Matériaux

Imprimer du verre en 3D à température ambiante : mythe ou réalité ?

Le verre est un matériau qui nous entoure au quotidien et que l’on retrouve sous de multiples formes. Il présente des caractéristiques très intéressantes pour de nombreuses applications – transparence, inertie chimique, isolation électrique ou encore résistance à la chaleur et recyclabilité. Malgré ses avantages, il est encore peu utilisé en fabrication additive car il nécessite des températures de fusion très élevées – environ 1 000° C – et un environnement thermique très contrôlé. Pourtant, le récent projet du Lincoln Laboratory pourrait changer la donne. Une équipe a en effet réussi à imprimer en 3D des objets en verre à basse température : leur technique, direct ink printing, permet de démarrer le processus à température ambiante, suivi d’un traitement thermique de 250 ° C seulement.

La technique direct ink printing s’appuie sur une encre sur-mesure composée de solution de silicate et de nanoparticules d’autres substances inorganiques. Celle-ci est ensuite extrudée, couche par couche, via une buse de 410 microns, assurant un contrôle très précis du processus d’impression. L’encre peut être déposée sur un substrat plastique, métallique, en verre ou encore en silicone, le tout à température ambiante. Les particules de silicate vont réagir entre elles et les particules de silice pour former une pièce en trois dimensions.

Le procédé d’impression 3D de verre en trois étapes

Après cette étape d’impression à température ambiante, l’équipe procède à une phase de post-traitement pour garantir la stabilité structurelle de la pièce. Celle-ci est donc placée dans un bain d’huile minérale qui est chauffé à 250 °C. Elle est donc complètement durcie. Puis, elle est nettoyée dans un solvant organique – un mélange de toluène et d’isopropanol – afin d’enlever tous les minéraux résiduels. Selon l’équipe du Lincoln Laboratory, les tests effectués ont permis d’obtenir des structures avec une résolution très élevée, un rétrécissement moindre et une très bonne stabilité thermique.

Les premiers résultats sont donc très prometteurs et pourraient permettre d’accéder plus facilement à l’impression 3D de verre. Certes, les étapes de post-traitement viennent allonger le processus de fabrication, mais la réduction considérable des températures de traitement est largement avantageuse. Pour le moment, l’équipe explique travailler sur l’amélioration de la clarté optique du verre produit ainsi que sur le développement d’autres encres qui offriraient des propriétés chimiques et électriques différentes. En attendant ces évolutions, vous pouvez retrouver plus d’informations ICI.

Que pensez-vous de la méthode conçue par le Lincoln Laboratory ? Avez-vous déjà imprimé en 3D du verre ? N’hésitez pas à partager votre avis dans les commentaires de l’article. Vous pouvez aussi nous suivre sur Facebook ou LinkedIn !

*Crédits de toutes les photos : Lincoln Laboratory

Mélanie W.

Diplômée de l'Université Paris Dauphine, je suis passionnée par l'écriture et la communication. J'aime découvrir toutes les nouveautés technologiques de notre société digitale et aime les partager. Je considère l'impression 3D comme une avancée technologique majeure touchant la majorité des secteurs. C'est d'ailleurs ce qui fait toute sa richesse.

Share
Publié par
Mélanie W.

Articles récents

Des repas personnalisés pour les personnes atteintes de dysphagie grâce à la bio-impression 3D

La population mondiale vieillit rapidement. En France, les personnes de plus de 65 ans représentaient…

27 août 2025

Bambu Lab présente sa nouvelle imprimante 3D, la H2S

Bambu Lab a présenté sa nouvelle imprimante 3D : la H2S. Qu’est-ce qui la distingue…

26 août 2025

Branch Technology et l’impression 3D au service de la construction commerciale

Au cours des dernières années, l'impression 3D est devenue l'un des alliés les plus précieux…

26 août 2025

L’impression 3D avec du régolithe pour construire sur la Lune

Les projets visant à établir une présence humaine durable sur la Lune avancent progressivement. Parmi…

25 août 2025

Un nouveau patch cardiaque imprimé en 3D à l’ETH Zurich

Une équipe de recherche interdisciplinaire dirigée par le professeur Robert Katzschmann (ETH Zurich) et le…

25 août 2025

Une aire de jeux imprimée en 3D béton transforme le paysage urbain en Chine

XISUI Design, un studio de création basé à Shanghai, vient de présenter un nouveau projet…

22 août 2025

Ce site utilise des cookies anonymes de visite, en poursuivant vous acceptez leur utilisation.