alors que si vous imprimez simplement avec du PLA, elle se brise. Cela nous permet de tester l’ajustement, l’étanchéité et certaines procédures de remplissage et de dosage, mais pour tester le perçage, nous avons vraiment besoin d’une formulation réelle. La possibilité d’utiliser des résines sur mesure dans une imprimante 3D serait assez avantageuse… Cela vous permettrait de réaliser un prototype plus proche de votre produit fini. » L’entreprise passera-t-elle à l’impression 3D résine ? L’avenir nous le dira !

Que pensez-vous du recours à la fabrication additive pour accélérer la phase de prototypage ? Partagez votre avis dans les commentaires de l’article ou avec les membres du forum 3Dnatives. Retrouvez toutes nos vidéos sur notre chaîne YouTube ou suivez-nous sur Facebook ou Twitter !

Mélanie W.

Diplômée de l'Université Paris Dauphine, je suis passionnée par l'écriture et la communication. J'aime découvrir toutes les nouveautés technologiques de notre société digitale et aime les partager. Je considère l'impression 3D comme une avancée technologique majeure touchant la majorité des secteurs. C'est d'ailleurs ce qui fait toute sa richesse.

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Mélanie W.

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